Marion

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Corentin,
Je t'aime.
Je t'aimais plus que tout au monde.
Je t'aime encore mais tu n'est plus là pour que je te le dise.
J'ai propablement vécu les deux plus belles années de vie avec toi.

On est sortie ensemble fin seconde, je m'en souviens comme si c'était hier. Je me souviens de tout nos moments comme si c'était hier.

Je me souviens que tu m'appelais "Marionnette".
Je me souviens que tu m'ébouriffais les cheveux pour me taquiner, je râlais, ça m'énervais mais en réalité je trouvais ça trop mignon .En fait, j'adorais quand tu faisais ça puisque tu me faisais un bisou sur la joue juste après pour te faire pardonner.
Je me souviens de tes yeux bleus me suppliant de venir te voir à ton match de foot, je ne pouvait resister et je venais.
Je me souviens d'une bataille de boules de neige en janvier dernier.
Je me souviens quand tu me mettais ton manteau sur mes épaules lorsque j'étais pétrifiée de froid.
Je me souviens de ton sourire idiot après avoir fait une blague toute aussi idiote.
Je me souviens quand on était allé au cinéma et que tu avais fait tomber les pop-corns par terre.
Je me souviens que tu étais complexé par tes tâches de rousseurs mais je les trouvais charmantes.
Je me souviens du jour où j'ai raté mon bus et que tu as marché une heure dans la chaleur de l'été pour me racompagner.
Je me souviens que tu étais mauvais joueur.
Je me souviens que tu detestait les cours d'espagnol car tu ne savais pas rouler les "r".
Je me souviens que tes lacets se défaisaient tout le temps et que je t'obligeais à faire des doubles nœux, tu détestais ça.
Je me souviens des "plans" que tu élaborais avec Adam pour pieger un tel ou une telle.
Je me souviens du regard que tu me lançais de l'autre bout de la classe.
Je me souviens quand me jouais du piano.
Je me souviens quand nous n'étions pas d'accord et que tu boudais.
Je me souviens que tu prennais jamais de plateau vert au self.
Je me souviens que le bruit de la craie sur le tableau t'insuportait.
Je me souviens que tu adorais marcher avec des tongues.
Je me souviens de l'odeur qui embaumait ta maison.
Je me souviens quand tu me prennais dans tes bras.
Je me souviens quand tu m'embrassais délicatement.
Je me souviens des petits mots que tu écrivais à chaque page de mon agenda, je les découvrais le soir et je souriais.
Je me souviens de...
Je me souviens...
Je me souviens de tout.
Tout.
Tout ce qui te rendait unique.

Tu étais une personne formidable.
Je n'ai jamais aimé un garçon à ce point, je ne croyais pas que l'amour pouvait faire si mal quand il se terminait.

Je me suis éffondrée mais je me relève petit à petit, c'est comme lorsqu'on se casse la jambe : on tombe, on pleure, on va à l'hopital, on attend, on guerrit, ensuite il faut se réhabituer à marcher, doucement mais sûrement, puis on y arrive on marche de nouveau comme avant mais notre jambe sera toujours fragile et nous nous en souviendrons toute notre vie.

C'est exatement pareil ce qui se passe en ce moment : tu es morts, je me suis éfondrée, j'ai pleuré, je suis allée à l'enterrement, je suis triste, la douleur et la tristesse s'aténue au fil du temps, je finit par m'en remettre, ensuite j'essaye de vivre sans toi, doucement mais sûrement, puis j'y arrive, je souris de nouveau, je m'amuse, je revis mais mon cœur sera toujours sensible à t'évoquer, à parler de toi, il y aura une cicatrice en moi et je me souviendrai de toi toute ma vie même si cela aura été douloureux, très douloureux.

J'aurais voulu te connaître plus, partager d'autres moments ensemble, continuer de sortir ensemble, continuer notre vie.
J'aurais voulu te dire aurevoir avant que tu ne partes. J'aurais voulu te prendre dans mes bras, respirer ton parfum à pleins poumons, te serrer fort, t'embrasser pendant une éternité. Il est maintenant trop tard...

Je parles souvent de toi avec Adam, je considère que c'est aussi difficile pour lui que pour moi. On se remémore tous ces souvenirs, tous ces moments passés avec toi.

J'entends ta voix dans ma tête parfois, je t'entends en train de m'appeler, j'entends ta voix si rassurante. Puis je reviens à la réalité, tu n'es plus là.
Alors, d'un coup, un goût amer surgit du fond de ma gorge et des larmes parviennent à mes yeux, je pleure jusqu'en avoir le visage trempé, mes cheveux blonds me colle aux joues où tu m'embrassais.
C'est si dur de me reconstruire sans toi, c'est si dur de perdre quelqu'un qu'on aimait tant.

Je t'aimais Corentin, je t'aime et je t'aimerai pour toujours.

Je t'aime Corentin.
Marion

26 mots pour toi Corentin...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant