Chapitre 10

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Marinette demanda avec sollicitude à Adrien ce qui n'allait pas, tout en lui caressant tendrement la joue. Tendu, il attrapa et serra l'autre main de la jeune fille comme pour reprendre pied, tout en tournant vers elle son écran. En découvrant le message, elle grimaça vivement, se sentant coupable.

- Oh Chaton, je suis désolée ! s'exclama-t-elle. Nous n'aurions peut-être pas dû...

- Ne dis pas ça, Princesse ! la coupa-t-il doucement mais fermement. Nous avions vraiment besoin de parler, et je ne regrette pas de l'avoir fait, lui assura-t-il tout en baisant sa main.

La sollicitude de la jeune fille l'avait un peu rasséréné. Et comment pourrait-il regretter le moins du monde qu'elle soit, qu'elle soit enfin ! sa petite amie ? Leurs mains toujours liées, Marinette attira celle d'Adrien à ses lèvres pour y déposer un baiser à son tour. Trop ému pour dire quoi que ce soit, il serra tendrement sa main dans la sienne.

- Bon, reprit-il quelques instants plus tard en soupirant, il faut que je lui réponde, sinon elle est capable de m'appeler. Et si j'éteins mon téléphone, je risque d'avoir des problèmes.

- J'espère qu'elle ne va pas t'obliger à quitter le cinéma en plein milieu de la séance ! s'inquiéta-t-elle en serrant un peu plus fort la main de son petit ami dans la sienne.

- Elle n'a pas intérêt ! grogna-t-il. Déjà que j'ai eu du mal à obtenir ma liberté pour passer cet après-midi avec toi... soupira-t-il à mi-voix sur un ton blasé.

- Oh Adrien, je suis désolée !

- Marinette, s'il te plaît, je ne veux surtout pas que tu sois désolée, souffla-t-il d'une voix douce. Ce n'est absolument pas de ta faute, d'accord ?

La jeune fille le fixait les lèvres pincées, avec tant d'inquiétude et de tendresse dans son regard qu'il en fut touché au plus profond de lui-même. Il sentait que c'était pour lui, et pour lui seul qu'elle s'inquiétait, qu'elle se préoccupait réellement de lui, qu'il comptait pour elle au moins autant qu'elle comptait pour lui. Cela lui réchauffa le cœur, comme un cadeau inattendu mais plus merveilleux encore que tout ce que l'on avait pu imaginer.

Adrien se frotta la nuque pour tenter de reprendre ses esprits. Décrochant à regret son regard de celui de Marinette, il déposa un tendre baiser sur le nez de sa petite amie et tourna à nouveau les yeux vers son téléphone.

- Bon, je vais lui répondre que je suis encore au cinéma, soupira-t-il. Je voulais t'emmener faire un tour après, aller boire quelque chose, mais je ne sais pas si ce sera possible, du coup...

- Ne t'inquiète pas, Chaton, ce n'est pas grave. Ce n'est que partie remise... assura-t-elle d'une voix douce, masquant de son mieux sa peine de le voir une fois de plus privé de liberté.

- Oui, mais bon... soupira-t-il à nouveau.

Le jeune homme envoya son message, restant visiblement préoccupé en attendant la réponse. Sa petite amie attrapa ses deux mains entre les siennes et les massa tendrement pour tenter de le détendre. Lorsque le téléphone vibra à nouveau, il reprit sa main droite pour lire ce que lui écrivait Nathalie, laissant la gauche à Marinette.

- C'est non... soupira-t-il sur un ton à la fois malheureux et frustré.

- Bon, tant pis, Adrien, souffla la jeune fille d'une voix qui se voulait rassurante. Mieux vaut respecter les règles, ce serait trop bête que tu aies à subir des conséquences si tu ne le fais pas... Tu sais... moi j'ai envie de continuer à te voir tous les jours, ou presque, au collège... avoua-t-elle d'une voix un peu nerveuse.

- Je t'ai déjà dit combien tu es parfaite ? s'émerveilla-t-il en lui caressant la joue, avant de se pencher vers elle pour l'embrasser. Bon... Si j'arrive à avoir un moment de liberté, demain, pour passer du temps avec toi, tu serais disponible ?

- Bien sûr ! répondit-elle avec enthousiasme.

Il lui embrassa la main tendrement, heureux de sa réponse.

- On devrait peut-être revenir ici voir ce film... indiqua-t-il sur un ton pensif. Je ne sais pas toi, mais moi, je crois que je n'ai pas vraiment compris l'intrigue. Et puis bon, si Alya, Nino et les autres nous interrogent dessus lundi, on aura l'air malins si on leur dit qu'on ne l'a même pas vraiment regardé...

Marinette pouffa de rire avant d'embrasser Adrien sur le bout du nez.

En sortant du cinéma, un peu plus tard, les deux jeunes gens s'aperçurent avec déception que le chauffeur des Agreste était déjà là. C'est à regret qu'ils se séparèrent, se promettant de se revoir très vite et, en attendant, de communiquer par l'intermédiaire de leurs téléphones portables.

En rentrant chez elle, Marinette avait donc rallumé son téléphone, et découvert dans la foulée qu'Alya lui avait envoyé une dizaine de SMS. Elle les parcourut rapidement. Tous indiquaient l'impatience de sa meilleure amie d'en savoir plus, et sa curiosité concernant l'avancement de sa relation avec Adrien. Cela l'amusa de remarquer que, pour une fois, Alya ne touchait pas un mot du nouveau combat de Ladybug et Chat Noir.

Avec un soupir mi-amusé, mi-exaspéré, Marinette se décida à appeler sa meilleure amie pour lui raconter son après-midi... en zappant, bien sûr, les éléments compromettants. Mais elle commença, évidemment, par lui annoncer que oui, Adrien et elle sortaient désormais officiellement ensemble, enfin, récoltant ainsi les félicitations d'une Alya qui bondissait visiblement de joie, de l'autre côté du téléphone, pour ses deux amis.

Ceux-ci avaient ensuite échangé un certain nombre de messages, mais cela faisait désormais un moment qu'Adrien ne répondait plus. Marinette avait fini ses devoirs et était occupée à coudre. Tout à coup, elle entendit un bruit qui la surprit. Elle lâcha le vêtement qu'elle était en train d'épingler et releva la tête, se piquant le doigt au passage.

Le bruit recommença. Ça venait de la fenêtre de sa chambre, celle qui donnait sur sa terrasse. Chat Noir n'était quand même pas venu ? Il faisait nuit noire, et il était très tard ! La jeune fille grimpa jusqu'à sa fenêtre. Avant de l'ouvrir, elle regarda au travers. Effectivement, le super héros était là et lui souriait. Elle s'empressa de lui ouvrir et de le laisser entrer.

- Ben alors, Chaton, qu'est-ce que tu fais là ? vérifia-t-elle, intriguée.

- Tu me manquais trop, Princesse ! assura-t-il en lui attrapant les mains puis en la tirant contre lui.

Marinette se laissa faire avec plaisir et leva le visage vers lui. Ils s'embrassèrent tendrement. Elle glissa ses doigts dans les cheveux du garçon.

- Eh mais tu as les cheveux mouillés ! s'exclama-t-elle. Il pleut ? Tu n'aurais pas dû venir, idiot de chat !

Sur ces mots, elle s'éloigna de lui et s'empressa d'aller chercher une serviette de toilette dans sa salle de bain, qu'elle lui tendit avec autorité, tout en grommelant que leurs combinaisons magiques ne protégeaient que leurs corps de la pluie, pas la tête, et qu'il risquait de tomber malade. Chat Noir la regardait d'un air malheureux, les oreilles baissées. Il finit par attraper la serviette en poussant un gros soupir.

- Quelque chose ne va pas ? demanda la jeune fille en s'inquiétant.

- Pourquoi... pourquoi tu m'appelles « idiot de chat » dans ce genre de situations ? l'interrogea-t-il d'une voix triste.

Au sommet de la Tour Eiffel - Miraculous LadybugOù les histoires vivent. Découvrez maintenant