This Crazy Eternal Love (L'amour est une infinie folie #2)

Chapitre 31 : Retournement de situation

Peut-on vivre sans ressentir aucune émotion ?

Si ce n'est pas le cas, alors je peux affirmer avec certitude qu'hier soir, j'étais morte.
Tout ce que je pouvais avant ressentir s'est échappé de mon corps, comme s'il avait décidé que « stop, c'est bon. C'est trop pour toi ».

Etat d'inertie ou arrêt total de mes capacités de réflexion, je ne sais trop ce que c'était.
Mais je ne pouvais plus rien.

Alors j'ai arrêté.

Je me souviens vaguement de la démarche furieuse d'Adam lorsqu'il a quitté la soirée, d'avoir attendu qu'il se retourne et de m'être sentie si seule lorsqu'il ne l'a pas fait. De l'avoir appelé mais de ne pas avoir eu de réponse. De m'être demandé ce que je faisais là, et pourquoi je me sentais si mal.

Je me souviens d'Ivanna me tirant par le bras en me disant de monter dans une voiture. De Peter au volant, me raccompagnant chez moi. De leurs deux mains enlacées pendant tout le trajet.

De mon cœur lacéré. De mon sentiment de culpabilité. D'un trop de plein de « si... » et de « pourquoi... »
Puis, plus rien.
Le vide dans mon cœur.

D'Ivanna m'aidant à sortir de la voiture. Puis je ne sais comment je suis déjà chez moi, et je veux qu'Ivanna m'aide à me débarrasser de cette tenue. Puis je suis dans mon lit et Ivanna est partie.

Je suis seule.
Et je ne dors pas.

*

* *

Une nuit sans dormir, c'est environ six heures pendant lesquelles on peut décider de faire des choix cruciaux et décider de son avenir.

Les cinq premières heures ne m'ont servies à rien. Clairement, mon cerveau s'est arrêté et à demandé à toutes mes pensées de foutre le camp pour pouvoir prendre un peu de repos.
Un moment de recul sur la soirée.

La dernière heure, la fatigue était étrangement partie, bien que je n'aie pas dormi une seule seconde. Peu à peu, mon cerveau s'est remis à fonctionner et mes pensées ont afflué en masse.
J'ai dû faire le tri : ce qui est urgent, et ce qui ne l'est pas.

Ce qui est en rapport avec Adam, et ce qui ne l'est pas.

A un moment, mon réveil s'est mis à sonner et j'ai commencé à m'habiller machinalement, trop perdue dans mes pensées.

Premièrement, j'ai peut-être été un peu trop sévère lorsque j'ai voulu lui expliquer le fond de ma pensée. Il était certes déjà bien remonté contre moi, et j'aurais pu décider de ne pas dire devant tout le monde qu'il était jaloux de Marcus –bien qu'évidemment, ça se voyait comme un nez au milieu de la figure.

Ensuite, j'ai jugé Adam beaucoup trop rapidement en partant du principe qu'il allait frapper Marcus, et j'aurais dû savoir que je n'aurais pas dû intervenir dans cette situation. En soi, je ne cherchais pas à défendre Marcus mais plutôt à ne pas envenimer la situation.
Adam est si imprévisible, je préférais rester sur mes gardes.

Et enfin, il est vrai que je n'ai peut-être pas tout fait pour mettre Adam en confiance au sujet de Marcus. Je lui ai dis que j'étais folle amoureuse de lui, que c'était l'idole de tout le lycée, et que je rêvais qu'il vienne ne serait-ce que me parler. En même temps, pourquoi aurais-je décidé de le mettre en confiance étant donné que jamais personne n'a mis de nom sur notre relation.

Mais en aucun cas Adam n'aurait dû réagir d'une manière aussi violente. S'il ne sait pas se contrôler, je ne sais pas où notre relation –ou appelez ça comme vous le voulez– nous mènera. Je ne tiens pas à vivre ma vie entière en me sentant menacée, ou en ayant peur que le moindre de mes faits et gestes me soient reprochés.