8. La Vie, une lame à double tranchant

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( Mike ça suffit, laisses la place à Alice. Il n'y a pas de mais. Alice, à toi. Allez, ne fais pas ta timide, à toi, silence, moteur, "ça tourne" et ... ACTION !)

PDV ALICE

Le sombre grenier où l'on distinguaient deux petites lucarnes circulaires, une dans chaque pignon du toit, paraissait comme plongé dans les ténèbres. Des ombres fantomatiques pareil à des spectres semblaient me suivre du regard. Seule source de lumière à travers les petites fenêtres crasseuses, la lune. Cependant, l'épaisse couche de poussière sur les carreaux ne laissait passer qu'un léger reflet bleuâtre.

Malgré la peur bleu de l'enfermement dans un espace sombre et restreint qui me rongeait de l'interieur, je tenais à ce que James soit le mieux possible. Etant adossé contre une poutre, celui-ci ne bougeait pas. Son torse, qui se soulevait régulièrement, était le seul indice visible qu'il vivait encore. Une expression de paix iréelle et angélique se lisait sur son visage, pouvait supposer qu'il dormait bien, tel un rêveur.

Alors que je lui appliquais délicatement un torchon humide sur le front, je me remémorai ce pourquoi nous avions atterri ici. Après le départ de Mike, j'avais réussi à faire baisser la fièvre de son ami. Mais en l'espace de quelques minutes celle-ci était remontée en flèche.

Ses contorsions, ses muscles raidis et ses yeux en panique me revinrent à l'esprit soudainement. Je ne souhaitais à personne de voir ça. Un quart d'heure plus tard, des hurlements venant de l'extérieur m'avaient glacé le sang. Les minutes qui avaient suivies avaient été si éprouvantes. En y repensant, une goutte de sueur me perla le long de la tempe.

Six heures plus tôt, ce fut la bataille ...

Le temps de barricader les fenêtres, verrouiller la porte et prendre un peu à manger que déjà la première vague d'infectés arrivait. Au bout de la troisième, tout céda, les cadres aux murs se brisèrent sur le sol épparpillant les morceaux de verres dans un fracas innatendu. Je pris mon courage à deux mains et transportai James dans le seul endroit hors d'atteinte mais aussi ma plus grande peur : le grenier.

Petite, je m'étais cachée un soir dans cet endroit où je n'étais jamais allé, pour un jeux dont le nom m'échappait. Personne ne m'avait trouvé pendant que mes pires cauchemars se déroulaient dans ma tête. Un enfer traumatisant.

Je crois avoir frissonné à ce moment là mais comme les vies de James et moi étaient en jeu je ne pu me permettre d'hésiter un seul instant. Je tirai James, ma foi pas trop lourd, sur l'échelle. Je me cognai contre la trappe, m'engouffrai et récupérai l'échelle avec moi. Durant une éternité, les cris des créatures en dessous de nous avaient brisés le lourd silence de cette ville fantôme.

Revenant à la triste réalité, je me demandais vraiment quand Mike rentrerait avec les antidotes car James semblait si faible, bien que je ne doute un seul instant de sa tenacité incroyable à résister autant au poison. Epongeant de nouveau le front de James et écartant délicatement au passage ses mèches blondes de ses lunettes, un étrange bruit de verre brisé me fit sursauter et perdre le verre d'eau que j'avais. Des voleurs ? Etaient-ils armés ? Ou pire, des infectés ?

« Sortez de votre grenier sans faire de mouvement brusque et rien ne vous arrivera, expliqua une voix bizarrement grave.

- Ou alors ? protestai-je voulant donner l'impression que je n'avais pas peur alors que c'était totalement le contraire.

- Ou alors je ferai feu à l'aveuglette à travers le plancher, poursuivit l'inconnu toujours avec un ton grave.

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