Les couleurs se mélangent,se confondent et s'effacent doucement, la lumière vacille et s'évapore en nuages dans une marrée ténébreuse, la clarté laisse place à une obscurité pure et profonde.
Pourtant l'heure est encore sous le contrôle d'Helios, le jour est à sa pleine maturité.Les senteurs légères fluctuant à travers la douce mélodie du vent s'évanouissent prématurément et l'air auparavant chaleureux et vivifiant se meut soudainement en un vide glacial et meurtrier. Pourtant le temps en est à la saison du fleurissement.
Le soleil est là, dans le centre de l'azur, et pourtant je ne l'aperçois pas, mes pupilles se dilatent, mon cristallin et mon iris s'effritent et se brisent mille en grains de sables. Le vent chargé de parfums mélodieux ne me caresse pas le visage. Le vide aspire lentement mon âme, elle tente de se raccrocher à mon enveloppe corporelle qui se recroqueville alors mécaniquement sous son propre poids. Là, alors, depuis cette triste lueur bleutée s'évaporant dans l'obscur océan, je vois la décomposition de mon propre corps meurtri par l'absence de toute chaleur, de toute force et de toute sensation. Je vois mes yeux, ils se vident de leur eau azurée qui vient ensevelir mon corps tout entier, l'envelopper puis le dissoudre lentement.
Je n'ai plus prise, la masse informe qui fut autrefois mon corps se comprime machinalement sur elle-même pour disparaître dans un tout dernier éclat de lumière, un éclat dans lequel je vois vie, joie, espoir, désirs puis aversion, désespoir, peine et finalement mort. Tous se mélangent en un puissant condensé de sensations avant de disparaître. Il n'y a plus rien, je ne vois rien, je ne ressens rien, l'obscurité n'est même plus présente, car plus aucune sensation ne me parcoure l'esprit, il n'y a rien, plus que ma pensée, seule, volatile, perdue à jamais dans cet Océan sombre et vide.
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Humanimal
PoetryJ'ai recherché les vertus de l'Homme, mais il s'avère qu'il est manipulé tout entier par sa propre animalité.