Finalement, Adrien parvint à se maîtriser suffisamment pour reprendre pied, même si son cœur battait toujours la chamade. Se penchant légèrement vers sa petite amie, qui était toujours blottie contre lui, il attrapa délicatement son visage, caché dans les mains de la jeune fille, afin de le relever en douceur. Il voulait qu'elle le regarde bien dans les yeux, même si l'intensité de son regard le fit presque vaciller.
Dès qu'il fut certain d'avoir toute son attention, il lui caressa tendrement la joue pour la rassurer, parce qu'il sentait à quel point elle était stressée. Il reprit ensuite la parole, d'une voix bien plus troublée qu'il ne l'aurait voulu.
- Oh Marinette, ma Lady jolie, moi aussi, je t'aime ! lui assura-t-il avec ferveur.
À ces mots, elle sentit son cœur bondir dans sa poitrine. Son regard débordant d'une joie profonde, elle noua ses bras autour de son cou et le rapprocha d'elle afin de l'embrasser avec une tendresse infinie.
Tout à coup, un bruit grossier les fit sursauter et interrompre leur baiser. Regardant autour d'eux avec surprise, ils virent leurs deux kwamis à côté de l'assiette que Marinette avait apportée. Tikki avait posé ses deux pattes sur la bouche de Plagg et tous deux avaient un air coupable sur le visage. Avant que les deux humains n'aient le temps de dire quoi que ce soit, le petit kwami noir préféra les devancer.
- Elle est très bien, cette Ladybug-là, garde-la précieusement, gamin ! s'exclama-t-il comme si de rien n'était.
- Plagg ! gronda Tikki.
- Je n'ai absolument aucune intention de la lâcher, assura Adrien en serrant tendrement Marinette contre lui, tandis qu'elle posait sa tête contre son épaule.
- Eh puis prends un peu exemple sur elle, reprit son kwami sur un ton revêche. Regarde, je n'ai pas eu besoin de crier famine pour qu'elle pense à m'apporter du camembert, elle.
- Je vais te plaindre, tiens ! ironisa Adrien tandis que Marinette et Tikki riaient. Pourquoi tu n'es pas capable d'être aussi discret ici qu'au collège, hein ?
La jeune fille se libéra des bras de son petit ami après lui avoir fait un tendre sourire et se dirigea vers l'assiette où elle attrapa deux macarons, avant d'en tendre un au jeune homme.
- On a du bol qu'il préfère le fromage, ce goinfre, remarqua-t-elle en riant. Il me semble que tu aimes les macarons, non ?
- Je crois que je me répète, mais tu es parfaite, Marinette ! s'exclama-t-il avec un large sourire en prenant la pâtisserie.
- Arrête, Chaton ! souffla-t-elle en rougissant et en lui posant son index sur le nez.
- Je maintiens ! assura-t-il avec un sourire très Chat Noir, tout en attrapant sa main pour y déposer un baiser, avant de croquer à pleines dents dans le macaron. Mmmh ! C'est délicieux ! Quelle chance tu as d'avoir des parents comme les tiens !
- Je n'ai pas choisi, rappela-t-elle modestement en haussant les épaules.
- J'échangerais bien, souffla-t-il sur un ton amer. Mon père m'oblige à un régime sain à cause des séances photo, et je n'ai pas le droit d'aller où je veux, quand je veux. Tu as bien vu cet après-midi, au cinéma.
Elle opina silencieusement.
- Tu comprends pourquoi j'apprécie autant ma liberté quand je suis Chat Noir ? demanda-t-il nerveusement tout en se passant une main sur la nuque.
- Oh ! oui, effectivement ! Ça ne m'était même pas venu à l'esprit ! s'exclama-t-elle à mi-voix, sur un ton consterné, tout en portant sa main à sa bouche. Mon pauvre Chaton, et moi qui t'ai tellement mal jugé, et tellement mal traité...
- Ma Lady... souffla-t-il. Ne dis pas ça ! Je ne t'ai jamais vue comme un monstre sans cœur !
- J'aurais dû chercher à dépasser mes préjugés, se désola-t-elle. Derrière ton masque, je t'ai pris pour un fanfaron, pour un gosse pourri gâté... Je n'ai pas imaginé, je n'ai pas cherché à savoir...
- Eh, Marinette, arrête, s'il te plaît, la supplia-t-il. Je ne recherche surtout pas de pitié. Après tout, je n'ai pas vraiment à me plaindre, tu sais. Surtout depuis que j'ai reçu mon miraculous, d'ailleurs.
- Oui, mais...
- Mais Chat Noir n'a jamais ressenti de mépris de la part de Ladybug, remarqua-t-il en attrapant à nouveau sa main pour y déposer un baiser. Et ça, crois-moi, c'est le plus important.
- Comment aurais-je pu mépriser mon partenaire, et surtout un partenaire tel que toi ? Les gens n'ont pas l'air de le réaliser, mais Ladybug ne serait pas ce qu'elle est sans Chat Noir !
- Ne dis pas ça, s'insurgea-t-il, c'est toi qui es importante, c'est toi qui purifies les akumas. Moi, je ne fais pas grand chose, à part assurer ta sécurité autant que je peux...
- Et qui m'a rassurée et encouragée dès le début ? contra-t-elle. Qui a toujours été fidèle à mes côtés ? Qui se bat autant que moi pour arrêter et libérer les akumatisés ? Chaton, franchement, ne te dénigre pas. On est une équipe.
- Je... je n'imaginais pas que tu pensais tout ça de moi, avoua-t-il. Tu m'as toujours parue tellement forte, même lorsque tu doutais, au début...
- Eh bien... C'était sûrement idiot, avoua-t-elle, mais c'est vrai que j'ai toujours évité de te complimenter pour ne pas trop t'encourager... Entre ton côté fanfaron et ton côté dragueur... c'était plus facile pour moi de paraître sûre de moi que de trop te laisser l'être, tu vois ce que je veux dire ?
- Je crois. Franchement, je n'imaginais pas une telle force de caractère derrière la timide Marinette ! remarqua-t-il en riant.
- Parce que tu crois que j'imaginais que le doux et gentil Adrien puisse être aussi fanfaron ? rétorqua-t-elle avec un air mutin.
Il la regarda d'un air faussement penaud tout en attrapant un autre macaron.
- Quand je pense que j'ai passé des mois à repousser, à rejeter même, le garçon dont je cherchais désespérément à attirer l'attention par ailleurs, tout en lui confiant régulièrement ma vie et en lui faisant confiance comme à personne... reprit-elle en levant les yeux au ciel, une grimace amère sur le visage.
- Ma Ladynette... souffla-t-il tendrement. Tu avais toute mon attention, crois-moi, avec et sans ton masque. Sauf que moi, je me voilais la face en m'obstinant à ne voir Marinette que comme une excellente amie... Quand j'ai réalisé qui tu étais, jeudi soir, sur la Tour Eiffel, ça a été un véritable chamboulement, pour moi. Parce que j'ai compris que non seulement j'aimais Ladybug sans vouloir tenir compte de son masque... mais aussi que j'aimais déjà réellement la fille sous le masque. J'ai compris que je m'étais laissé aveuglé par mes sentiments pour ton côté Ladybug au point de ne même pas me rendre compte à quel point ton côté Marinette avait déjà pris mon cœur, lui aussi...
Elle le regarda avec émotion, le souffle coupé.
- Je... je ne me rendais pas compte, Adrien... Je t'ai entendu plusieurs fois dire que j'étais ton amie et, même si j'étais heureuse que tu m'apprécies, j'aspirais à tellement plus...
- On a été aveugles, tous les deux... Tu te rends compte, on a passé tellement de temps à se chercher, mais pas de la bonne manière... reconnut-il sur un ton de regret. En tout cas, je suis tellement heureux qu'on ait fini par se trouver, toi et moi ! Je crois qu'on a joué un peu trop longtemps au chat et à la souris...
- Mais finalement, c'est la coccinelle qui a attrapé le chat, non ? le taquina-t-elle en tirant la langue.
- Oh, oh, tu donnes ta langue au chat, ma jolie coccinelle ? Et le chat, que te donne-t-il en retour, son cœur ? demanda-t-il sur le même ton tout en s'approchant d'elle avec les yeux pétillants, avant de se pencher pour l'embrasser.
- Mmmh... souffla-t-elle juste après leur baiser en le regardant amoureusement. Tu sais... remarqua-t-elle pensivement. Je crois que tu devrais laisser paraître davantage de Chat Noir chez Adrien... et davantage d'Adrien chez Chat Noir...
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Au sommet de la Tour Eiffel - Miraculous Ladybug
FanfictionÀ la fin d'une patrouille comme les autres, Ladybug et Chat Noir se retrouvent au sommet de la Tour Eiffel. Mais ce soir-là, leur conversation pourrait bien avoir des conséquences sur Marinette et Adrien...