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"Mercredi vingt-deux juillet de l'an de grâce 1665

Très chère Thérence, c'est avec grand plaisir que je vous écris ce jour.

Mes pensées sont nébuleuses et confuses actuellement, je ne parviens pas à entendre pourquoi vous êtes partie et pourquoi vous nous aviez laissés seuls durant cette veillée prévue pour votre personne. Je voulais vous faire visiter mon château ce soir-là, je voulais vous montrer des choses que personne n'avait vu auparavant mais hélas vous êtes partie. Je ne comprends pas pourquoi vous avez agi comme cela... Le moment où nous avions dansé ensemble était l'un des plus beaux, celui qui donnait vie à mon château. Vous y avez mis de votre personne sans vous en rendre compte et cette demeure n'en était que plus resplendissante, vous l'avez fait vivre et à la suite de votre départ l'éclat et la petite étincelle dans mon regard et dans ce lieu ont disparu. J'aimerai que l'on se voie, je le veux, je me trouve au château de Fontainebleau. Sachez tout de même que cela me plaît et ne fait que renforcer mes attachements à votre égard, je vous guette comme le chat guette la souris et vous ne me résisterez plus longtemps. En attendant, j'attends votre lettre et votre réponse avidement.

Signé votre bon Roy Louis XIV"

"Vendredi vingt-et-un août de l'an de grâce 1665

Trente journées, cela fait trente journées que j'attends votre réponse, quelque chose de votre part et vous ne vous êtes toujours pas manifestée. Votre humble père reste près de moi pour s'occuper de la cavalerie et n'a pas de nouvelles de votre personne non plus. Je vous en prie, dites-moi quelque chose, adressez-moi une parole, un mot, un signe, quelque chose. Je me morfonds et je n'ai plus goût à rien, les danses et l'art ne m'intéressent plus, la cour s'inquiète et me croit malade, en réalité je suis malade d'amour et nos nombreuses heures ensemble me hantent jour et nuit, je ne dors plus et ne mange presque plus. Les festivités ? Je n'en donne plus et la cour s'attriste, comme leur bon Roy... J'ai l'impression d'être perdu, d'errer sans but et de ne pas voir l'étincelle. Au fur et à mesure que les jours passent mon cœur s'alourdit et moi je tombe encore un peu plus sous votre beauté chaque journée.

Signé votre Roy Louis"

"Jeudi vingt-sept août 1665

Je tenais bon de vous informer de l'enfantement de Louise de La Vallière, elle a donné naissance à Philippe et Charles tôt ce matin. Je suis le géniteur mais je n'ai pas envie de les légitimer, je devrais le faire mais je m'y oppose, et vous devez avoir la connaissance du pourquoi...

Par pitié venez, je vous en conjure revenez ! Les festivités sont toujours inexistantes et mon cœur souffre, le soleil ne claire plus sur le Royaume et je fatigue. Mon seul intérêt est la construction de Versailles, j'aimerais vous y emmener, vous le montrer et j'aimerais le partager avec vous, et vous seule même si je dois cependant rester avec mon épouse Marie-Thérèse. Ma seule hantise est de dormir, dormir me provoque d'affreux cauchemars, des cauchemars où vous vous éloignez à jamais, des cauchemars où je suis seul avec personne à mes côtés, des cauchemars où vous m'échappez et où vous vous en allez d'un claquement de doigt dans la brume et l'obscurité. Qu'avez-vous ? Que se passe-t-il ? Je sais aussi qu'au plus profond de vous, vous m'aimez, vous êtes attirée par le soleil et vous lui résistez en croyant que votre cœur ira mieux, hélas il n'en est rien puisque l'amour est une maladie incurable. Devenez mienne et vous verrez que votre situation s'améliorera rapidement, vous serez épanouie à mes côtés vous serez éclairée et réchauffée, veuillez faire plaisir à votre Roy, votre Roy qui ne demande qu'à être aimé. Vous êtes l'une des rares personnes à ne pas prendre en considération mon titre de souverain, une des rares personnes à ne pas me baiser les pieds continuellement et succomber à mes avances, et toutes ses actions renforcent mes sentiments envers vous. Je vous aime et vous ne le voyez même pas... Je n'ai pas connaissance de votre passé mais je ne vous abandonnerai pas, je continuerai à vous aimer, à vous écrire. Revenez.

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