Y comme You

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Ode à l'individu.

Aristote a dit beaucoup de choses. Parmi ces choses, il énonça que "L'Homme est un animal social.". C'est sans aucun doute ce détail qui m'a le plus marqué dans mes cours de sociologie. Ce détail qui complexifie toutes nos relations, ce détail qui, au final, régit nos mondes.

Car, si l'être humain - cet homo sapiens sapiens - est de nature définit par sa sociabilité; n'est-ce pas celle-ci qui est à l'origine de nombreux autres concepts?

Pourquoi agit-on si ce n'est par rapport aux Autres? Nos moindres faits et gestes sont dictés par une force intrinsèque, inconnue de notre conscience. Et celle-ci nous pousse à inclure l'Autre dans l'équation de notre existence.

La Solitude elle-même découle du vivre ensemble. Pourquoi rester seul? Pour s'éloigner, parfois, souvent, définitivement des Autres.

Le plus exclu des Hommes est alors indéniablement une pièce du puzzle de la société. C'est comme ça qu'elle fonctionne. Il lui faut des outsiders, des non-suiveurs, d'autres un peu plus dans sa norme. Chaque Individu nous est finalement plus utile qu'on voudrait se l'avouer.

Car avant de ne pas être seuls dans l'Univers, nous ne sommes pas seuls sur Terre.

En dehors de notre esprit, des âmes dirigent des corps.

Des corps qui ne sont point les nôtres.

Ceux des Autres.

Parfois, on oublie cette non-solitude. On oublie la non-exclusivité de notre existence.

Certains appellent ce phénomène "l'égoïsme".

Est-ce égoïste d'ignorer - de ne pas savoir - ce qu'il se passe dans la tête de l'Autre ?

C'est amusant de s'apercevoir comment, selon nous, l'Autre réfléchit toujours bizarrement.

Quand vous échappez à un petit malheur du quotidien, à quoi pensez-vous en premier ? Moi, je l'avoue, je suis soulagée que ce ne soit pas tombé sur moi.

Un jour c'est arrivé et j'ai regardé l'Autre, dans les yeux, quelques secondes qui semblaient être une éternité.

J'ignore s'il l'a murmuré, ou si je l'ai inventé. Mais j'aurais juré entendre "Pourquoi moi..."

Pourquoi lui ?

Et si c'était toi, pourquoi toi ?

Finalement, si tu t'es dis ça, tu es un peu comme moi n'est-ce pas?

Et dans toutes nos réflexions divergentes, la seule certitude que nous aurons à notre égard, c'est que nous sommes tous l'Autre d'un Autre.

L'alphabetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant