Chapitre 1 : Se poser et constater ...

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C H A P I T R E  1  : Se poser et constater ...

- Tu tiens réellement à ce que nous parlions d’Em ? Sérieusement ?

- Il est notre ami, en quoi c’est mauvais ?

- Oui … Bien sûr.

- Que se passe-t-il entre toi et Em’ ? Vous agissez étrangement ces temps-ci.

- Je t’en prie Isy, j’ai déjà été claire à ce sujet ! Il ne se passe strictement rien entre lui et moi !

- Permet moi de douter de tes paroles Sab’ !

- Ce que tu es impulsive …

- Impulsive ? Oui je le suis ! Et toi tu es chiante Sab’ ! s’exclama Isy avant de se saisir de ses affaires et de prendre rapidement la fuite.

- Excuse-moi Isy … Je ne sais vraiment pas ce qu’il me prend. Je suis désolée.

- Cause toujours, on en reparlera un de ces quatre ! Quand t’auras appris à te taire !

- Isy …

Mais déjà, la rousse disparaissait dans la foule, se mêlant à toutes sortes de monde et de vie. Isy Leigh, c’était son nom. Du moins, c’est ce qu’elle avait compris lorsqu’en ouvrant les yeux, dans ce lit d’hôpital, la personne en face d’elle avait hurlé son prénom, juste avant de lever les mains au ciel, comme pour remercier Dieu et son pouvoir bienfaisant. C’était Sab’ qui lui avait tout appris d’elle. « Réappris » serait un terme bien plus convenable étant donné la situation pour le plus embarrassante dans laquelle se trouvait Isy.

- Et merde ! Songea Isy, tandis qu’elle tournait une nouvelle fois à droite, espérant reconnaître le chemin. 

C’était vrai. D’ordinaire, lorsque les gens nous décrivait, on avait tendance à s’emporter trop vite, ou dans le cas contraire acquiescer de façon incompréhensible et débile. La plupart du temps, un simple mot de travers nous mettait dans un état secondaire, presque en transe, et on se mettait à huer que tout cela était faux. Oui. Tout nier et crier « Non, non et non ! T’as fumé ou quoi ?! Arrête de dire des conneries, sérieux !». Ou alors, se la jouer fière de ses amis et répondre par un « C’est fou ce que les gens font attention à mon comportement quand même ! Ils me connaissent comme s’ils m’avaient fait ! Si c’est pas trop cool ! » … Mais rien. Isy, elle, n’avait pas réellement eu le choix. Terrée dans le silence, elle s’était contentée de les écouter déblatérer tel ou tels faits de sa vie et de sa personnalité, comme si tout ça n’était qu’une simple évidence indéniable. Et puis, ils semblaient tous la connaître. Ca avait suffi pour la convaincre de les croire.

- Ce n’est pas vrai ! Où est-ce que je me suis paumée ?! siffla-t-elle les dents serrées. Y’a vraiment que moi pour me perdre dans un coin aussi petit !

Exaspérée, elle se décida à sortir son téléphone et à taper un numéro qu’elle ne connaissait que trop bien. Le sien, à lui. Plusieurs secondes s’écoulèrent sans qu’il ne décroche. Isy laissa s’échapper un juron qu’elle cracha presque, comme si cela l’apaisait d’une quelconque manière. Elle percuta violement le poteau, trop occupée à taper des pieds sur le sol, et s’affala de tout son long sur le gravier fraîchement refait.

- Fait chier ! grogna la rousse, tandis qu’elle se massait le nez et rattrapait son combiné.

- Isy ?

Ladite concernée détourna les yeux et découvrit douloureusement le visage de son interlocuteur. Douloureusement ? Oui. Les rayons du soleil lui brûlant presque la rétine, elle porta sa main à son front, espérant créer un minimum d’ombre ou pourrait reposer ses yeux.

All Over AgainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant