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Je restai dans la chambre une dizaine de minutes à rouler mon pet'. La scène juste avant ne m'avait pas plus perturbé que ça, de toute façon je m'en foutais d'elle. J'aurais pu coucher avec n'importe quelle autre fille et ça m'aurait fait le même effet.
Je sors donc de la chambre et rejoins le salon où Manon n'est pas. Elena s'approche de moi et me fixe immobile, je la fixe aussi dans l'incompréhension et elle vient violemment coller sa main contre ma joue, faisant résonner ce bruit presque au dessus de la musique et venant créer une douleur chez moi. Mon regard se noircit, même si je reste inrrigué pas son geste.

- Putain de violeur.

De violeur ? N'abusons rien, j'ai juste voulu finir le travail déjà commencé, elle n'avait pas qu'à dire oui dès le début. Elle était donc conscentante.
Je soupire et me dirige vers la terrasse. Nous ne sommes pas nombreux à cette soirée et Manon a visiblement disparu. Je me tourne et vois un garçon en train d'entourer son bras d'un foulard pour se faire un garrot. Il sort une seringue et l'approche dangereusement de sa veine lorsque Étienne arrive en trombe, énervé.

- Putain mec tu dégoûtes, pourquoi tu fais ça ? crie-t-il.

Le châtain lève son regard vers Étienne, presque méprisant.

- Tu veux pas essayer ? demande-t-il en lui tendant sa seringue.

Etienne affiche une expression du dégoût lorsque je prends la parole en m'exclamant.

- Moi je veux essayer !

Il se tourne vers moi et lève un sourire en m'examinant, il affiche un sourire et m'invite à prendre place près de lui. Étienne se met à gueuler mais nous l'ignorons. Lui ne comprend pas et il m'a initié le premier.
Les 1 mois et demi d'intense joints me laissaient, c'était bien mieux que je teste de nouvelles choses.
Il entoure mon bras de l'écharpe et sourit. Il tape sur l'écharpe entouré pour faire circuler le sang puis il me tend la seringue et trouve ma veine, je ferme légèrement les yeux, cette vue me dégoûte un peu.
Il me lance un "bon voyage" avant d'enfoncer l'aiguille, me provoquant une légère douleur et fais pression dessus pour m'injecter le produit. Je ne sais pas si je regrette, ça a l'air très fort.

Petit à petit, un sentiment agréable se créé, ma respiration se ralentit, mes muscles se font de moins en moins lourd, je sens comme mes épaules se relacher d'un poids, celui de la culpabilité. La culpabilité d'être partie, d'être devenu un putain de drogué, je savais que j'avais déçu mon père, je savais que j'étais dépendant, que même les études et ce que je voulais devenir plus tard n'avait aucune importance. Mais tout ça avait disparut de mon esprit. Je croyais que mon esprit était vide mais je savais au fond que mes pensées se mélangaient énormément. Les arbres dansaient au rythme du vent devant moi, la nuit était tombé. J'étais à présent seul sur cette terrasse, l'homme était parti, ils dansaient mais la musique était de plus en plus lente, lourde, bien moins bruyante. Ce hard-rock me détendait. Tout était beau autour de moi, tout était parfait. Ce sentiment n'était pas descriptible mais tout le monde méritait de le ressentir.
Je vis alors passer Manon, elle tourna son regard magnifique vers moi. Il était empli de haine mais qu'est-ce que j'étais bien pour remarquer de telles futilités. Elle se posa devant moi, son air énervée me donnait envie de l'aimer, de la prendre dans mes bras, mon regard aurait pu rester figer de bonnes heures si elle n'avait pas crier.

-Tu t'en fous à ce que je vois ? T'es encore pété hein? Putain t'es un...

Son regard se tourna vers la seringue sur la boite, elle afficha une mine désemparée. Ce qui la rendait encore plus belle. Elle mit la main devant sa bouche et se précipita à l'intérieur. Ses belles formes bougeaient au ralenti, son postérieur était bombé et me donnait envie de le prendre en main. Je sentis une bosse à l'intérieur de mon jogging. Des pensées perverses m'envahissaient. J'avais une envie très forte de coucher avec elle. Encore. De la prendre, de partout. Car tout était beau, le sexe, les humains et les émotions que je ressentais enfin grâce à cette drogue. Je me sentais exister, réellement. Tout le monde ressentait ça depuis sa naissance et moi j'avais tout raté. Ma solitude m'avait détruit... Je pensais éviter les humains mais j'évitais la vie.

Etienne arriva avec celui qui m'avait gentiment donné sa seringue.

- Putain il bande ! hurla Étienne.

- Normal l'héroïne ça donne parfois des envies.

Je souris, des envies pour toi mon chéri. Je tendis ma main vers lui et le camé se recula.

- T'as ramené un pédé frère.

Qu'est ce que le monde était beau quand il était comme ça. Je voulais me lever mais je ressentais tant de bien à rester collé à cette chaise en plastique.

Petit à petit, cette sensation de bien-être se mit à s'évaporer, tout redevenait normal, la musique venait à nouveau tambouriner dans mes oreilles, les gens dansaient dans tous les sens et les arbres bougeaient à cause du vent froid et la réalité vint me gifler, j'avais violé une fille, râté ma vie. Une larme coula le long de ma joue, je n'avais qu'une envie, de disparaître, je ne voulais pas faire partie de ce monde. Je me mis à pleurer de plus en plus. Je me levai et me mit à courir vers la route, je m'allongeai en plein milieu en espérant qu'une voiture passe et que cette sensation de bien-être vienne encore faire partie de moi, là-haut. Aucune voiture ne passa pendant une heure, mes larmes avaient cessé après avoir coulées une trentaine de minutes. Je savais que ce n'était pas la fin, que l'héroïne n'avait pas finit de me faire pleurer et de me rendre triste alors il fallait que je fuis loin. Personne ne devait me voir dans l'état qui m'attendait.

Qu'est-ce que je foutais là bordel.

AloneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant