D'une mésaventure insoupçonnée je me suis procuré
Une sirène de joie entourée d'un halo de couleurs
La mer morose d'une jalousie effrénée et d'un regard courroucé
La fixe dans mes bras, bras ballants, ballants d'effervescence.La moqueuse, d'un sourire malin, effleure alors la surface
Laissant des traces indélébiles, d'une morsure d'eau,
De son sel égrené dans mon abysse de tristesse
Trop longtemps habituée aux goûts amers de solitude.La naïade m'enlace vers le fond,
Si profondément qu'on en apercevrait les étoiles.
Alors, les astres d'eaux m'éblouissent, eux ne sont pas nostalgiques,
Mais animés d'animosité à la découverte de leur petit trésor.À bout de souffle, la nymphe me ramène saint et sauf,
Sur notre îlot, un voile tamisé nous sépare
Du reste des mortels, on s'y sent immortels d'affection,
Nous faisant presque oublier la porte d'Orphée aux paradis.
Car un paysage, un seul, est cher à mon cœur.
L'île des bienheureux au milieu des enfers
Aux cieux étrangement colorés d'espoirs,
Même teintés d'un voile habituel de mort:
Une pluie de larmes s'immisce et nous fait voir des arcs-en-ciels.