HORS-SERIE 4 : Nathaniel, ou l'histoire du cahier égaré

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NdL: Je n'ai jamais aimé les personnages inventés (soit OCs) que l'on rajoute dans l'histoire alors qu'il ne fait pas partie de l'histoire originelle, même pour les AU. Et pourtant, c'est exactement ce que je fais dans ce HS ! Donc, ne me tuez pas pour ne pas avoir suivit ma ligne de conduite, s'il-vous-plait ! 


Bien sûr, c'est quand les autres sont en plein bonheur, que l'un d'entre eux sombre dans les méandres de la malchance. A un point près que Nathan n'avait jamais de chance. Son année de troisième avait été bien longue pour lui. Tout d'abord, il avait vu Marinette – son amie d'enfance et crush – se jeter dans les bras de ce riche bourgeois au sourire plastique d'Adrien Agreste. Puis, il y avait toutes ses bagarres entre lui et le tombeur. Puis, il y avait eu les moqueries et critiques habituelles de Chloé. Malheureusement, cela devenant constant, il s'y était habitué. Puis, il avait dû coopérer avec le blond pour terminer premier du tournoi inter-lycée de volleyball. Mais est-ce que quelqu'un c'était intéressé à lui pendant la remise des prix ? Bien sûr que non, ils n'avaient d'yeux que pour le baiser raté de Marinette et Adrien.

Enfin bref, Nathaniel maudissait le karma depuis près d'un an et il n'avait vu aucun changement. Alors, en fin d'année, alors que tout le monde profitait des nouveaux rayons de soleil, il était retourné au collège. L'option art plastique avait toujours existé à Françoise Dupond, mais ils n'étaient pas nombreux. Juste quelques paumés qui peignaient ou gribouillaient pendant les heures de permanences, dans un silence ennuyeux. Mais maintenant qu'ils n'étaient plus obligés de venir, il n'y avait que Nathan, assis devant sa toile, pinceau en main et pensées noirs en tête.

Il avait passé la matinée ici, cherchant bien ce qu'il pouvait peindre sur cette surface blanche sans défaut. Il avait trop d'idées et aucune n'arrivait à se faufiler dans sa main pour apparaitre sur le bout de ses doigts. Pourtant, il ne voulait pas abandonner. Ce serait comme laisser tous les monstres de sa conscience le rattrapaient. Le dessin était le seul rempart qu'il avait pour lutter contre son envie de lui en plus pressante de tous abandonner.

Doucement, il approcha la pointe du pinceau. Ressentant un picotement dans ses phalanges, il s'était dit qu'il pouvait enfin aplatir quelque chose sur le papier. Une idée avait fuité, plus rapide que les autres, plus clair, un peu plus originale et sans doute, facile à retranscrire. Il sentit comme le verrou dans sa cage thoracique se desserrait.

« Oh ! Regarde Sabrina ! C'est lui ! Il s'est dessiné en super-héros ! »

Son mouvement s'arrêta. A quoi venait-il de penser ? Quel était ce souvenir ? Une épine lui piquait le cœur. La voie de Chloé. Oui, il s'en souvenait. C'était ce fameux jour où la honte l'avait ravagé. Ce jour, dans la salle de physique, où ses feuilles de dessins c'étaient envolées. Où tout le monde avait pu les voir. Où il avait dévoilé sans le vouloir, une partie de son monde caché. La douleur de cet instant c'était inscrit en lui.

Par dépit, Nathaniel reposa son pinceau. Il rangea le matériel, le nettoya et rassembla ses affaires. La défaite par abandon lui allait bien. A chaque entaille, il ne se relevait pas. Il restait écrasé contre le sol, attendant que l'on vienne l'aider. Et cela faisait un an qu'il attendait.

+++

L'apocalypse était en chemin. Et elle avait commencé par la chambre de Nathan. Effectivement, tout le décor du rouquin était sans-dessus-dessous. On ne comprenait plus rien à rien. Le lit était invisible sous les livres et les vêtements. Toutes les boites de rangements étaient éventrées par terre. Son mobilier de peinture semblait avoir subi une guerre extraterrestre. Ses armoires et tiroirs débordaient. Paradoxalement, il n'y avait que son installation éphémère qui tenait le coup, dans un coin de la pièce.

If I win... - Miraculous LadybugOù les histoires vivent. Découvrez maintenant