Une française au Japon

°Épisode 9°

•Épisode 9: 《Un rendez-vous amical》•

La semaine passa rapidement pour Louna, qui avait encore du mal dans certaines matières, et qui devait ainsi travailler beaucoup plus qu'elle ne le pensait. Puis, le samedi arriva. Louna était devant son miroir, essayant plusieurs tenues. Elle ne savait pourquoi elle se préparait ainsi, depuis plus d'une heure, alors qu'il ne s'agissait que de Yuki. Elle s'assit sur son lit, toujours en pyjama.
-Pourquoi est-ce que j'en fais autant ? Il ne s'agit pas de...
Elle se stoppa net. Avait-elle vraiment pensée qu'elle aurait préféré qu'il s'agisse de Yuzuro ? Elle souffla un coup, et se laissa tomber en arrière sur son lit, fixant à présent le plafond, tandis qu'elle s'étalait de tout son long sur la couverture. Elle n'aimait pas être ainsi, perdue dans ses pensées. Elle souffla un coup et se releva aussitôt. Elle saisit un jean bleu clair et une chemise blanche assez fine. Elle se dirigea ensuite vers sa coiffeuse, rentrant en même temps sa chemise dans son jean, puis se saisit de tous les cosmétiques dont elle aurait besoin. Elle s'attela à son visage, puis s'empara de sa brosse, réfléchissant à la coupe de cheveux qu'elle ferait. Elle sourit alors, ne souhaitant pas faire ses deux habituels chignons, elle se mit à tresser ses cheveux en une tresse épi de blé. Une fois ceci fait, elle se regarda un long moment dans le miroir face à elle.
-Est-ce que je n'en fais pas un peu trop ?
Sa voix était indécise, tandis que son regard détaillait son double.

*****

Lorsque la jeune femme arriva Yuki était déjà présent, adossé, dos à elle, à l'un des lampadaires de l'allée. Elle sourit d'une manière joueuse, puis s'avança en faisant le moins de bruit possible. Elle posa alors brusquement ses mains sur les yeux du garçons, puis elle hurla presque en chantonnant.
-Qui est-ce ?
Le garçon sursauta, puis dévisagea Louna.
-Tu sais bien que je n'aime pas ce genre de contacts!
La jeune femme rit joyeusement tout en levant les yeux au ciel, lui mimant l'exaspération. Elle se mit alors à détailler Yuki, tandis qu'il en faisait de même du coin de l'oeil. Il portait un tee-shirt bleu marine, une veste en jean, et un jean marron. La jeune femme le trouva charmant, mais elle se reprit aussi. C'était Yuki! Elle sentit soudainement une poigne se faire sentir sur son avant-bras, sans pour autant être brusque. Elle découvrit alors que Yuki la guidait ainsi jusqu'au cinéma, elle qui ne connaissait pas encore ce côté de la ville. Elle fut heureuse du contact avec le garçon. Tandis qu'il la tirait doucement, elle descendit son regard vers sa main, sans profiter du paysage, ni même reconnaître le chemin emprunté. Elle compara inconsciemment cette main à celle de Yuzuro. Celle de l'homme était plus brusque, plus puissante, plus imposante, que celle qui la tirait actuellement. La main de Yuki laissait plus d'imagination quant aux veines sous celle-ci, qui était très visibles sur celles de Yuzuro. La peau de Yuki était plus douce que celle de l'homme, qui était légèrement plus rèche, mais qui pourtant n'enlevait rien au charme de cet homme. La poigne de Yuki était pourtant indécise, tandis que celle de son professeur était plus expérimentée. Mais les deux poignes avaient un point commun: leurs propriétaires se montraient prévenants avec elle, afin de ne pas trop serrer son léger poignet. Elle releva alors lentement son regard, et détailla le dos face à elle, puis s'arrêta à sa nuque, visible à travers ses cheveux qui volaient. Elle ne vit pas Yuki s'arrêter, et percuta son dos soudainement. Elle se frotta alors le front et l'arête du nez.
-Nous y sommes.
Les deux lycéens commandèrent leurs billets, après être rentrés dans le bâtiment, puis marchèrent jusqu'à la salle qui projetait leur film d'action. Tandis qu'ils rentraient dans la salle, puis se dirigeaient vers les escaliers afin de monter à l'étage pour le visionner, Yuki prit la parole.
-Ici, la plupart des filles s'intéressent aux dramas, aux films romantiques, et à ceux qui sont assez clichés. Je n'aurais jamais imaginé, la première fois que je t'ai vu, que tu sois intéressée par un film d'action.
Louna ne put s'empêcher de rire doucement, étant donné le lieu, puis elle reprit la parole, tandis qu'un couple montait également les escaliers.
-Tu sais, Moka aime aussi les films autres que ces genres là. Nous en parlons beaucoup et...
La jeune femme se stoppa net en découvrant les deux adultes face à eux. Yuki lança un regard noir à l'homme qu'il n'avait jamais réellement apprécié. Face à eux se trouvaient Yuzuro et la femme qui l'avait attendu plus tôt dans la semaine au portail. Yuzuro salua poliment ses deux élèves. Il les présenta à la femme, puis se tourna vers les deux élèves en présentant la femme.
-Saito, Smirnova, je vous présente Ruka Kuchi. Elle est mon ex petite-amie.
Ruka attrapa le bras de Yuzuro, afin de montrer à Louna son territoire, lui lançant un regard noir en même temps qu'elle parlait.
-Et Yuzuro et moi allons nous remettre ensemble.
Louna écarquilla les yeux. Leurs sentiments étaient donc à nouveaux partagés? L'homme ne répondit rien à la phrase de l'élégante femme. Puis le couple s'assit derrière les deux plus jeunes. Louna posa donc son coude sur l'accoudoir, le regard rivé sur l'écran, son esprit hurlant pourtant de s'enfuir loin de tout ça. Elle entendit quelques minutes plus tard Ruka susurrer des mots doux à Yuzuro. Elle serra alors les dents sans le vouloir. Puis elle sentit la main de Yuki se poser sur la sienne, la serrer, puis la retirer brusquement à cause de la durée du contact. Elle tourna son regard vers son ami. Celui-ci lui sourit, d'un air rassurant, qui la rassura sans qu'elle ne s'en rende compte. Louna proposa alors discrètement à Yuki qu'elle aille chercher les boissons, ce qu'elle fit après qu'il lui ai dit la boisson qu'il souhaitait. Alors que Louna attendait  au comptoir que la caissière s'occupe d'elle, elle entendit des pas derrière elle. Lorsqu'elle se retourna elle découvrit Yuzuro. Alors qu'elle venait de demander les boissons, elle entendit la femme demander également à l'homme ce qu'il souhaitait commander. Elle l'entendit prononcer "pop-corn", tandis que son accent japonais rendait ces mots différents. Ces quelques mots lui donnèrent la chair de poule, tandis qu'elle le trouvait encore plus séduisant qu'elle ne le pensait déjà. Lorsque la femme lui tendit les boissons, elle la remercia et posa l'argent sur le comptoir, puis s'en alla le plus rapidement possible en direction de la salle noire. Elle espérait à ce moment-là que personne ne verrait ses joues rouges, alors qu'elle prenait conscience de ses précédentes pensées...