Prologue

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Installée à la terrasse d'un café, je me surprends à observer le monde qui m'entoure. Au moment où je porte ma boisson chaude à mes lèvres, mon regard se pose sur cette femme, le visage caché par une paire de lunettes noire, alors que le temps donnerait plutôt rendez-vous à des bottes en caoutchouc et un parapluie.

Et puis, sur ce vieil homme, lisant son journal chaque jour à la même table du bar du quartier. La tête enfouie derrière ce carré de papier, levant son regard quand un autre habitué lui adresse une formule de politesse amicale comme s'ils se connaissaient depuis vingt ans.

Sur cette amie, qui de sa mine radieuse m'interpelle par son sourire, avec laquelle qui j'ai pour habitude de me retrouver autour d'un thé ; chaque mercredi matin après avoir déposé les enfants à l'école.

Qui sont ces gens qui croisent notre chemin tous les jours ?

Que cachent ces sourires, ces rituels quotidiens, cette façon de se vêtir ?

Combien d'entre nous s'intéressent, se préoccupent de toutes ces âmes ?

Que dissimulent ces masques des acteurs défilant dans notre vie ?

Qui sommes-nous réellement ?

Dans ce moment de réflexion, je pense à croire qu'une existence entière ne nous est pas suffisante pour apprendre tout de notre moi profond. En réalité, nous ne possédons qu'une vague connaissance de nous-même, alors imaginez-vous connaître ne serait-ce qu'un centième des personnes qui nous entourent ?

Jamais nous ne parviendrons à cerner qui que ce soit dans sa totalité. Pourquoi ? -Toujours cette question qui se répète- Peut-être parce que l'on est tout simplement égoïste ! Que tout est une question de temps. La route de la vie est bien trop courte pour prendre conscience de l'individualité suprême de l'être humain, de sa propension naturelle à ne penser qu'à une seule et unique chose : LUI.

On croise toujours cette femme aux lunettes noires, dans cette boulangerie au coin de la rue. On lui adresse la parole par simple courtoisie :

- Bonjour Marianne, comment vas-tu ?

- Bonjour, je vais bien merci et toi ?

- Oui très bien, c'est la course aujourd'hui. Je suis désolée il faut que je me sauve. Ma fille fête ses douze ans cette après-midi et il faut que tout soit parfait. On s'appelle ?

- Oui, oui bien sûr.

- Au plaisir de se retrouver autour d'un thé ?

Conclusion d'une conversation qui a duré deux minutes à peine ? Cette femme n'a pas même pas remarqué l'attitude anormale de sa soi-disant amie. Elle ne s'est pas demandé pourquoi cette sombre monture couvrait la moitié de son visage, et qu'une montagne de maquillage lui donnait un teint beaucoup plus foncé qu'à l'ordinaire. Marianne lui a répondu que tout allait bien, alors que son cœur lui criait silencieusement à l'aide. Cette soi-disant amie, en profitera pour faire part à son mari de sa rencontre matinale.

- Chéri, ce matin j'ai croisé la femme de ton patron. Elle devrait prendre des cours de maquillage et revoir sa garde-robe. Pour une dame de cette classe sociale aussi élevée, l'image qu'elle renvoie laisse à désirer. Je comprends maintenant « pourquoi » il ne se montre que très rarement avec elle !

Pour faire simple voilà le stéréotype de l'égoïsme.

On juge, analyse, décrypte les moindres faits et gestes de cette femme ou encore de cet homme. On déblatère sur le dos de ces individus qui paraissent différents, en marge de la société et de la majorité de la population. Chaque jour, ils sont l'objet de discriminations, d'insultes et de ragots parce qu'ils s'habillent mal, parce qu'ils sont étrangers, trop gros ou trop maigres et surtout, pas assez proches de la normalité...

Qu'est-ce que la normalité ?

On aime, on déteste et on catégorise ces protagonistes et surtout la seule chose dont on se préoccupe avec brio c'est uniquement de notre petite personne. Tant que l'on a ce que l'on veut, tant que l'on est bien, rien d'autre à côté ne semble avoir d'importance. En attendant, Marianne, elle continue de porter ce masque du « tout va bien » quand elle franchit le palier de sa maison dorée, dans un quartier de haut standing qu'elle occupe seule avec son mari, depuis que ses enfants ont quitté le cocon familial. Marianne continue à vivre sa demi-vie, dans l'obscurité, la peur et l'indifférence totale de ses pairs.

Jusqu'au jour où on la retrouvera sur son lit de draps de satin blanc, maculé de centaines de particules d'un rouge flamboyant, sortant de cette ouverture fraîche et luisante marquant sa tempe. Dans sa main, se trouvera un morceau de papier avec pour inscription « Ma délivrance » ...

Mais personne ne se doutera jamais de quoi que soit, personne ne soupçonnera que Marianne était victime de violences conjugales, qu'elle subissait la pression quotidienne d'un mari assoiffé d'autorité et jouant tous les jours avec sa poupée de porcelaine, allant jusqu'à la casser...

Aujourd'hui il est bien plus facile de juger l'apparence d'autrui que ce qu'elle est réellement ? Quel pouvoir détenons-nous pour cataloguer tout citoyen de ce monde ?

Que savons-nous de l'humanité ?

On sait que dieu a créé Adam, puis Eve pour ne pas le laisser seul. Que les premiers pas de l'homme sur la terre datent d'au moins de deux cent mille ans, que la terre tourne sur elle-même, et que dans l'univers trône une boule de feu centrale nommée « soleil » un des besoins impératifs à notre survie. Que sept autres planètes gravitent près de nous, sans avoir la certitude qu'aucune autre trace de vie y a été découverte. Au fond, nous ne possédons aucune preuve concrète que Dieu, les anges ou les saints existent, que le paradis nous attend ou bien même que nous serons jugés après avoir rendu notre dernier souffle.

On traitera de fou celui qui aura l'audace de crier à la terre entière que des phénomènes paranormaux se produisent chaque jour, qu'il a déjà eu affaire à un démon pour avoir vendu son âme au diable en échange d'un semblant de bonheur.

Mais, si... Moi, Sybille Marssovi, je vous dis que je suis une preuve vivante que ne nous sommes pas les seuls habitants de cette planète et au-delà ? Qu'un monde parallèle existe et règne sur nous sans que personne ne s'en rende véritablement compte ?

Êtes-vous prêt à entendre, écouter et comprendre mon histoire ?

Ce que je m'apprête à vous expliquer ne vous laissera pas indemne et changera votre vision du monde, à tout jamais.

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Bonjour Vous,

Un prologue qui donne un peu l'image que je souhaite donner à l'histoire que vivent Sybille et Juan-Ethan.

J'espère que celui-ci va vous donner envie de plonger dans mon univers.

En attendant si vous le désirez, cela serait avec plaisir de vous accueillir sur le groupe que je viens de créer, dédier à cet univers.

https://www.facebook.com/groups/597907783908362/

Je serais également ravis de partagera avec vous sur vos annotations, et commentaires.

A très bientôt pour le début d'une nouvelle aventure.

Ema

Les ailes de la DélivranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant