CHAPITRE 1

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— Achète ses fleurs ou je te tire une balle dans la tête

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— Achète ses fleurs ou je te tire une balle dans la tête.

D'un geste brusque, l'homme aux yeux d'argent braque son pistolet sur la tempe d'une vieille femme dont le souffle est haletant. Il n'éprouve pas la moindre empathie à la vue de son regard inondé de larmes. La vieille femme est complètement paralysée, son cœur s'emballe contre sa cage thoracique et menace de s'arrêter à tout instant. Sa petite-fille l'a pourtant mise en garde ; elle n'aurait jamais dû se rendre chez Wildies Flowers.

Bien que cette boutique de fleurs soit réputée pour sa beauté à couper le souffle, notamment grâce à ses hauteurs sous-plafonds vertigineuses, sa fontaine victorienne ensevelie sous un amas de fleurs sauvages et ses baies vitrées en arche dévoilant une cascade renversante, personne n'ose s'y rendre. La boutique est toujours vide, car des rumeurs racontent que des gens mal intentionnés rôdent régulièrement dans les rayons. La vieille femme n'a pas voulu écouter les mises en garde de sa petite-fille et, à présent, elle le regrette du plus profond de son âme.

— S'il vous plaît, ne me tuez pas ! J'ai des enfants et des petits-enfants.

— Et alors ? Moi, j'ai des chats, et je ne vais pas m'en vanter pour autant.

La vieille femme déglutit, elle ne s'attendait pas à une telle réponse.

— C'est d'accord. Je vais prendre ces fleurs ! Je les prends toutes !

L'homme arbore un sourire satisfait. Alors qu'il s'apprête à prendre la parole, une jeune femme apparaît à ses côtés pour lui asséner un violent coup à la nuque. L'homme à la carrure imposante est projeté en avant et se prépare à brandir son arme. Néanmoins, lorsque son regard gris s'arrête sur ceux d'Rozen, la gérante du magasin, son pistolet pointe aussitôt le sol.

— Pour la centième fois, arrête de faire peur à mes clientes !

— Désolé, chuchote-t-il à voix basse.

— Quoi ? Qu'est-ce que tu as dit ? Je ne t'entends pas, vocifère la fleuriste sous le regard béat de la vieille dame.

— Je suis désolé, Petrovas.

— Dis-le à elle. Pas à moi.

Sylas déteste devoir s'excuser pour des choses aussi futiles, mais il sait que s'il ne le fait pas, Rozen lui fera une leçon de morale pendant plus de deux heures, et ce n'est pas ce qu'il recherche. L'homme se tourne donc en direction de la vieille dame pour lui adresser quelques mots :

— Désolé de vous avoir menacée avec une arme à feu.

Évidemment, c'est un mensonge. Sylas ne ressent aucun regret, aucun remords. S'il avait pu, il l'aurait refait sans la moindre hésitation.

— Je vais vous offrir les fleurs que vous tenez dans les mains et le bouquet de votre choix. Je suis sincèrement désolée pour le comportement déplacé de cet homme, intervient la fleuriste. Je vous assure que cela n'arrivera plus jamais !

Saving AtlasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant