L'alphabet

F comme Fleuret

Le fleuret n'est pas un objet.
Le fleuret n'est pas une arme.
Ceux qui connaissent l'escrime... ou pas, le pensent.
Mais ceux qui en font, ceux qui se reconnaîtront ici, ils savent.
Que le fleuret n'est pas qu'une simple partie du matériel d'un escrimeur.
Car un fleuret, c'est bien plus que ça.
Un tireur ne fait qu'un avec ce métal.
Il le chouchoute, en prend soin.
C'est comme un bébé.
Et seul un fleurettiste, un arbitre ou un maître d'arme pourra comprendre ceci:
"There is a beast inside every man. And it stirs when you put a foil in his hand."
L'escrime est un art. Et comme tout art, il a plusieurs formes.
Vous savez il existe trois armes: le fleuret, l'épée et le sabre.
Mais il existe des centaines de manières de tirer. Des dizaines de cibles à toucher. Des milliers de techniques à enseigner.
À l'escrime il ne suffit pas de savoir où se trouve le dessus, le dehors, le dedans ou le dessous. Ni de savoir faire une sixte, une quarte, une octave ou une septime.
Certes vous n'y arriverez pas sans.
Mais le plus important c'est d'avoir de l'esprit, du mental et de l'envie.
Parce que l'escrime est avant tout un sport de passion.
Tenez un fleuret, avant de dire que ce n'est qu'un bâton de fer.
Faites une fente, avant de dire qu'on ne fait aucun effort.
Visez, avant de dire qu'il suffit de toucher.
Faites de l'escrime, avant de parler.
Car si vous dites attaque, je dis feinte.
Si vous dites défense, je dis parade riposte.
Si vous dites enemis, je dis adversaires.
Si vous dites baskets, je dis d'Artagnan IV, je dis Balestra.
Si vous dites escrimeurs, je dis mousquetaires, je dis jedis.
Car notre sport perdure depuis des milliers d'années.
Car il est chic, il est classe, il est badass.
"Car nous sommes ce que nous repetons sans cesse. L'escrime n'est alors pas un acte mais une habitude."
Petite pensée détournée pour Aristote.