Parle-moi Japonais

7. 憎しみ

Ça faisait deux mois que c'était officiel, entre Mia et moi.

Parfois, on s'aimait.
Enfin, moi, tout le temps.
Quelques fois, on se haïssait.
Enfin, elle, me haïssait.

Pour me le faire savoir, elle arrêtait de me dire au revoir en japonais.
Elle arrêtait ses petites attentions.
Elle arrêtait de m'embrasser.
Elle arrêtait de m'inviter.
Elle arrêtait de me parler.

Elle ne répondait plus.
Comme cette fois, après l'arrêt de bus.
Après ce baiser.
Notre premier...

C'était le cas, ce samedi-là.
Je ne savais pas pourquoi.
Je ne cessais de me questionner.
Sur ce que j'avais fais, ou dis.

Alors je lui avais écrit des dizaines de messages.
Et elle ne répondait toujours pas.

J'avais donc pris mon vélo, et j'étais allé jusqu'à chez elle.
J'avais sonné, et elle avait ouvert.
Elle semblait étonnée du fait que je m'étais déplacé jusqu'ici pour elle.

Elle m'avait demandé d'entrer, puis m'avais servit un thé.
J'avais envie de lui dire que je préférais le café, mais je n'avais pas osé.

Elle s'était assise à côté de moi, sur le canapé.
Elle m'avait regardé et m'avait demandé ce que je voulais.
Mais elle le savait.

Alors, j'avais haussé un sourcil.
Je n'avais rien ajouté d'autre, et elle s'était expliqué.

Elle m'avait répété qu'elle m'aimait. Tellement de fois que ça me stressait.
Je lui avais demandé d'arrêter de tourner autour du pot, et elle l'avait fait.

Elle m'avait donc dit qu'elle voulait prendre ses distances.
J'avais envie de la giffler.
Mais j'avais évité.

Elle me disait que j'en avais besoin.
J'avais envie de lui crier que ce dont j'avais besoin, c'était elle.
Mais je l'avais fermé.

J'étais partie sans laisser paraître mes émotions.
J'étais remonté sur mon vélo, et j'avais éclaté en sanglots.

C'était la première fois que je la détestait.
Enfin, je ne la détestait pas.
Je détestait le fait qu'elle ne m'aimait pas autant que moi.

Je faisais tout mon possible.
Mais j'avais toujours l'impression que ça ne suffisait pas.
Que ça ne lui suffisait pas.
Qu'elle ne pouvait pas se contenter de ça.
De moi.

Et ces pensées que j'avais, elles me me détruisaient.