Remember Me ◊ Larry

Chapitre n°33

Janvier 2017 - Quelques minutes plus tard

Louis n'a pas mis longtemps à me trouver. Entre mes pleurs, mes spasmes et mon envie de me jeter sous une voiture, il a tout de même réussi à me calmer et à me faire dire où j'étais. Il a sauté dans sa voiture pour venir me chercher. Je suis gelé, assis en bas d'un immeuble à pleurer comme un débile. Mes lettres sont dans mon sac, et je suis incapable de les ouvrir de peur d'y découvrir la vérité.

Quand la silhouette de Louis se dessine finalement dans la lumière d'un réverbère, je ne réfléchis plus. Je me lève d'un bond, je lui saute au cou et colle mes lèvres contre les siennes. Son baiser a un goût de déjà vu. Ses mains parcourent mes cheveux emmêlés, avant de me serrer contre lui en passant ses bras autour de ma taille. Je laisse ma peine et ma colère s'extérioriser à travers ce putain de baiser. Il ne me repousse pas. Loin de là. Il répond à mon baiser avec tendresse et arrive à me faire me sentir aimé dans un moment comme celui-ci. Quelques minutes avant, j'étais à deux doigts de tout envoyer en l'air et là c'est avec Louis que j'ai envie de m'envoyer en l'air.

Je suis obligé de quitter ses lèvres quand je me retrouve à bout de souffle. Mon visage trouve sa place dans son cou, mon regard s'assombrit et se floute une fois de plus alors que les larmes reviennent. Je vais finir par sombrer et ne jamais me relever. Louis. Mon Louis me tient contre lui, je sens mes jambes qui tremblent et je sais qu'elles ne pourront bientôt plus me porter. Louis doit me sentir tout flasque entre ses bras et me serre encore plus contre lui avant de murmurer à mon oreille.

- On va rentrer chez moi Hazza. Allez, on est parti. Tiens le coup. Ok ? Tiens le coup bébé.

- Je...

Je suis incapable de continuer que mes pleures redoublent. Ma respiration commence à me manquer et j'ai l'impression que je vais m'étouffer. Je panique, je bouge dans tous les sens, j'essaie de m'extraire de l'emprise de Louis, mais il referme ses bras autour de moi en me murmurant des mots apaisants à l'oreille. Je sens mon coeur continuer de tambouriner dans ma poitrine, j'ai l'impression qu'un saxophoniste est en train de faire un solo dans mon crâne. Et le voile qui m'empêcher de voir recouvre une fois de plus mon regard.

- Hazza. On va rentrer, je vais te ramener jusqu'à ma voiture et je vais t'emmener chez moi. D'accord ? Là-bas j'ai de quoi te calmer. J'ai ce qu'il faudra pour que tu te sentes mieux.

Je suis incapable de répondre. Mon coeur me fait mal. Ma tête me fait mal. J'ai mal.

J'essaie de parler mais mes mots n'arrivent pas à passer la barrière de mes lèvres. Je suis incapable de dire quoi que ce soit. Je panique, ça me stresse et je recommence à m'agiter.

- Harry. Calme-toi. Calme-toi... ça va aller, dit-il en me regardant droit dans les yeux.

Son regard. Le bleu de ses yeux. Je m'y accroche, je m'y plonge, je m'y noie.

Il n'y a que ça qui arrive à me calmer.

Louis me guide jusqu'à sa voiture, m'installe côté passager et boucle ma ceinture. Deux minutes plus tard, il roule à toute vitesse dans les rues enneigées et désertes de New-York. Je ne sais pas combien de temps nous mettons pour arriver jusque chez lui mais je ne vois pas le temps passer. Quand il se gare devant un bel immeuble, je comprends que nous sommes arrivés. Il descend de voiture après avoir coupé le contact, contourne l'auto et vient me retrouver de l'autre côté. Je plonge mon regard larmoyant dans le sien et il me vole un baiser. Je renifle en me laissant ensuite entraîner à l'intérieur. Je suis happé par la chaleur et la douceur du hall d'entrée. Il me guide jusqu'à son appartement après que nous ayons pris son ascenseur et je me laisse machinalement tomber sur le canapé en pleurant toujours. Il s'assoit à côté de moi, me prend dans ses bras et commence à me bercer avec douceur.