1. Parle-moi japonais

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J'étais sortie de la classe dès que la sonnerie avait retentit.
Heureusement que la journée était enfin finie.

J'avais rejoint mes amis devant le collège. Ils étaient avec une fille.

Cette fille.

Celle que j'observais de loin, sans jamais osé lui parler.
Celle avec qui j'avais échangé sur les réseaux sociaux quelques fois.
Celle qui me rendait les mains moites en un sourire.

Elle était là, avec eux.
Elle riait, cheveux au vent.
Ils étaient magnifiques, d'ailleurs, ses cheveux.
Longs, bruns.
Et ce qui faisait tout leur charme, ce qui faisait que je les aimais tant, c'était leurs légers reflets rouges.

J'avais dit bonjour à tout le monde en un signe de main.

On avait marché tous les cinq au bord du fleuve.
On avait discuter des cours, de notre journée.
On s'était assit sur un ponton.

Il était réservé aux bateaux qui s'y amarrait, et totalement interdit pour de simples élèves comme nous.

Mais c'était calme et reposant, alors on y allait souvent.

J'étais à côté d'elle, mais je ne lui parlais pas.
J'avais peur d'être de ne pas savoir quoi dire et de bégayer.

J'écoutais simplement sa conversation avec Noé.
Ils parlaient de leur avenir.
De leurs études.
Elle voulait partir les faire à Tokyo, dès le lycée.
Elle parlait couramment japonais.
Elle parlait d'ailleurs beaucoup de langues en dehors du français.

Anglais, coréen, espagnol et mandarin.

J'ai trouvé ça impressionnant, et j'ai prit mon courage à deux mains, pour lui demander de nous faire une démonstration de japonais.
Elle a acquiescé, et a commencé parler.

Je ne comprenais rien du tout.
Je ne savais même pas où était la coupure entre chaque mot, mais c'était super beau.
J'avais déjà entendu du japonais mais je n'ai jamais trouvé ça sublime.
Sauf que de sa bouche, ça l'était.
C'était parfait.

Elle était gênée lorsqu'elle parlait, ça se voyait, ses yeux la trahissait.
Ils étaient beaux d'ailleurs, ses yeux.
Leur forme en amande, leur couleur noisette.

Je n'avais retenu qu'une chose de son discours : Mia.
J'en avais déduit qu'elle s'était présenté, qu'elle avait dit son nom, son âge, sa nationalité et ce genre de phrases.

J'aurais aimé l'entendre continuer de parler encore et encore, mais elle s'était arrêté.

Elle m'avait sourit, je lui avais sourit, puis Noé a dit qu'il ferait mieux de rentrer.
Les autres l'avaient suivit, et Mia aussi.

Et elle s'était en allée, me laissant seule, assise sur le ponton, à regarder l'eau du fleuve s'écouler, en repensant à ses douces paroles, à ses beaux cheveux.

Parle-moi JaponaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant