La chambre que je découvris me laissa pantoise. J'avais l'impression d'avoir voyagé dans le temps. Le décor était digne du Moyen-âge. Les murs étaient entièrement constitués de pierres reliées par un mortier. Une grande fenêtre à carreau laissait pénétrer les premiers rayons de soleil de la journée. Je m'empressai de tirer les tentures afin de pouvoir me coucher. J'étais morte de fatigue et mes nerfs allaient bientôt lâcher. Les mêmes rideaux pourpres étaient fixés de part et d'autres des lits à baldaquin. Le plafond composé de moulures travaillées formé de caissons s'abaissait de sorte à former un dessin unique qui réchauffait cette grande pièce. Les lits étaient situés à l'opposé l'un de l'autre, ce qui créait deux espaces distincts aux occupants afin de leur donner un peu d'intimité. Des coffres en bois sculptés se dressaient à l'extrémité des lits où une pile de plaids avait été déposée. Je remarquai, à ma grande satisfaction, une petite coiffeuse dans le coin gauche de la chambre avec un grand miroir. Ceci me faciliterait la vie, car je pourrais utiliser ce miroir afin de brosser mes longs cheveux au lieu de le faire dans les toilettes. Celles-ci se trouvaient au fond du couloir et les résidents de l'étage devaient se les partager.
Les commodités de cet endroit me plaisaient bien. Tout avait été prévu pour les pensionnaires, à l'exception d'un détail : aucun bureau de travail n'occupait la chambre, ce qui voulait probablement signifier que je devrais étudier à la bibliothèque au lieu de le faire sur mon lit. Ça ne me dérangeait toutefois pas puisque ça me permettrait de passer plus de temps parmi les livres qui me passionnaient tant.
Pour l'instant, je laissai tomber mes valises par terre et me laissai choir dans le premier lit. Le matelas était plutôt confortable et eut raison de ma fatigue. Je m'endormis aussitôt.
Un bruit sourd me réveilla et je me redressai brusquement, alarmée. J'ignorais combien de temps j'avais dormi, mais il me semblait que je venais de déposer ma tête sur l'oreiller. Je remarquai alors une jeune femme au milieu de la pièce qui était pliée en deux et qui se tenait le pied. Une coupe carrée encadrait son joli visage un peu pâle, qui tranchait avec ses cheveux noir de jais. Ses lèvres cramoisies lui donnaient cependant un peu d'éclat ; tout le reste étant aussi sombre que ses cheveux. Lorsqu'elle releva la tête, je pus apercevoir ses iris noisette qui me détaillaient avec curiosité. Elle était vêtue d'une robe noire de style gothique lui arrivant en haut des genoux, des collants à trous et des bottillons en cuir lacées jusqu'aux chevilles.
— Désolée, s'excusa la jeune inconnue. Je me suis cognée le pied à cette horrible chose.
Par « horrible chose », elle voulait dire l'armure qui se tenait en plein milieu de la pièce. Je devais être trop fatiguée pour l'avoir remarquée, mais depuis que j'avais posé les yeux dessus, je ne pouvais m'empêcher de frissonner d'horreur. J'avais l'impression d'être observée à travers le masque d'acier que portait l'armure.
— Ce n'est pas grave, répondis-je lorsque j'eus retrouvé la voix.
— Veux-tu m'aider à déplacer ce truc ? Je ne pourrai jamais dormir en me sentant ainsi observée, dit la fille.
Je me levai, tout à fait d'accord avec elle et, ensemble, nous essayâmes de faire bouger la statue médiévale.
— Cette chose pèse une tonne ! fis-je en grimaçant.
— Pas étonnant qu'ils ne l'aient pas enlevée de cette chambre.
Nous réussîmes toutefois à pousser l'armure dans un coin et la tournâmes afin qu'elle soit dos à nous. C'était beaucoup mieux ainsi !
— Merci. En passant, je suis Grace, se présenta la nouvelle venue.
— Enchantée. Mon nom est Aurore, mais tout le monde m'appelle Or.
VOUS LISEZ
Or et Ténèbres
VampireAurore Vince, surnommée Or, est une jeune historienne qui décide de suivre des cours d'été sur le paranormal dans un château académique appellé le "Dark Castle". Elle y fera des rencontres surprenantes, dont celle d'étranges professeurs et d'autre...