La destinée de la fille de l'Etoile Bleue

Prologue

Quelque part dans une forêt, sombre aussi sombre que les ténèbres, courrait une jeune femme. Ses longs cheveux bruns virevoltaient dans sa course, ses yeux obscurs analysaient les environs, ses fines lèvres étaient entrouvertes tellement elle haletait. Sa fine silhouette et sa petite taille lui permettaient de courir et se faufiler agilement dans la forêt.
Elle toussait, elle avait du mal à respirer mais elle devait courir. Courir jusqu'à où ? Elle l'ignorait. La seule chose dont la jeune femme en était certaine c'était qu'on la poursuivait.

Le sol tremblait, martelé par des créatures déchaînées, entraînées à tuer. Qui étaient elles ? La malheureuse ne pouvait le savoir faute à l'obscurité environnante.
Des flèches empoisonnées sifflaient, frôlaient la peau de la jeune femme qui courrait à un rythme effréné.
Elle eut le malheur de se retourner pour essayer de voir une silhouette mais ce fut la seconde d'inattention. Elle ne vit pas la ronce et ses pieds s'emmêlèrent ce qui entraîna la brune dans une chute inévitable. En se relevant, la jeune femme ne put réprimander un cri de douleur au niveau de sa cuisse gauche. En regardant de plus près, elle découvrit une flèche empoisonnée plantée dans sa chair. Sa vision devint de moins en moins nette jusqu'à ce qu'elle perde connaissance.

Un cri strident déchira la nuit. Des pas pressés se hâtèrent vers une des chambres de Fondcombe.
Une elfe aux cheveux noirs et aux yeux d'un bleu perçant ouvrit la porte en trombe et se précipita vers le lit.
« Chut tout va bien Lindorië... c'est fini je suis là... » lui murmura elfe.
La dénommée Lindorië se calma et posa sa tête sur l'épaule de l'autre elfe.
« Arwen... j'ai encore fait ce cauchemar... » avoua l'elfe brune.
« Je sais mais ce n'est que le passé. » rassura Arwen.

La jeune elfe était âgée d'environ deux cents ans et chaque nuit depuis bientôt cent ans elle rêvait de la même chose. Un jour s'étant aventuré loin d'Imladris elle tomba dans une embuscade d'orcs qui la prit en chasse. Depuis elle est toujours accompagnée de sa fidèle jument Ilmarë et de ses dagues avec son arc. Parfois Lindorië est prise de boiterie faute à la flèche qu'elle a reçue qui lui avait transpercé des nerfs. Heureusement pour elle que la patrouille de son père, le Seigneur Elrond n'était pas loin et arriva avant que le poison de la flèche ne se répande dans tout son organisme.
Les elfes avaient du mal à concevoir le fait que Lindorië soit la fille de Elrond étant donné qu'elle aime s'aventurer et s'opposer aux ordres de son père à l'inverse de ses deux frères et de sa sœur. Elle était la plus jeune de la fratrie mais le vivait plus comme un calvaire. Ce que la jeune elfe rêvait c'était de voyager, galoper à perte d'haleine dans les plaines verdoyantes du Rohan aux côtés des chevaux sauvages ce que son père refusait catégoriquement étant donné qu'elle possédait des pouvoirs et qu'elle ignorait comment les contrôler. Elle en avait peur et les voyait plus comme un fardeau, une malédiction...

Au petit matin, la brune se réveilla quand les rayons du soleil vinrent lui brûler les paupières. Elle se prépara rapidement, se fit une tresse qui lui tombait jusqu'aux reins avant de prendre ses dagues et les mettre à sa ceinture pendant qu'elle sortait de sa chambre. Lindorië ne prit pas la peine de passer saluer son père et alla directement aux cuisines en veillant que personne ne la suivait. Elle prit deux pommes, croqua dans une et sortit par la fenêtre.

Ilmarë était une belle jument bai cerise d'environ un mètre cinquante cinq au garrot avec deux balzanes sur son diagonale gauche et pour finir un signe particulier qui lui vaut son nom Ilmarë signifiant Lune était une marque blanche en forme de lune pile entre les deux yeux de l'équidé.
Cette dernière, en entendant sa cavalière arrivée, hennit de joie et se cabra gentiment dans son box afin de montrer sa bonne humeur ce qui fit rire Lindorië qui lui donna une des pommes pendant qu'elle la pansa avant de la selle et se hisser sur le dos de la jument puis elles partirent au galop devant le regard désapprobateur des autres elfes présents.