Daralie
Durant tout le trajet je ne cesse de murmurer des paroles rassurantes aux oreilles de mon fils pour le calmer, ce qui finit par arriver et il sombre dans un profond sommeil. Je le serre contre moi à broyer ses os tellement je suis inquiète. Il va falloir que j'aille voir un médecin avec lui demain car ce qu'il vient de se passer ce soir risque de le perturber sérieusement. Il est si fragile mon petit homme.
Je caresse ses cheveux, pensive.
La personne qui s'est attaqué à ma maison en mettant la vie de mon fils en danger vient de signer son arrêt de mort, il a voulu réveiller la bête et maintenant il subira les conséquences au centuple.
Je serre les points imperceptiblement.Lorsque la voiture arrive devant le portail, Patrick descend, compose un code qui ouvre automatiquement le portail, dévoilant une grande maison blanche et jaune entourée d'un magnifique jardin très bien entretenue. Patrick regagne sa place derrière le volant et nous pénétrons dans la cours. Il stationne la voiture devant la porte d'entrée et nous descendons. Il ouvre la porte, nous entrons et pénétrons immédiatement dans un grand vestibule décoré avec goût. Il nous invite à aller au salon et nous nous asseyons.
- les chambres sont toutes au deuxième étage. Dit Patrick en prenant place à son tour. Elles sont toutes équipées d'une salle de bain.
- merci, dis-je. Je vais partagé ma chambre avec mon fils et mon frère.
- pas la peine, la maison est assé grande, il y a une dizaine de chambre environ
- D'accord. Je partage quand même la mienne avec mon fils.
-ok, venez alors que je vous montre vos chambres.Nous sortons de la chambre, montons les escaliers pour atteindre le deuxième étage où les chambres sont alignées comme dans les hôtels. Il ouvre la première et je rentre décidant d'y loger. Je souhaite une bonne nuit à tout le monde et referme la porte. Pendant qu'il faisait la distribution des chambres, j'en profite pour changer mon fils et le coucher, ensuite je m'assois sur une chaise, ne prêtant guère attention au décor de la chambre.
Je ne sais pas pendant combien de temps je suis restée assise à fixer le vide. Je reviens à la réalité lorsque j'entends frapper à la porte.
- entrer, j'ordonne à la personne.La porte s'ouvre laissant apparaître Carl.
- vous désirez autre chose madame ? Me demande-t-il.
- non Carl, tu peux aller te reposer, je réponds. La journée a été dure et il nous faut du repos pour reprendre les choses en main.
- D'accord madame. Je vous laisse, passez une bonne nuit.
- merci, toi aussi.Il sort et referme doucement la porte. Je me lève et commence à parcourir la chambre de long en large. Essayant de calmer ma fureur.
Je ne sais pas depuis combien de temps je parcours la chambre comme un lion en cage, ça doit faire une demi-heure, une heure, deux... Je ne sais pas mais je n'arrive pas à me calmer. Il me faut un verre et tout de suite. lorsque je suis en colère, il n'y a que trois choses qui peuvent me calmer: le cannabis, l'héroïne ou le whisky. De toute façon pour les deux premiers c'est mort, je n'ai pas apporté ma réserve avec toute cette précipitation et je doute que Pélissier en consomme. mais je vais sûrement trouver du whisky quelque part dans cette maison. J'ouvre la porte, sors et descend les escaliers rapidement. Je mets environ dix secondes à trouver la cuisine, je ne m'attarde pas à contempler le mobilier et me jette sur le bar où je découvre du whisky, de la vodka, du vin... Un vrai paradis ! Je souris lentement, attrape une bouteille et m'en vais avec dans le salon. Je me laisse tomber sur le canapé, ouvre la bouteille et la porte à mes lèvres. Je bois une très longue gorgée, la brûlure de l'alcool glissant dans ma gorge me fait un bien fou, je souris béate, sentant l'alcool se propager lentement dans mes veines.
Je suis à la moitié de la bouteille lorsque Patrick débarque dans le salon . Lorsqu'il me voit avec la bouteille à moitié vide, il fronce les sourcils et s'empresse de me l'arracher des mains.
- rendez-moi ma bouteille, je l'ordonne en fronçant moi aussi les sourcils.
- vous allez vous faire du mal à abuser ainsi de l'alcool, grogne-t-il en colère.
- j'en ai besoin pour me calmer, je vous rachèterai la bouteille demain matin.
- j'en ai rien à foutre de la bouteille, je suis inquiète pour vous.
- vous n'avez pas à l'être, je vais bien.
- qui essayez-vous de convaincre ? Vous ou moi ?
- vous êtes chiant, vous savez ? J'ai l'habitude de boire, ça m'aide à me calmer.
- arrêtez d'agir comme si vous étiez uniquement en colère. Je sais que vous avez eu peur pour votre enfant, n'importe qui à votre place serait effondré après tout ça mais vous, vous agissez comme si c'était une broutille.
-vous semblez oublier quelque chose. Je ne suis pas n'importe qui monsieur Pélissier. Je ne réagis pas comme les gens ordinaires.
- vous jouez à la femme indestructible, forte qui n'a peur de rien, mais j'ai bien vu comment vous trembliez en courant vers moi. Vous avez le droit de vous effondrer, c'est normal.
- qu'est-ce que ça va m'apporter ? Ça va m'aider à trouver les Salops qui ont osé mettre la vie de mon enfant en danger ?
- non et vous soûlez non plus ne va pas vous aider. Vous devez garder toutes vos facultés pour votre fils il va en avoir besoin.
- je le sais.
- vous comportez comme une vieille alcoolique ne va pas vous aider à résoudre les choses.J'explose, mes nerfs qui ont été mis à rude épreuve lâchent.
- comment osez-vous? Vous ne savez rien de ma vie alors ne vous octroyez pas le droit de vous immiscer là dedans.
- vous êtes pathétiques ainsi. Je vous croyais plus forte que ça mais non.Il me pousse à bout. Et là sans savoir ce qu'il m'arrive, je m'effondre en éclatant en sanglot. Les larmes coulent en un flot intarissable sur mes joues, je tremble, j'ai l'impression d'être saignée à blanc, c'est douloureux. Tous les événements de ces quelques heures s'abattent d'un coup sur moi. Je hurle ma douleur.
Il me laisse pleurer une bonne trentaine de minutes avant de me prendre dans ses bras. Je le serre fort comme une bouée de sauvetage. Il me serre lui aussi et caresse mon dos pour me calmer.
De longues minutes plus tard, je réussis à me calmer. Il me fait asseoir sur le canapé et va me préparer un café. Je me laisse faire docilement, lasse à force d'avoir pleuré. À son retour, il me tend un plaid, je me couvre avec et prends la tasse qu'il me tend.
- ça va mieux maintenant ? Demande-t-il.
- oui, merci. Je réponds, honteuse d'avoir pleurer devant lui.
- ça fait toujours du bien de pleurer.
- je n'ai pas l'habitude d'extérioriser mes sentiments.
- il y a une première fois à tout.
- oui, vous avez sans doute raison.
- vous voulez regarder un film ? Ça vous détendra avant de dormir.
- je dois d'abord prendre une douche
- allez-y, je vous attends. Je vais préparer des amuses-bouches en attendant.
- ça marche.Je me lève du canapé et cours presque jusqu'à la chambre. Je file en vitesse sous la douche. Gagnée par un enthousiasme dont j'ignore la provenance. Je me douche rapidement, ensuite j'enfile un pyjama bleu nuit, chausse une paire de pantoufles et redescend après avoir vérifié que mon bébé dort paisiblement.
Arrivée dans le salon, je trouve Patrick assit un gros paquet de chips dans les bras. Je m'assois à mon tour en tailleur et me recouvre du plaid. Il met un dessin animé et revient s'asseoir à côté de moi.
Nous passons les minutes suivantes à rire aux larmes devant '' Tom And Jerry'' je ris à en avoir mal au ventre. J'oublie tout hormis le merveilleux moment que nous passons ensemble. À la fin, je me retrouve, sans trop savoir comment, avec ma tête sur ses jenoux. Il me caresse le dos lentement, c'est tellement apaisant que je faillis m'endormir. Reprenant mes esprits, je me relève brusquement.
- ce... serait... plus raisonnable d'aller dormir maintenant. je balbutie.
- vous avez sans doute raison, acquiesce-t-il gêné.
- merci pour tout. Ce que vous faites pour moi...
- C'est normal. M'interrompt-il.
- bonne nuit à vous.
Je m'apprête à quitter le salon mais il me retient doucement en posant sa main sur mon bras. Je frissonne instantanément et il me relâche comme si mon contact le brûle.
- je voulais m'excuser pour ce qu'il s'est passé il y a deux mois, c'était...
-.. Je comprends. Dis-je alors qu'il cherche ses mots.
- je suis vraiment désolée. On est parti sur de mauvaises bases.
- oui, c'est vrai. J'accepte vos excuses et je m'excuse pour les mots que je vous ai dit également.
- amis ?
- amis.Je me retourne et marche vers la chambre suivie de Pélissier. Arrivée devant la porte, il me souhaite '' bonne nuit '' puis je rentre. Je me laisse tomber sur le lit, m'engouffre sous les couvertures, serre mon bébé dans mes bras et sombre dans un profond sommeil.
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MA RÉDEMPTION
Mystère / ThrillerElle a tout perdu, sa famille, son âme et son coeur à cause d'un homme qui a fait de sa vie un enfer. Il croit ne plus pouvoir aimer et faire confiance à une femme parce que l'une d'elle l'a brisé par le passé. Pour elle, les hommes ne sont que de...