Salut Corentin,
Je vais pas te le cacher. De toute manière, j'ai vu que Fanny l'avait déjà écrit.
Je t'aimais et je n'ai jamais osé te le dire.
Quand on aime une personne, on se fait tout plein de sénarios dans notre tête, le soir, avant de s'endormir. À force de t'observer à longueur de journée, j'ai fini par croire, que tu m'aimais aussi. C'est vraiment stupide. J'ai honte, d'avoir cru ça. Dès que tu te retournais en classe je pensais que c'était pour me voir, alors que non, bien évidemment. Tu me demandais une copie double et hop, ça y était, je te plaisais. Mais, tout ça c'était dans mon esprit. Tu t'en foutait royalement de moi.
Je m'imaginais notre histoired'amour. J'étais folle de toi. Pour moi, tu étais l'homme de ma vie. J'ai même fini par me dire que tu sortais avec Marion pour me rendre jalouse. Sauf que non. Tu aimais Marion et pas moi.
C'est vraiment triste d'avoir inventé tout ça.
Pourtant, je ne t'ai jamais avoué mes sentiments, parce que je savais bien, au plus profond de moi, que tu ne m'aimais pas. Je le savais, mais je ne voulais pas y croire. Je me faisais du mal à penser à toi comme ça.
Je rêvais que tu le racompagnais chez moi, que je te présentais a ma famille, qu'ils t'appréçiaient beaucoup, plus les années passaient plus nous nous aimions passionnément. J'imaginais la fabuleuse demande en mariage que tu me ferais sur la plage, avec un magnifique couché de soleil. J'inventais nos enfants, avec les prénoms que nous leur avions choisis.On aurait vraiment dit une petite fille de dix qui est amoureuse de son acteur préféré. Ce qui est malheureusement honteux, c'est que moi, c'était dans la vraie vie.
Je suis pathétique n'est-ce pas ?Je peux pas continuer d'avoir honte parce que je t'aimais trop. Au débût, quand nous n'étions pas encore dans la même classe, je t'avais reperé dans la cour, je suis tout de suite tombée raide dingue amoureuse de toi. Je voulais absolument connaître ton nom et ton prénom. Après des semaine et pistage avec Fanny, on a découvert comment tu t'appelais.
Alors, c'est aujourd'hui, que je prends le courage de raconter ça dans ce cahier. Je sais pas comment les autres vont réagir après avoir lu ceci, ils se moqueront sûrement de moi, ce qui est une réaction plutôt normale. Mais je vais assumer tous ce que j'ai ecris. Je vais assumer car tu étais quelqu'un d'extraordinaire, Corentin.
Corentin Jonniard.
Un si beau nom, ça ne s'oublie pas. Même quand il va au ciel.Margot
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26 mots pour toi Corentin...
Novela JuvenilAprès la mort de Corentin ses 26 camarades de classes lui écrivent ce qu'ils ont toujours voulu lui dire.