Lorsqu'elle ouvrit les yeux, la lumière l'aveugla. Son coeur battait à cent à l'heure, et elle peina à calmer sa respiration. Quelques instants, un trou noir s'était fait dans son esprit, puis cela lui était revenu. Elle répéta à voix haute, pour elle même, en se redressant :
- Je m'appelle Nikki Pryce. J'aurais vingt-sept ans dans deux jours. Je suis sorti de l'hôpital il y a deux semaines tout juste.
Elle répéta, encore et encore, désormais assise en tailleur sur le canapé de son salon, où elle s'était endormie. La télévision était éteinte, elle ne l'avait pas regardée la veille au soir. Elle rabattit sa sombre chevelure en arrière, pour laisser libre son champ de vision. Des paillettes, dues à la forte luminosité des lieux, y persistèrent quelques instants.
Nikki ne s'exprimait pas à voix haute. Elle ne parlait qu'en murmurant, et si sa voix s'élevait parfois en continuant cette litanie qu'elle ne faisait que quand elle était seule, alors elle sursautait. Après un an dans le coma, un an déconnectée du monde, il y avait de quoi.
Les médecins l'avaient laissée partir. Sa tante l'avait ramenée à son appartement, quinze jours plus tôt. La jolie brune ne s'y sentait pas à l'aise. Pas le moins du monde. La solitude ne lui pesait pas, ça, non, mais l'incompréhension, oui. Car elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Un an dans le coma, ce n'était tout de même pas rien.
A son réveil, Elisabeth lui avait dit que l'affaire de son éveil soudain avait fait grand bruit dans le pays. Les journalistes et photographes des plus importants médias, à la fois de New York, et de tout le pays, l'avaient aveuglée sous les flashs et les cris. Nikki n'avait pas répondu, murée dans un silence qui n'avait rien de dérangeant, de son point de vue.
Elle passait toujours inaperçue, la brune, normalement. Et l'agitation était d'ailleurs bien vite retombée. On ne la cherchait plus, on ne la reconnaissait pas dans la rue, ni rien de ce genre. L'affaire s'était simplement tassée, de plus qu'elle était sortie de l'hôpital seulement deux jours après s'être réveillée. Les médecins avaient procédé à une batterie d'examen, dont elle avait à peine suivi le fil, tant elle était perdue, mais n'avaient rien trouvé. Rien. Alors oui, on lui avait posé des questions. Que s'était-il passé, le jour où sa tante l'avait trouvée ? Comment avait-elle pu se retrouver dans le coma ?
Mais Nikki Pryce n'avait pas les réponses à ces questions.
Où elle ne voulait pas les donner, le personnel hospitalier n'avait pas réussi à le savoir.
Elle non plus ne le savait pas vraiment, pour tout dire.
Alors Nikki était restée chez elle, décrochant le téléphone fixe quand on l'appelait, et répondant vaguement aux rares personnes auxquelles elle tenait. Cela non plus n'avait pas duré longtemps, car Nikki n'avait qu'une poignée de proches qui s'était inquiétée de son sort. Elle ne faisait pas dans l'expansif, et plutôt dans la solitude, donc la jeune femme n'avait pas beaucoup d'amis, mais elle protégeait vaillamment les gens auxquels elle s'attachait, quoi qu'il arrive.
Et elle avait su, depuis qu'elle était sortie de l'hôpital, qu'elle pouvait compter, réellement sur ces gens-là, et qu'ils méritaient sa confiance. Sa tante, et son mari, leur fils un peu plus jeune qu'elle, et quelques amis de longue date, dont la si brillante Eliza, absolument irréprochable dans sa manière d'être et de concevoir le monde. Une jeune femme plus que sympathique, qui devrait d'ailleurs passer dans la soirée, pour qu'elles mangent un morceau, et qu'elle puisse lui débriefer les événements importants qui avaient eu lieu en un an. Nikki avait eut des bribes d'attentats, de compétitions sportives, mais rien de plus. Le matin même, quand elle était sortie et avait acheté de quoi remplir son frigo vide, la belle jeune femme n'avait pas osé jeter un regard aux couvertures des journaux en kiosque.
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OBLIVIOUS | AVENGERS [1]
Fanfiction- Tu es Wanda Maximoff ? - Gagné, Nikki Pryce. D'après une idée de @MissLalice. [AVENGERS FANFICTION] [2016] [REDO 2018] [Livre I de la série "Avengers"]