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PDV Josh

Je voyais le regard méprisant de Victor posé sur moi depuis 5 minutes, je m'en foutais et je continuais de planer.

Étienne:
Ce soir t'es chaud pour une soirée chez moi ?

Moi:
Ouais grave, quelle heure ?

Étienne:
20h comme d'hab environ

Moi:
D'accord j'y serais

Etienne:
Super tu vas pouvoir repecho Manon😉

Moi:
Euh ? Repecho ?

Etienne:
Ta oublié mdr ?

Moi:
Attends il s'est passé quoi ?

Étienne:
Tu l'as baisé dans les toilettes publics de Lyon au calme mamene

Moi:
Ah

Je crois que j'ai ressenti un pincement dans le cœur lorsqu'il m'a dit ça. Je ne m'en souvenais pas, je lui avais sûrement brisé le cœur, c'était le pire qui pouvait se produire.
Je posai mon joint sur le côté avant de me lever jusqu'à mon miroir. Le rouge était voyant autour de mes pupilles dilatées, je me trouvais de plus en plus laid. Je me dirigeai donc vers la salle de bain et pris de l'eau pour la ramener jusqu'à mon visage, je planais encore un peu mais bon sang que c'était bien.
Ça servait strictement à rien ce que je faisais, mes espèces de saut d'humeur lunatique, je savais que cinq minutes après j'allais encore tirer sur ce putain de joint. Puisque ça faisait depuis 1 mois que je fumais 3 à 4 joints pas jour et sans compter les soirées. La coke était plus rare mais c'est ce qui la rendait si belle.
J'allais aller à cette soirée, coucher avec elle et m'en souvenir, je la voulais contre moi, la sentir. Je ne ressentais pas qu'une banale amitié à son égard. J'avais une attirance sexuelle c'est sûr mais je ne sais même pas si j'avais des sentiments amoureux... Après tout, je ne savais même pas ce qu'était l'amitié il y a un mois, ni la douce odeur de la beuh d'ailleurs...
Victor était dans sa chambre, on ne se parlait plus. Je me dirigeai donc vers celle-ci, ne voulant pas percer une si belle amitié.

- Mec, tu m'en veux réellement ?

Il leva le regard vers moi, ses yeux étaient légèrement rouges mais il n'avait pas fumé...

- Gros ça va ? m'inquis-je.

- Fais pas semblant de te soucier de moi Josh.

Je me grattai l'arrière du crâne, je l'avais définitivement blessé. Je m'approchai donc, gêné et m'asseyai à ses côtés.

- Je m'en fous pas du tout, c'est juste que j'étais absorbé par mon joint...

Il esquissa un léger sourire mauvais.

- Pour changer.

Je soupirai, merde je crois que j'avais perdu le seul ami que j'estimai réellement.

- Ok, j'abuse mais parle moi je t'en prie, ne m'en veux pas, dis-je d'une voix tremblante.

J'étais très mal, j'avais envie de revoir mon ami, de recommencer ces vacances depuis le début, de tout recommencer. C'était trop tard, la weed avait cette place privilégiée dans ma vie... Je ne pouvais plus rien faire. M'imaginer sans jamais un joint à ma bouche me piquait intérieurement. Je dois retrouver mon ami et éviter d'être pété trop devant lui.

- J'ai perdu Max... J'ai toujours ce mec à fournir en coke et je parle même plus à mon père... j'me sens affreusement seul..., m'avoua-t-il en lâchant une dernière larme.

Je posai ma main sur son épaule avant de le prendre complètement dans mes bras et de le laisser pleurer, se vider de ses émotions. S'il pouvait se sentir en confiance à mes côtés alors je ne demandais que ça.

- Viens ce soir chez Étienne, ça te changera les idées, affirmais-je.

Il se retira de mes bras avant d'essuyer les larmes qui avaient humidifié ses joues peu bronzées.

- J'ai plus envie de soirée, on est pas dans le même délire gars... Je dois retourner voir mon père ce soir, faire la paix, reprendre mes études et vendre cet appart.

Mon regard se noircit à l'entente de ces derniers mots. Il venait totalement de me virer. J'allais perdre la seule chose qui me permettait de rester ici, d'être heureux, de fumer, de rire et de faire tout un tas de trucs qui me répugnaient auparavant.

- Non...

- Si. D'ailleurs tu devrais rentrer chez toi, tu es en train de vriller.

Je lui lâchai un dernier regard méprisant avant de quitter sa chambre, ce gars était définitivement une ordure, il avait décidé de gâcher ma vie. Dire que je l'appréciais, que je le considérais. Voilà pourquoi je déteste ce putain de monde, ce connard vient de me trahir et de briser ma vie. Sur le coup de l'énervement je serrai mon poing, énervé et l'écrasa violemment contre le mur qui s'abîma. Il arriva en trombe dans ma chambre en tenant de me calmer. Je le haissais, je haissais ma vie, cet enculé, cet appartement, je brandissai donc mon poing vers lui, il recula et quitta la chambre en la claquant. J'étais seul face à moi-même. Ma colère devenait de moins en moins contrôlable, j'avais envie de brandir ce putain de couteau contre lui et de lui asséner 40 coups exactement, de partout, le sang coulerait sur le parquet qui rendrait sa vente impossible, son cœur ne battra plus. Je hurlai une dernière fois avant de saisir mes affaires sans oublier ma meilleure amie: la weed. La seule, l'unique.
Je le vis dans le salon tentant de me retenir.

- Barre-toi connard, lui dis-je en le repoussant violemment.

Heureusement que le crime était interdit. Quoique la beuh aussi. Bref on s'en fout. J'étais débarrassé de mon ancien "ami". Il m'avait planté un couteau dans le dos, très bien, que personne ne compte sur moi pour que je m'attache, même pas cette salope de Manon que je comptais bien salement démontée ce soir.
J'en pouvais plus, j'étais à bout. Laissez moi vivre bordel. Laissez moi ressentir ces putains d'émotions. Arrêtez de dire que je vrille. Laissez moi bande de sous merdes, vous ne comprenez rien.

AloneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant