This Crazy Eternal Love (L'amour est une infinie folie #2)

Chapitre 32 : Décider de son avenir

J'ai vaguement conscience d'Ivanna appelant mon nom et essayant de me raisonner, mais je n'y accorde aucune importance.
La densité de la foule me permet de me fondre parmi les gens et de faire la seule chose dont j'ai véritablement envie : disparaître.

Je ne sais pas si Adam me cherche également, mais je ne veux voir personne.
J'ai besoin de m'isoler. J'ai besoin de me retrouver seule.

Au bout d'un laps de temps qui me paraît être des heures, je trouve une pièce à l'abri des regards, juste à côté des cuisines. J'ai l'impression que c'est un bureau qui sert également de débarras, mais le plus important c'est que personne n'a l'air de s'y intéresser.

Il y a un fauteuil mais je m'assois par terre. J'éteins la lumière et laisse ma tête aller contre le mur. Je ne vois plus rien et mon cœur bat à mille à l'heure. Plus aucune larme ne coule de mon visage. C'est comme si elles avaient déserté pour venir se concentrer en plein dans mon cœur, juste là où ça fait mal.

Je me plie en deux sous le coup de la douleur vive.
C'est comme si vivre était douloureux. Comme s'il m'avait enlevé chaque parcelle de joie de mon cœur. Chaque chose qui rendait ma vie plus belle.

Mais qu'ai-je fais ?
Je n'ai jamais rien demandé de tout ça. Je n'ai jamais demandé d'entretenir une relation avec lui, alors pourquoi moi ? Pourquoi a-t-il jeté son dévolu sur moi pour ensuite décider de me briser ?
Que lui ai-je fais ?

Je donnerais tout ce que j'ai si je pouvais retourner en arrière.
Revenir au jour où j'ai même pensé à postuler pour ce poste. Je ne me serais jamais retrouvée dans cette salle d'attente avec Adam en train de me fixer en face de moi. Je ne me serais jamais rapprochée de lui lors de la soirée de sélection. Je ne l'aurais jamais aimé en découvrant la personne qu'il prétendait être.

Je dois maintenant repartir de zéro, c'est la seule solution.

Et pour cela, je sais exactement ce qu'il me reste à faire.

*

* *

Nous avons été appelés en urgence pour nous préparer à faire notre entrée en scène.
C'est Ivanna qui m'a trouvée la première, et elle n'a même pas prit la peine de m'assaillir de questions : elle avait déjà assisté à la plus grande partie.

Elle a allumé la lumière de cette pièce sombre, m'a aidée à me relevé, a épousseté ma tenue, refait en vitesse mon maquillage, et m'a accompagnée jusqu'aux coulisses où Madame Jones et Adam nous attendaient déjà.

Son visage m'a fait l'effet d'un coup de couteau en plein cœur. Et je ne sais ce qui était le pire : son prétendu visage d'enfant malheureux ou mon esprit au bord de la crise de larme. C'était trop pour moi, trop à gérer, trop à comprendre, et pas assez de temps pour tout faire.

J'ai décidé de ne plus regarder une seule fois son visage. De l'éloigner de ma vie. D'en faire un problème minime alors qu'en réalité, tout tourne autour de lui.

A peine avais-je fais deux pas en direction de Madame Jones qu'Adam s'est avancé vers moi.
Son visage était terrifiant de sincérité. C'est comme si on lui avait coupé les deux mains, ou enlevé à vif un organe. Et il en aurait fallut de peu pour que j'y crois.

Il en aurait fallut de peu pour que ses yeux angoissés et son teint abominable me fassent flancher.
Pour que ses mains crispée et son corps raidit par la tension m'amadouent.
Pour que la détresse dans son regard et l'absence de toute émotion autre que la tristesse me fasse défaillir.

Pour que je me fasse avoir, une fois de plus.

-Lena... a-t-il commencé en avançant sa main, mais Madame Jones l'en a empêché.