10. さらば

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La fin du mois approchait.
Son départ approchait.

Je l'avais accompagné à l'aéroport, ce dimanche 27 juillet.

Elle avait posé sa valise.
On s'était assises.
On n'avait pas beaucoup parlé.
Je retenais mes larmes de couler.

Plus je la regardais, plus j'avais peur de la laisser.
Je ne voulais pas qu'elle parte, je voulais qu'elle soit avec moi.

Une famille allait s'occuper d'elle sur place, mais j'avais l'impression qu'elle partait seule, dans un pays étranger.
Sans repère, sans rien.
Sans moi.

Puis était arrivée l'heure d'embarquer.
Elle s'était levée.
Elle m'avait regardé.
Elle avait sourit.
Et s'était mise à parler.
Mais avec la voix brisée.

- 사랑해요

- Te quiero...

- 我爱你

- I love you...

- 愛してます

- Je t'aime...

- Je t'aime aussi...

Elle m'avait embrassé, et elle était partie.
Elle ne s'était pas retourné.
Mais je savais qu'elle pleurait.
Je le sentais.
Et sur mes joues aussi, des larmes coulaient.

Les reflets rouges de ses cheveux s'étaient lentement éloignés.
Jusqu'à disparaître.

Son avion avait décollé.
Il avait tout emporté.
Tout ce qui m'importait.
Mais, mes sentiments, il les avait oublié.
Il les avait laissé dans mes pensées.
Mia était là, dans ma tête.
Mais physiquement, elle ne l'était pas.
Et ça me détruisait.

Je ne pouvais pas la voir.
Je ne pouvais pas lui parler.
Je ne pouvais pas l'embrasser.
Je ne pouvais pas lui en vouloir.

Cet après-midi là, j'étais rentrée chez moi.
J'avais fais défiler ses photos.
Nos photos.
J'avais même retrouvé des vidéos.
Je les regardais en boucle.
Rien que pour entendre sa voix.
Encore une fois.
Rien que pour la voir rire aux éclats.

Et j'avais relu ses cours de japonais.
Je m'étais rappellé quand elle me reprenait.
La façon dont elle les prononçait.
Quand elle me les faisait répéter.

Et puis je m'étais souvenu de ce lundi.
Sur le ponton.
Sur notre ponton.
La première fois qu'on y était allée ensemble.

Et des moments où je l'espionnais sans oser lui parler.
Je la trouvais si belle qu'elle m'intimidait.

Et même de ceux où je ne connaissais pas encore son nom.
Son si beau nom.

Mia...
Je t'aimais tant.

Parle-moi JaponaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant