CHAPITRE 5

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Au cœur de la forteresse des Raylend, les murmures se font de plus en plus présents

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Au cœur de la forteresse des Raylend, les murmures se font de plus en plus présents. Partout où l'on tourne l'oreille, un seul nom résonne : celui d'Atlas. Les chuchotements des domestiques et des gardes résonnent dans les couloirs.

Depuis que le concours a été annoncé dans la presse, tout le monde ne parle que de ça. Cent millions de dollars pour un rire : c'est une somme qui ne manque pas d'éveiller la curiosité de tous.

Rozen n'a pas eu de mal à récolter des informations sur Atlas puisqu'il est déjà au centre de toutes les conversations. Ses nouvelles collègues ne cessent de le mentionner, dévoilant par petites touches les contours de sa personnalité. Rozen découvre ainsi la légendaire beauté d'Atlas et la rareté de sa voix qui se fait aussi précieuse que son rire. Bien qu'il ait une certaine aversion vis-à-vis des interactions sociales, Atlas est le meilleur ami de Jayce Woods et de Cayena Manolian, des acteurs mondialement connus.

La journée file à toute allure pour la fleuriste, désormais plongée dans une formation intensive. Heureusement, Rozen a passé les dernières semaines à apprendre les prérequis d'une domestique confirmée et à user ses talents de recherches sur internet. Épuisée mais souriante, Rozen se dirige vers les douches pour se débarrasser de la sueur qui s'est accumulée sur son corps au fil de ses allées et venues incessantes dans la maison des Raylend.

Pour une première mission de rang A, Rozen ne peut pas rêver d'un meilleur lancement. Elle s'entend déjà à merveille avec ses nouveaux collègues, en particulier les femmes de son dortoir. Alors que la fleuriste s'avance dans le salon dédié aux domestiques féminins, elle est intriguée par les gloussements de ses deux collègues, debout devant les grandes baies vitrées.

— Eh, la nouvelle ! Approche ! lui fait signe Ava, une grande femme à la silhouette voluptueuse. Tu n'as jamais vu Atlas, n'est-ce pas ?

Rozen secoue la tête et n'attend pas une seconde de plus pour s'avancer vers elles.

— Eh bien, je crois que c'est ton jour de chance, déclare Maylis en lui adressant un grand sourire. D'habitude, Atlas ne se promène jamais dans le jardin de Vénus.

Du bout de son index, Maylis lui désigne un kiosque dans le jardin, où le clair de lune dévoile la silhouette élégante d'un loup blanc, accompagné d'une présence humaine qui est la source de tous les ragots. Rozen a déjà entendu des rumeurs sur le loup d'Atlas, mais le fait de le voir de ses propres yeux lui donne des frissons.

— Je suis dégoutée qu'il fasse aussi sombre, c'est la première fois que je le vois d'aussi près, pleurniche Ava.

Rozen plisse davantage les yeux pour mieux voir, cependant la pénombre et la distance l'empêchent d'apercevoir le visage d'Atlas. Une vague de déception la submerge, mêlée à une pointe de frustration.

Pendant ce temps, au même moment, une ombre émerge de la nuit pour s'avancer vers le légendaire Atlas. Le temps d'un instant, Rozen pense qu'il s'agit d'une mission secrète orchestrée par les révolutionnaires afin de le tuer ou de le kidnapper. Son cœur s'emballe aussitôt dans sa poitrine. À ses côtés, ses collègues sont tellement préoccupées par leur conversation qu'elles ne font pas attention à cette silhouette qui s'approche de plus en plus d'Atlas. Rozen voudrait les observer davantage, néanmoins elle est contrainte de se concentrer sur ses collègues afin de se lier d'amitié avec elles. À son plus grand malheur, les jeunes femmes décident de s'installer sur le canapé central.

La silhouette entre dans le kiosque sous le regard attentif du légendaire Atlas. Si les environs n'étaient pas aussi sombres, Rozen n'aurait pas de mal à reconnaître cette fameuse silhouette. Jayce Woods est un homme qui ne passe pas inaperçu. Avec sa taille imposante, ses muscles sur-développés et son visage de mannequin, son apparence physique a été d'une grande aide pour se forger une carrière dans le monde du cinéma.

Atlas caresse le pelage d'Haku avant de tourner la tête pour observer le paysage qui s'étend devant ses yeux bleus. Jayce déglutit en silence. Il s'assied aux côtés de son meilleur ami et lui tend une cigarette. Atlas accepte sans décrocher son regard du jardin, d'une beauté à couper le souffle. Les cascades sont encore plus belles pendant la nuit, le ruisseau brille d'une couleur bleu turquoise, scintillant dans un rêve.

Le jardin de Vénus tient son nom de la fille cadette de la famille, atteinte de daltonisme dès son plus jeune âge. Pour ses trois ans, ses parents lui ont offert un jardin magnifique orné de plantes violettes et bleues, correspondant aux seules couleurs qu'elle pouvait distinguer. Malgré les années, le jardin de Vénus n'a pas changé ; toujours aussi beau, toujours aussi unique.

Si les révolutionnaires n'avaient pas orchestré leur assassinat, la petite Vénus aurait célébrer aujourd'hui ses dix-huit ans. Elle aurait été une jeune femme rayonnante, dont la gentillesse et la générosité seraient une source de fierté pour ses parents. Si Vénus était encore en vie, elle aurait probablement consacré sa vie à aider les autres, fondant peut-être une association pour lutter contre la famine et œuvrant pour un monde meilleur.

À cette pensée, Atlas contracte sa mâchoire et prend une bouffée de cigarette, bien qu'il déteste fumer. L'envie de vengeance ne cesse de grandir en lui.

— Marcus me dit que tu as vu la liste des candidats, déclare Jayce en faisant référence au concours dont tout le monde parle. Je sais que tu n'aimes pas qu'on parle, mais...

— Il y a un révolutionnaire dans la liste, affirme Atlas en lui coupant la parole. Il y en a peut-être même deux ou trois.

Jayce écarquille les yeux, abasourdi.

— QUOI ? Mais... c'est impossible qu'il y ait une fuite dans le système.

La réputation de la famille Raylend repose souvent sur leur système de sécurité, considéré comme infaillible. Lorsqu'ils se font attaquer par les révolutionnaires, personne ne s'y attend. Le monde entier est chamboulé par ce tragique événement, et c'est grâce à cela que les révolutionnaires peuvent se forger une réputation aussi sanglante.

— Sauf si un traître se cache chez nous, répond Atlas avec un soupçon d'amertume.

— Ton grand-père le sait ?

— Ouais. Il sait tout.

Évidemment, Zhai Raylend n'est pas un homme dupe. Dès le départ, il a prédit que des révolutionnaires tenteraient de s'infiltrer dans le concours en se faisant passer pour des candidats. Cependant, il veut que ce concours soit organisé le plus rapidement possible, ce qui implique inévitablement une organisation moins méticuleuse et plus précipitée. Malgré les risques, Zhai a fait le choix de lancer le concours. Il ne lui reste plus beaucoup de temps avant de mourir. Sa maladie le rattrape, et aucun remède ne peut le sauver.

Ce concours n'est pas aussi simple qu'on pourrait le croire. L'enjeu n'est pas seulement de faire rire Atlas, c'est bien plus profond. Et ça, Atlas l'a bien compris. Il ne laissera pas n'importe qui remporter ce concours.

Le gagnant sera quelqu'un de spécial.

Saving AtlasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant