Chapitre 5

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Nous nous arrêtâmes. Je rejoignis Aldaron. Un énorme chêne se dressait devant nous. Kusoke s'approcha.

« C'est le Grand Sage, c'est lui qui gouverne la forêt, devinai-je

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« C'est le Grand Sage, c'est lui qui gouverne la forêt, devinai-je.

- Grand Sage, je suis Aldaron, je suis le descendant d'un peuple de seigneurs des arbres et je suis à la recherche des fragments de l'épée légendaire, peux-tu nous venir en aide ? »

Un vent souffla, glissant sur les feuilles du Grand Sage. Le vent se transforma peu à peu en murmure.

« J'attendais ta venue, Seigneur des Arbres.

- Vous avez prédit ma venue ?

- Oui, en tant que Grand Sage, je suis Révélateur, je révèle le futur. Une prophétie existe à ton sujet.

- Une prophétie ? répéta Aldaron.

- Il viendra un jour, avec quatre de ses compagnons, il demandera de l'aide, mais c'est lui qui l'offrira. Le Seigneur des Arbres sera notre Libérateur et nos vies reposeront entre ses mains. Telle est la prophétie.

- Qu'est-ce que cela veut dire ? demanda Aldaron.

- Tu es notre Libérateur, tu es celui qui nous sauvera de ce sortilège lancé par la Sorcière Obscure.

- Pourquoi vous a-t-elle ensorcelés ?

- A cause d'une de mes prophéties : je lui ai prédit sa perte.

- Nous avons quelque chose à voir là-dedans, n'est ce pas ?

- En effet... mais sa perte serait causée si vous parveniez à me parler... alors elle m'a ensorcelé pour que vous ne m'entendiez pas... elle ignorait que le Seigneur des Arbres serait du voyage.

- Puis-je entendre la prophétie ?

- Dans vingt-huit jours, lorsque le soleil disparaîtra, le bien vaincra le mal. La lame maudite fera couler le sang et la vérité sera dévoilée. Mais seul le cœur saura faire disparaître ce qui doit disparaître. Et seul le sang saura anéantir toutes ténèbres.

- Merci, Grand Sage... Une dernière question...

- Vous voulez savoir où est le fragment d'épée, c'est ça ? Il est en effet ici, dans cette forêt, juste là, devant vous.

- Comment cela ?

- C'est toi, Seigneur des Arbres, qui possèdes ce fragment. Nous te l'avions confié à ta naissance, à un endroit où personne ne le trouverait...

- ...Dans mon cœur...

- Exactement...

- Dans son cœur ? Mais comment peut-il avoir un fragment d'épée dans son cœur, il en mourrait ! répliquai-je.

- Pas grâce à ma magie.

- Vous pourriez le sortir ? »

Le Grand Sage hocha la tête.

« Alors faites-le », dit Aldaron.

Le Grand Sage approcha une branche de la poitrine d'Aldaron jusqu'à toucher son cœur. Une vague étrange nous secoua et le fragment sortit du cœur d'Aldaron.

« Merci, Grand Sage. »

Je pris le fragment.

« Je vous ai aidé, à vous de m'aider.

- Que voulez-vous ?

- Que le Libérateur reste et accomplisse son destin.

- Abandonner un de nos compagnons ? Hors de question ! répliquai-je.

- Misuki, nous n'avons pas le choix, nous lui devons une faveur, dit Aldaron.

- Quoi...non, il n'en est pas question, je ne te laisse pas ici !

- Ce n'est pas toi qui me laisses, c'est moi qui décide de rester.

- Alors, je reste aussi.

- Non ! Tu dois partir pour les autres fragments et vaincre la Sorcière Obscure.

- Je te connais depuis toujours, je ne peux pas te laisser.

- C'est le peuple ancestral de mon peuple. Je dois le faire, pour eux comme pour moi ».

J'acquiesçai. Je ne le ferais pas changer d'avis.

« Au revoir, Aldaron.

- Au revoir, mes amis ».

Nous reprîmes la route, pendant qu'Aldaron nous regardait et nous faisait ses derniers adieux.

« Je n'arrive pas à croire que je pourrais ne jamais le revoir, dis-je à Kusoke.

- Moi non plus, je m'étais habitué à ce qu'il prenne la tête du groupe.

- C'était mon meilleur ami avant que je ne te rencontre...c'est dur pour moi de lui dire adieu.

- Alors ne lui dis pas adieu, dis-lui au revoir... Viens, si tu veux tenir ta parole, il faut que tu trouves les fragments.

- D'accord...

- Bien, où allons-nous maintenant ?

- Sortons de cette forêt maudite ».

La Malédiction des MondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant