Chapitre 11

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- Oh Chaton ! s'exclama-t-elle sur un ton plein de sollicitude. Non mais... ce n'est pas méchant !

- Oui, je me doute. Mais tu n'as pas toujours très bonne opinion de moi... soupira-t-il.

- Mais non ! Ce n'est pas ça ! se récria-t-elle. Absolument pas ça. Tout au plus, parfois, c'est de l'agacement. Par exemple lorsque j'ai l'impression que tu ne veux pas être sérieux alors qu'il faudrait.

- Ça, ma Lady, c'est ma façon de prendre courage face à nos ennemis, et de nous aider à relativiser, tous les deux, tu sais, avoua-t-il avec une petite grimace.

- Oh... je n'avais pas vu les choses comme ça... indiqua-t-elle pensivement.

- Mais là, ce n'est pas pour ça que tu me trouves idiot, reprit-il sur un ton abattu.

- Je ne te trouve pas vraiment idiot, en fait, soupira-t-elle. C'est juste que... que parfois...

- Oui ? lui demanda-t-il en fronçant les sourcils.

- Que parfois, je m'inquiète pour toi, souffla-t-elle. Tu vois, Chaton, je ne supporte pas que tu te mettes en danger. Surtout quand c'est à cause de moi...

- Hein ? s'exclama-t-il, perplexe.

- Je n'aime pas que tu te mettes en danger à cause de moi... avoua-t-elle à mi-voix. Là, j'ai peur que tu sois malade. Tu imagines si on ne peut pas se voir pendant plusieurs jours, du coup ? Et quand on combat, j'ai toujours peur que tu sois blessé, surtout quand tu cherches à me protéger aux dépends de ta propre sécurité.

- Vraiment ? J'avais surtout l'impression que c'était parce que tu ne voulais pas risquer de passer pour plus faible que tu ne l'es réellement, alors que j'ai toujours su que tu étais forte, ma Lady...

- Oh Chaton ! reprit-elle d'une voix tendre, tout en secouant la tête de droite à gauche. J'ai tellement eu peur de t'encourager dans tes sentiments pour moi que je ne t'ai jamais vraiment dit, je crois, à quel point je t'ai toujours apprécié, comme partenaire, et à quel point tu comptes pour moi...

- Finalement, on fait une belle paire d'idiots, l'idiot de chat et l'idiote de coccinelle ? ironisa-t-il.

Elle éclata de rire.

- C'est... c'est peut-être idiot, reprit-elle avec une pointe de culpabilité, mais c'était affectueux, pour moi, de t'appeler comme ça. Une manière de dire : mon idiot de chat, qui fait toujours le guignol, mais auquel je suis profondément attachée... tout en refusant de l'être trop... Une manière de me protéger, peut-être aussi... Tu es tellement exubérant, sous ton masque, parfois !

- Oh... souffla-t-il en écarquillant les yeux.

- Mais bon, bien sûr, si tu n'aimes pas, j'arrête tout de suite, je ne veux surtout pas te faire de peine, tu sais... continua-t-elle d'une voix coupable.

- Non ! Si, pour toi, c'est affectueux, alors tu peux continuer, ça ne me dérange pas, lui assura-t-il avec un sourire. Après tout, moi je t'appelle bien Buguinette, alors que tu n'aimes pas trop ça...

Elle leva les yeux au ciel avant de se mettre à rire.

- Oui ! Enfin ça va, il y a pire que ce surnom ! Bon, tes cheveux ne vont pas sécher tout seuls, et je ne voudrais vraiment pas que tu tombes malade.

Sur ces mots, elle lui reprit d'autorité la serviette des mains et commença à lui frictionner le crâne. Mais elle s'interrompit très vite face à la grimace de son petit ami.

- Oh pardon ! s'exclama-t-elle. Tes oreilles de chat sont sensibles ?

- Ouais, soupira-t-il. Mais bon, je ne sais même pas pourquoi je ne me suis pas détransformé tout de suite.

Sur ces mots, Chat Noir rappela Plagg et Adrien reprit la serviette des mains de Marinette pour se frictionner vigoureusement les cheveux. Elle lui proposa d'utiliser ensuite son sèche-cheveux, mais il déclina l'offre. Lui demandant si, à la place, elle n'aurait pas plutôt quelque chose à grignoter. La jeune fille se hâta d'acquiescer et descendit à l'étage inférieur chercher ce qu'il fallait.

Lorsqu'elle remonta, Marinette eut un temps d'arrêt, ne sachant comment réagir. Adrien était planté à côté de son bureau, penché vers la photo de lui qu'elle avait placée dans un cadre. Il se retourna presque aussitôt, un large sourire éclairant son visage.

- Je ne savais pas que tu avais des photos de moi ! s'exclama-t-il sur un ton joyeux. Tu les as installées depuis l'autre jour ?

- Oh ! Hum... Euh... Non... Pas vraiment... bafouilla-t-elle tout en posant maladroitement l'assiette qu'elle portait sur un coin de son bureau.

- Comment ça ? s'étonna-t-il.

Tandis que la jeune fille devenait de plus en plus rouge et bafouillante, le sourire du jeune homme devint de plus en plus malicieux, typiquement Chat Noir.

- Dois-je comprendre que toutes ces photos sont là depuis très longtemps ? vérifia-t-il sur un ton gourmand.

En gémissant, elle plongea sa tête entre ses mains. Pris d'un léger remords, il s'approcha d'elle en deux grandes enjambées et la serra tendrement entre ses bras.

- Eh, Marinette, tout va bien... souffla-t-il pour la rassurer. Tu ne peux pas savoir à quel point ça me fait plaisir !

- C'est... c'est vrai ? murmura-t-elle, incrédule.

- Oui, c'est vrai, confirma-t-il fermement tout en embrassant ses cheveux. J'ai encore du mal à réaliser que tu tiens vraiment à moi, avoua-t-il.

- Bien sûr que je tiens à toi... je t'aime... glissa-t-elle d'une toute petite voix.

Submergé d'émotions, la gorge serrée, il ne trouva tout d'abord pas ses mots, mais la serra encore plus fort contre lui tout en lui embrassant de plus belle les cheveux.

Au sommet de la Tour Eiffel - Miraculous LadybugOù les histoires vivent. Découvrez maintenant