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Encore endormi et l'esprit embué par le sommeil, il crut tout d'abord être avec un client. Être à nouveau dans son enfer personnel et plongé dans sa sombre vie. La routine en quelque sorte. Il resta donc immobile pendant quelques secondes, alors que Wonsik continuait ses va-et-vient incessants sur son sexe. Puis, l'odeur du tatoué parvint à ses narines et il se souvint. Sa transformation en chat, sa nuit de félin, la rencontre avec Wonsik, sa colère envers lui et sa métamorphose en humain, au lever du jour. Puis rien, il s'était endormi dans les bras du tatoué.

Le jeune garçon était toujours en colère contre l'homme. Après tout, il lui avait dit de ne pas venir, de le laisser se reposer et ce dernier n'avait pas écouté et était venu. Taekwoon ne voulait pas d'excuses ou d'explications, il voulait juste qu'il s'en aille et qu'il lui foute la paix. Au moins pendant son jour de repos et ce matin.

Mais avant qu'il ne lui crache sa colère, il sentit sa main sur son sexe, cette partie de lui qu'il ne touchait jamais, et dont - on peut le dire sans problème - il ne s'occupait pas, voire très peu. Et habituellement, ses clients étaient tellement obsédés par leur propre désir et plaisir qu'ils en oubliaient celui de Taekwoon. Cela ne le dérangeait jamais, il croyait n'avoir aucun désir. Il était juste un objet sexuel, il s'était parfaitement fait à cette idée, à cette appellation pour sa personne. Pourtant, aujourd'hui, il voyait bien que son membre était gonflé dans la main de Wonsik et ça l'affola. Il était persuadé que c'était parce que c'était Wonsik et non un autre qu'il était excité. Car seul Wonsik ne le dégoûtait pas. Enfin, si, d'une certaine façon, il le détestait comme tous les autres. Ils étaient tous les mêmes. Mais Wonsik était spécial, il lui faisait moins mal et parfois même, il lui manquait.

Le chaton commença à geindre et à se débattre mollement dans les bras du tatoué qui le garda contre lui en accélérant ses mouvements sur le gland du petit chat.

-Non, non, murmura d'une petite voix Taekwoon.
- Chut Chaton. Détends-toi, je vais te faire du bien, chuchota Wonsik en embrassant la tempe du prostitué.

Mais Taekwoon ne se détendit pas. Il continua à bouger dans tous les sens, pour tenter de s'échapper mais Wonsik le maintenait fortement contre lui. Le tatoué voulait absolument que Taekwoon ressente du plaisir, qu'il sache que le sexe n'était pas qu'un fardeau et pouvait être plaisant, même pour un prostitué. Alors, il continua à pomper le sexe de son petit protégé. Ce dernier essayait de se concentrer sur les lèvres du tatoué qui parcourait sa peau, léchant parfois son cou. Mais les mouvements qu'exerçaient Wonsik sur son sexe étaient bien plus plaisants que ces minces baisers. Bien plus écœurants aussi.

Taekwoon avait honte et était complètement perdu dans cet environnement qu'il ne connaissait pas. Au moins, dans son bordel, il savait où il était, où il devait aller pour se rendre dans telle ou telle chambre et il connaissait parfaitement sa chambre malgré son handicap. Ici, il ne savait dans quel hôtel ils étaient, car il avait bien deviné que Wonsik ne les avait pas amenés chez lui. Que malgré tout ce qu'il pourrait dire, il ne l'amènerait jamais chez lui, dans l'intimité de sa maison.

Le chaton se débattit comme il put et finit par abandonner sa lutte quand sa fatigue reprit le dessus. Il essaya tant bien que mal d'oublier cette main intruse sur son anatomie et qui était censée lui faire du bien. Quelques plaintes s'échappèrent de ses lèvres et quand il entendit un gémissement dans la pièce, qu'il analysa comme le sien, il se raidit contre le torse de Wonsik.

- Oui, voilà... oublie tout. Il n'y a que toi et moi, ici. Et si tu aimes ça, tu peux le montrer.

Ces paroles, rassurantes selon le tatoué, le rendirent encore plus nerveux. Merde. Comment pouvait-il aimer ça ? Car même s'il le niait, c'était agréable. Et ça lui était inconcevable, alors il se mentait. Se persuader que c'était une torture. Pourtant, il était en train de gémir sous les caresses de Wonsik. Ses yeux se fermèrent, même s'il ne voyait déjà rien, mais il lui semblait que c'en était plus délicieux. Wonsik ne cessait de murmurer des choses qui se voulaient gentilles, pour aider Taekwoon à se détendre et sans qu'il veuille l'admettre, la voix chaude et grave de l'homme le calmait alors que son stress, lui, grandissait.