Chapitre 9 : Chacun ses avantages, Monsieur Marciello

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Si on résume la situation : je travaille avec un homme plus beau que nature qui se fait appeler Marc, mais qui souhaite que moi -Lena Miller, jeune maladroite à votre service- l'appelle par son vrai nom, Adam.

Il prend un malin plaisir à se moquer de moi et ne perd pas une occasion de me tourner en ridicule.
Comble de l'ironie, il sort avec Judy Manson, la Judy Manson qui a couché avec toute l'équipe de basket-ball la même semaine, et m'a accessoirement volé l'amour de ma vie, Marcus Johnson.

Bon d'accord, j'exagère peut-être un peu. Il est possible que Marcus Johnson n'ait jamais été l'amour de ma vie à proprement parler, mais qui sait ce qui aurait pu arriver si elle ne s'était pas interposée entre nous deux ?

-Lena, tu délires, déclare Ivanna en levant les yeux au ciel. Il ne t'a même jamais regardé dans les yeux, à part pour cette stupide histoire de gomme.

-Laisses-la rêver, me défend Juliette en fourrant sa main dans le pot à pop-corn. Après tout, elle a le droit de dire tout ce qu'elle veut sur Judy Manson. Cette fille est une vraie vipère...

Toutes les trois allongées sur le canapé de mon appartement, nous regardons pour la centième fois un de nos films préférés : "L'abominable vérité". Rien de mieux qu'un peu de Gerard Butler et son irrépressible attirance pour Katherine Heigl pour me remonter le moral.

"Soirée fille !" a décrété Ivanna dès lors que j'avais énoncé le nom de "Judy Manson".
Elles ne l'ont jamais connue au collège, lorsque j'étais une jeune fille seule et invisible et qu'elle ne pouvait s'empêcher de faire de moi son défouloir préféré.
Par contre, elles l'ont connue au lycée, la même année où nous avons toutes les trois fait connaissance. 

C'est aussi la période où, je ne sais pas quel miracle, elle a décidé d'arrêter de me torturer. Elle ne me regardait même plus, et c'était un véritable bonheur pour moi. Je me suis dis qu'après tout, elle avait dû trouver quelqu'un d'autre à embêter, et ce n'était pas plus mal. Enfin, sauf pour la pauvre âme par laquelle elle m'avait remplacée...

J'attrape un pop corn et le fourre dans ma bouche à la vitesse de l'éclair. Puis un autre, et un autre ... Mieux que l'alcool, je vous conseille la nourriture en toutes situations.
Elle panse nos blessures sans nécessairement nous donner la nausée.

-Vipère, mais canon, je décrète, plus désespérée que jamais.

Elle a toujours tout eu, et c'est triste de remarquer qu'aujourd'hui encore, c'est toujours le cas. Voilà, Lena. Toi qui pensais que la vie t'avait enfin laissé une chance d'évoluer et de montrer qui tu es vraiment, voilà que ton passé refait surface. Pourrais-je un jour, moi aussi, avoir droit au bonheur ? Être aussi jolie que Judy Manson et me faire remarquer par Adam Marciello ? Non. Bien sûr que non.

Je pose le pot de pop-corn sur la table basse, et attrape la télécommande pour mettre le film en pause, ne souhaitant pas rater le passage de la fête des montgolfières. Je me retourne alors vers mes deux amies.

-Une vipère canon, c'est plutôt vendeur auprès des mecs, non ?

Mes deux amies se jettent un coup d'oeil entendu, avant de m'ordonner de m'asseoir entre eux deux.
Ivanna est la première à prendre la parole. Elle se lève du canapé et pose ses mains sur ses hanches, exposant fièrement son pyjama Mickey Mouse.

-Bon, écoute. C'est sûr que tu ne seras jamais aussi canon que Judy Manson -d'ailleurs, personne ne peut l'être. Mais si j'étais un mec, je préférerais cent fois une fille comme toi à une idiote comme elle.

Un instant, la pensée que "si, toi tu peux être plus canon que Judy Manson" me traverse l'esprit, mais je m'efforce de l'ignorer. Même avec son pyjama Mickey, elle semble tout droit sortie d'un conte de fée.

This Crazy Eternal Love (L'amour est une infinie folie #2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant