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Ne rien faire, le programme de cette nouvelle journée qui commence. En me levant, j'ai eu envie de mettre du piment dans ce que je veux faire, de plus, j'ai quelques questions sous le bras auxquelles je voudrais bien répondre. Tout d'abord, il y a celle de : à quoi ressemble l'entreprise de mon frère. Je sais que c'est assez tendu en ce moment, pourtant, j'ai envie d'aller le retrouver là-bas, pour être un soleil dans sa tempête.

Il a été surpris de me voir, mais je l'ai fait sortir de son bureau. J'ai vu à quoi ça ressemble et ben, ce n'est pas extraordinaire, ça n'a rien à voir avec ce que je vois dans les séries américaines. Il y avait des gens dans des bureaux, d'autres à la machine à café. Ca ne me donne pas envie de travailler ici, pas à cause de l'endroit en lui-même, mais juste parce que ce n'est pas mon délire. J'aime tout ce qui est plus manuel, les trucs dans ce genre. Nous sommes allé manger à un restaurant non loin de son entreprise. Il n'a pas voulu s'en éloigner trop, tant en distance qu'en minutes. Le repas a été rapide et je me suis retrouvé seul quand il m'a fait croire qu'on l'appelait à son bureau. Certes, il a été heureux de voir, mais pas trop longtemps non plus. Peut-être que je lui fais honte. Non, j'en sais rien, j'ai beau regarder mes vêtements, ils sont propres, bien accordés.

Moi qui voulais m'occuper aujourd'hui, c'est raté. À à peine quatorze heures, je me suis retrouvé seul dans la grande maison de mon frère. J'aurais sûrement dû sortir voir Marie, elle aurait peut-être apprécié ma présence. Quoique. J'ai regardé un film cet après-midi, un truc nul, je serais même incapable de dire son intrigue. Je tourne en rond dans le salon, je ne sais pas quoi faire, je ne suis pas fatigué. J'ai envie de sortir, voir le ciel bleu, sentir le vent sur mon visage. Alors j'attrape mon téléphone pour envoyé un message à Marie. Je lui demande simplement si elle va chercher les enfants à l'école. Je n'ai aucune réponse pendant dix minutes. Le temps passe et voilà que bientôt, il faudra que je parte chercher les enfants si je dois le faire. Je pourrais sortir, mais elle n'a pas les clés de la maison, si elle rentre avant moi, elle sera coincée dehors. Alors je sors, tout de même et tant pis pour elle. Au pire, on se retrouvera tous les deux là-bas.

Les bras ballants, le son de la vie dans les oreilles, ce son qui est un mélange de cris d'oiseaux et de cris d'enfants. Lorsque je passe devant l'entrée d'un magasin, un café, j'aime regarder dedans. J'aime voir l'expression des personnes qui sont dedans. La solitude pour certains, la joie pour les autres. Mais peut-être qu'il faudrait que j'arrête de faire ça, puisque à me fait voir des choses que je ne devrais pas. Face à la baie vitrée d'un café, je m'arrête net. Mon regard fixe le corps d'une femme, une femme que je connais très bien depuis quelques jours, j'ai eu le temps de regarder les courbes de son corps. Marie. Avec un homme qui n'est pas mon frère. Un simple ami, c'est tout, non ? Non ! Elle se penche vers lui pour l'embrasser. Un long baiser que je jalouse à cet instant présent. Puis elle se retourne vers moi puisqu'il lui fait un geste en ma direction. J'ai l'impression de devenir rouge, je baisse le regard. Je devrais partir, elle pensera que ce n'était pas moi. Je tourne les talons pour tenter de fuir.

– Ismaël, reste.

Je m'arrête, les mains dans les poches, un peu voûté vers l'avant comme une personne âgée.

– Je t'en pris reste, me lance-t-elle.

Alors je me retourne vers elle, le regard désolé.

– Tu n'as pas répondu à mon message et je comprends pourquoi maintenant, dis-je un peu énervé.

– J'ai oublié mon téléphone au travail.

– Comme ça tu ne fais pas face à ton mari alors que tu es avec ton amant.

– S'il te plaît, ne dis rien à Amaury.

Je hausse les épaules. Ses yeux se mouillent.

– Je t'en supplie, ne lui dit rien.

– De toute façon il s'en doute. T'es une mauvaise menteuse.

– Is...

– Je vais chercher tes gamins à l'école, lançais-je avant de partir, après lui avoir couper la parole.

– S'il te plaît.

Je ne me retourne pas. J'entends vaguement la porte du café qui s'ouvre. Je ne sais pas si c'est elle qui est rentrée ou si elle est toujours planté au milieu du trottoir, à s'en vouloir.

Rien n'est acquisWhere stories live. Discover now