Or et Ténèbres

Chapitre 6

   Je me dirigeai vers l'aile des enseignants, qui se trouvait à côté de l'endroit où se situaient les cours. À cette heure, la plupart des occupants du château étaient en train de prendre leur repas. J'espérais y trouver celui que je cherchais et, à ma grande joie, l'y découvris. Il prenait un café tout en lisant le journal.

J'entrai en coup de vent dans la salle des professeurs, qui était vide.

— Cet endroit est interdit aux étudiants, me dit-il sèchement en levant les yeux de son journal.

Puis, il sourit malicieusement en se rendant compte de l'identité de l'élève.

— Tiens, tiens ! Nouveau look ? fit-il en me détaillant. Inutile de préciser que ça ne vous représente pas vraiment.

— Et inutile de préciser que je ne suis pas là pour avoir votre avis sur ma tenue, rétorquai-je en me croisant les bras.

— Dans ce cas, que me vaut l'honneur de votre visite ?

J'inspirai afin de ne pas être tentée de lui hurler dessus.

— Je veux changer de chambre, répondis-je d'une traite.

— Désolé, ce ne sera pas possible ; toutes les chambres sont occupées.

Il n'avait pourtant pas l'air désolé du tout.

— Je m'en fiche ! éclatai-je. Quelque chose m'a attaquée, alors c'est de votre devoir de protéger vos élèves.

Arson eut soudainement l'air plus intéressé, car il se redressa sur sa chaise.

— Que s'est-il passé ? interrogea-t-il.

— Je me suis fait trainée par terre sur plusieurs mètres, répondis-je en montrant ses coudes à vif.

L'enseignant fronça les sourcils.

— C'est étrange, remarqua-t-il. Il est rare qu'un esprit s'en prenne physiquement à un humain.

— C'était peut-être un vampire invisible, le narguai-je. Ils aiment la chair fraiche, après tout.

Il s'aperçut que je me moquais de son premier cours et il m'annonça brusquement :

— Les seules chambres disponibles sont sur un autre étage. Personne n'y vit. Néanmoins, je peux vous transférer dans une de ces chambres en attendant de comprendre ce qui s'est passé.

Je hochai la tête. N'importe où ferait l'affaire après ce j'avais subi.

— Bien, je vais vous y conduire en attendant que les cours débutent.

Heureusement, je n'avais pas de cours pendant la première partie de la nuit. Je pourrai ainsi m'installer à ma guise en attendant ma prochaine leçon.

Arson se leva et me fit signe de le suivre. J'en profitai pour enregistrer le chemin afin de ne pas me perdre. Nous montâmes les étages et bifurquâmes dans plusieurs couloirs pour arriver dans un endroit qui m'était étrangement familier.

Oh non ! C'était le couloir contenant plusieurs portraits que j'avais malencontreusement exploré et qui me fichait la chaire de poule.

— Les chambres sont inhabitées, mais une femme de ménage passe régulièrement. Vous pouvez choisir celle qui vous plaira. Bonne nuit !

Sur ce, il m'abandonna dans ce couloir effrayant. Je serrai les poings ; Il venait de me laisser seule dans un lieu que je ne connaissais pas. Sale type !