2. Ville fantôme

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Derrière les grilles du lycée se trouvait une ville. Ce n'était plus la nôtre, elle avait changée. Peut être par l'absence d'âmes, ou par un manque de bruit, comme si toutes les joies de ce monde avaient disparues. Je continuai avec James à marcher en silence, voici la scène que nous avions :

Le ciel était sombre, pas orageux mais plutôt comme si la couleur bleu n'existait plus et les rues remplies de voitures. La plupart à l'arrêt, d'autres renversées ou encore rentrées dans des lampadaires. Toutes vides, je ne trouvai aucune explication logique à ce qui semblait être de l'impossible.

Le temps avait suspendu son vol comme si les couleurs étaient devenues floues. Malheureusement, ce n'était pas pour admirer un magnifique tableau mais pour le contempler avec stupeur. Mon estomac se souleva et mon visage devînt livide en sentant une terrible odeur nauséabonde. Je me tournai vers les immeubles de l'autre côté de la rue et vu toutes les poubelles éventrées. Les chiens, chats et rats pullulaient dans les ordures et boutiques ouvertes.

Nous avançâmes en slalomant à travers les voitures avec une extrême prudence.

Perdu à travers mes pensées je trébuchai. J'avais la tête qui tournait bien qu'elle s'arrêta immédiatement en voyant ce qui m'avait fait tomber.

Ma vue se stabilisa et je vis d'un coup, sous une voiture, une hideuse créature qui m'agrippait la cheville. Mon cœur battit de plus en plus fort, ma respiration s'accéléra et une étrange chaleur s'empara de moi. Un stress aigu. J'étais comme paralysé. Cette visqueuse créature habillée de vêtements humains où était emmêlé de la chair et du sang était répugnante. Le mot n'était pas assez fort pour ressentir en l'espace de quelques secondes la vague de dégout qui m'avait envahie.

De longs filaments bleus parcouraient son corps : des veines. Ses yeux n'avaient aucune expression, sa mâchoire était démembrée. Une partie de sa mandibule, l'os inférieur de la mâchoire, se décrochait. Je pouvais donc voir avec stupeur de longs ligaments rouge sang qui se tendaient pas si loin de mon visage. Un infecté voulait me mordre. L'odeur qui s'en dégageait et remuait actuellement mon ventre était bien pire que les poubelles : un mélange de sang, d'odeurs intestinales et de décomposition.

Une partie de ses intestins gisaient par terre et sur eux, des mouches s'accumulaient. L'infecté était coincé sous le véhicule, heureusement.

Mais ces quelques instants de panique lui avaient permis de se rapprocher. Mon cœur battait si fort que je n'entendais plus mon compagnon qui essayait de me tirer de cette situation. J'avais du mal à respirer, je sentais perdre tout contrôle et c'est à ce moment que s'abattit une barre en fer sur le bras de l'infecté. Ce surplus d'émotions intenses me fit tourner la tête. Je me retournai, ma vue se troubla et je fus surpris de trouver James avec un pied-de-biche dans ses mains. C'est alors que je m'évanouis.

« Mike ! Réveil toi ! »

Mes yeux s'ouvrirent. James me regarda inquiet.

« Qu'est-ce qu'il m'est arrivé ? On est où ? J'ai été mordu ? criai-je angoissé.

- Ça va, respire, on est dans le parc Rousseau, me rassura James. Tu as perdu connaissance après que j'ai abattu cette barre sur le bras de ce monstre. Heureusement, j'ai eu le temps de la trouver dans le coffre d'une voiture. J'ai regardé ta cheville, il n'a déchiré que le bas de ton jean, aucune morsure, tu n'as rien.

- James ? murmurai-je.

- Oui ? me répondit-il.

- Merci. Tu m'as sauvé. Si tu n'étais pas intervenu je serai sûrement en train de me transformer ou je ne sais quoi encore.

- J'ai juste pris mon courage à deux mains pour toi Mike. Et puis, tu me revaudras ça, m'affirma-t-il de son sourire que je connaissais si bien. »

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