3. Tout s'explique ... ou presque

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Une vite brisée. Un cri. Voilà ce que j'avais entendu alors que j'étais encore auprès de James. Le sang avait ruisselé sur mon bras et mon t-shirt, néanmoins James étais le plus à plaindre. Son sang n'avait pas cessé de couler et malgré cela, il s'efforçait de ne pas hurler de douleur. J'avais même cru sentir la balle bouger dans sa cuisse en faisant mon pauvre bandage.

J'avais peur, oui, ne connaissant pas les intentions de la personne qui venait elle aussi d'entrer en effraction. Comme je ne pouvais pas laisser James seul un instant, je me cachai derrière une colonne proche de lui et attendis sa venue.

Une ombre semblait venir de mon côté. Je l'attendais de pied ferme avec le pied-de-biche comme seul arme. Ce qui n'était pas très rassurant face à une arme à feu. Depuis trois mois, un magasin d'arme avait ouvert en ces temps où les habitants cambriolaient leur voisin pour de l'eau. Au moins, me dis-je, j'aurai l'effet de surprise. Les pas se rapprochaient ... Plus que deux mètres ... Je me retournai près à lancer mon pied de biche et je la vis.

Une simple fille. Je m'attendais tellement à voir un militaire ou un de ces drogués qui traînaient parfois en ville.

Pourquoi je ne l'avais pas frapper ? Cette jeune fille, d'à peu près mon âge, n'avait pas d'arme. Ses petits yeux marrons s'assortaient parfaitement avec ses cheveux de la même couleur. Son visage n'avait rien de menaçant au contraire on pouvait lire sur lui beaucoup de désespoir.

Elle me regarda effrayée. Je baissai mon arme rapidement.

« Je ne te veux aucun mal, t'inquiète regarde, la rassurai-je en posant mon arme à terre. »

Elle recula cependant d'un bon mètre puis s'exprima enfin de sa petite voix :

- Pourquoi es-tu ici ? s'exclama-t-elle en me dévisageant.

- Je venais chercher des réponses, lui répondis-je un peu sur mes gardes. Je te retourne la question.

- Moi aussi, riposta-t-elle toujours méfiante. »

Puis elle vit James, derrière moi qui continuait d'agoniser et se précipita vers lui, comme par instinct. Je ramassai le pied-de-biche aussi vite qu'un éclair et je m'interposai entre eux :

« Qu'est ce que tu lui veux ? N'avance pas un pas de plus, lui ordonnai-je.

- Ou sinon quoi ? Il est blessé !

- Et peut-être que tu y peux quelque chose ? lui lançai-je au visage d'un ton méprisant.

- Et bien figure toi que oui !

- Heu ... ah bon ? demandai-je vraiment surpris de sa réponse. » Cette fille avait réussi à me déstabiliser en une phrase. Reprenant mes esprits et la voyant attendre impatiemment je m'écartai. Après tout, ça ne pouvait pas être pire.

Enfin, c'est ce que je croyais ...

Elle se précipita sur mon ami, s'accroupit et lui prit son pouls. Finalement, elle avait l'air de savoir ce qu'elle faisait et comme si le fait de pouvoir aider quelqu'un lui avait permis d'effacer toute trace de tristesse. Ma méfiance commençait à se transformée en compassion surtout si elle pouvait faire quelque chose pour James.

J'étais nerveux, son sang continuait à couler sur le carrelage et la jeune fille semblait perturbée. James semblait faire un genre de malaise. Elle me questionna et je lui répondis qu'on lui avait tiré dessus. Ne cherchant pas à en savoir plus, elle avait commencé à regarder de plus près quand un hurlement la fit sursauter et moi de même.

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