Il y a longtemps que le fleuve de mes rêves
S'est tari. L'immonde Styx, eau poisseuse,
Ô funestes larmes jadis poissonneuses,
M'innonde. Poignard de peine, sombre clève.Doux méli-mélo de la mélodie des mots
Illustre compagnon, ton spectre me hante
Seul, au milieu de la cohue tu chantes
Gardien déchu de mon cœur, entouré de sots.La putréfaction m'écœure, asphyxié
Senteurs océanes, écume de mes jours
Marée de mes nuits, ancre de toujours
Prenant la forme de mes songes indomptés.Alors je me perche, au milieu des rochers,
Ma tête volante, mes membres alourdis
Nous ressassant l'époque où il était hardi
Sisyphe m'enlaçant, tous les deux égarés