C'est une plaine verte, fraîche et foisonnante. Un royaume chatoyant, fruit de la nature où, soudain, fredonne un sifflement à peine audible. Un son inconnu qui, en dépit de sa portée, transcende la paisible chaleur de l'air pur, interrompant le rythme des chants vertueux qu'offrent ses habitants. L'aube enrobe le ciel de son halo chaleureux et vivifiant, colorant de rouge la rosée, vif.Tandis qu'au loin, une ombre, froide et terne, se dessine dans l'océan d'incandescence naturelle. Elle se meut, lentement, dans le centre du soleil, et croît, progressivement, en harmonie avec le fil sonore qui d'un sifflement aigu et étouffé se mouvait en un bourdonnement sourd et assourdissant. Alors, cette perturbation s'élève lentement, masquant le martèlement de la bruine naissante qui venait rafraîchir l'aridité du temps, lui attribuant une dimension printanière vivifiante.
Flash, foudre, puis froid, la pluie s'intensifie. Et, dans un trou de verdure se cache une âme perdue, allongée dans la boue, elle attend patiemment que l'aube calme ses ardeurs. C'est un jeune homme, Il s'était abandonné à une promenade à travers ces bois qu'il connaissait si bien. Il s'assoupi alors, dans ce creux, protégé par l'ombre d'un Sakura en fleur.
Il est là, paisible, bercé par la forte pluie, mais il ne l'entends pas, le bourdonnement incessant qui perturbait l'harmonie de la nature. Il ne la vit pas, cette ombre qui descendait de l'azur et qui, bientôt recouvrait le soleil tout entier.Elle approche, elle approche, un grand oiseau magnifique, un géant blanc qui d'un autre continent avait migré pour rencontrer, ici, cette terre isolée du monde et ses couleurs printanières. Il se rapproche ! Son ombre massive recouvre la prairie, et le cri continue qu'il émet se propage doucereusement ! L'enfant ouvre alors les yeux et lève la tête, il l'aperçoit alors, cet oiseau de fer, chatoyant, brillant de mille feux, celui-ci s'en alla aussitôt, laissant derrière lui une offrande, un cadeau, empoisonné, meurtrier, il tombe, se fracasse au sol, et une gerbe de lumière incandescente s'élève alors brusquement, épousant parfaitement le vert de ces bois, rependant ainsi un océan de flammes rougeoyantes.
L'enfant avait vu l'oiseau, pour la première fois, il ne le reverra plus désormais, comme les cent milles autres qui ont pu le voir ce jour-là. Seul l'oiseau perdurera.
VOUS LISEZ
Humanimal
PoetryJ'ai recherché les vertus de l'Homme, mais il s'avère qu'il est manipulé tout entier par sa propre animalité.