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Le sommeil peu profond tout au long de la nuit, mais j'essaie tout de même de montrer à mon frère que je dors bien chez lui. Quand j'entends des pas dans le salon qui est ouvert sur la cuisine, j'ouvre un œil, remarque que c'est mon frère et imite de faux ronflements. Le reste de la famille se réveille, les enfants, par non-habitude crient dans la maison et ils se font reprendre par leur père qui dit que je dors, qu'ils ne doivent pas faire de bruit. C'est à cet instant que je remarque que je suis un élément perturbateur dans leur vie de famille. Alors j'ouvre les yeux. Le plafonnier m'aveugle légèrement. J'adapte ma vue à la lumière et je me lève du canapé. Les cheveux ébouriffés, j'entends déjà les enfants rirent. Je marche jusqu'à la grande table où ils sont tous assis. Amaury regarde le journal, sa femme le regarde, buvant quelques fois son thé à la menthe. Les enfants se chamaillent comme dans chaque famille. Je me demande si, face à cette scène, je suis bien le bienvenu.

– Isma ! T'as bien dormi ?

L'enthousiasme de mon frère me fait sursauter. A-t-il oublié que je suis de mauvaise humeur avant mon café du matin ? Je m'avance vers lui, doucement, mais sûrement.

– Ca va. Il faut que je prenne l'habitude d'un nouvel endroit où je dors, comme toujours, tu sais.

Il me frappe à l'épaule, sa force me fait limite faire un pas de recul.

– Tu veux quelque chose, me demande Marie.

De la tête, j'acquiesce. Elle me montre un siège où je m'assois pendant qu'elle part me préparer un café. J'aimerais me proposer pour me le faire, mais comme je ne connais pas encore la maison, je serais incapable de trouver juste une tasse, c'est plus rapide si elle le fait. Plus tard, j'apprendrais où se trouve chaque chose dont j'ai besoin. En face de moi, Naomi se lève de sa chaise alors qu'elle n'a pas fini son bol de céréales. Son père la reprend, mais elle dit qu'elle n'a plus faim. Elle se dirige vers moi, me tape sur le bras. Je la regarde et elle embrasse ma joue.

– Tu piques, me lance-t-elle avec son honnêteté d'enfant.

Amaury rit, Marie le rejoint. Moi, je souris. Je ne m'excuse pas, à quoi bon. Marie pose ma tasse devant moi, je la remercie. Amaury fait grincer sa chaise en reculant, il s'excuse alors que Marie lui lance un regard noir.

– Je vais aller travailler, tu amèneras les enfants chérie ?

– Oui, bien sûr. Si Ismaël, tu veux m'accompagner, je ne serais pas contre.

– Avec joie.

Est-ce qu'à cette question, j'avais le choix de dire que je préférais rester les fesses sur le canapé ? Je ne pense pas. Ou c'est peut-être moi qui veux juste être trop poli, je suis sûr que d'autres auraient dit que ce n'est pas à eux de le faire.

Le temps que je finisse mon café, que j'aille m'habiller plus proprement, même me laver, les enfants se préparent pour partir à l'école. Voilà une petite demie-heure qu'Amaury est parti. Quand je reviens dans le séjour, les enfants m'attendent avec leurs sacs sur le dos. Leur mère finit de mettre ses chaussures, alors j'accélère ma marche pour mettre mes baskets.

– Oh non, Amaury a oublié la liste des courses ce soir. J'irais les faire.

– Tu voudras de l'aide ? Demandais-je.

– Si tu veux venir je ne vais pas refuser.

C'est quoi cette famille ? Mon ex-copine m'aurait déjà appelé en m'insultant de tête de nœud. Elle m'aurait envoyé la liste en photo pour que j'aille quand même la faire, là non, c'est Marie qui y va. Je pense qu'elle est la femme parfaite pour un homme. Tout le monde monte en voiture. La musique qui sort des hauts-parleurs fait chanter les enfants. Marie a un super sourire aux lèvres, alors que moi, c'est déjà en train de m'énerver.

– Amaury a une grande entreprise, est-ce qu'il t'en a parlé ?

– Non. Cela fait quelque temps qu'on ne se parlait plus. C'est pour ça que c'est vraiment gentil de votre part de m'héberger.

– Il n'y a pas de problème, je suis sûr que Amaury adore t'avoir à la maison. Puis, tu sais avec les boulots respectifs, on ne peut pas toujours se voir.

– Oui. C'est sûr. Une entreprise de quoi ?

– Il développe une marque de téléphone. Le premier modèle est sorti. Il a fait le buzz. C'est vraiment bien, ça permet à notre famille de vivre dans les meilleures conditions.

Je hoche la tête, mais je doute qu'elle le voie, peut-être du coin de l'œil. Vivre dans des bonnes conditions, je l'ai vu. La maison est immense, la décoration vient d'une personne qualifiée. Il n'y a pas la moindre tâche sur leur canapé, pas la moindre poussière sur les meubles. Et le mobilier est de qualité. Même si je n'ai pas bien dormi parce que ce n'est pas mon lit, je n'ai pas mal au dos, bien au contraire, s'il n'y avait pas eu la scène du petit déjeuné, je serais bien rester dessus.

Rien n'est acquisWhere stories live. Discover now