2. Ghost

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Disclaimer : Les Avengers sont à Marvel. Seul le personnage OC m'appartient. Bonne lecture!


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Honnêtement, il fallait s'en douter. Personne ne l'a cru une seule seconde. Qu'est-ce que les Avengers feraient dans son café miteux de toute façon ? Elle faisait partie de ces gens qui les idéalisaient après les avoir vus sauver New York de l'attaque extraterrestre. À part une vitrine et quelques tasses explosées, elle n'eut aucun problème et ça grâce à eux. Donc les voir en chair et en os dans son café, c'était quelque chose. Les jours, voir les semaines, suivant cet épisode elle ne vit pas la moindre paire de lunette de soleil ou même un bout de casquette passer sa porte. À croire que tous les clients s'étaient passés le mot pour lui enlever le moindre espoir. Devenait-elle dramatique ? Sûrement un peu.

Mais finalement, un matin (beaucoup trop tôt, encore), elle était plus bas dans la réserve les bras chargés de sacs de café et de briques de lait. La montée du petit escalier en colimaçon était une tâche périlleuse. Si un jour on la retrouvait morte dans son café, c'était sûrement en bas de ces fichus escaliers, des viennoiseries éparpillées tout autour. Quand elle arriva enfin au-dessus, derrière le comptoir, elle commença à ranger son stock et sursauta quand quelqu'un se racla la gorge derrière elle. Un homme dans un costume noir impeccable se tenait au milieu du café et la fixait, un fin sourire aux lèvres. Elle était sûre de ne pas avoir entendu l'alarme dans l'arrière boutique. Et ça, elle aurait pu en mettre sa main à couper, elle pourrait entendre ce son à des kilomètres et avait tendance à l'imaginer même chez elle.

" Excusez-moi ... Bonjour ! Je ne vous ai pas entendu entrer. D'ailleurs c'est bizarre." Elle jeta un oeil vers la porte nerveusement. Il resta silencieux quelques secondes, peut-être une ou deux de trop, ce qui ne l'aida pas à se détendre, et finit par faire glisser un papier sur le comptoir.

" Il n'y a pas de mal. Voici la commande, s'il n'est pas trop tôt pour la réaliser, bien sûr."

Il avait toujours ce sourire figé, ce qui la rendait nerveuse. Elle en croisait des gens louches tous les jours, mais chez lui il y avait quelque chose d'autre qui l'énervait presque. Sûrement son costume noir de mafieux. Elle fit oui d'un signe de tête et commença à faire couler du café.

" Ça risque de prendre quelque minutes mais vous avez sonné à la bonne porte pour du café."

Elle laissa échapper un rire crispé et parcouru le reste du papier des yeux puis glissa la note dans son tablier. Elle tapota du doigt le couvercle de la machine à café, il fallait qu'elle meuble ce silence ou il finirait par se rendre compte de son malaise. Ça lui apprendra à s'endormir en regardant Esprit Criminel, ce genre de série vous rend parano.

" Hm... Ce ne sera pas facile de transporter tout ça avec seulement deux bras. Un de vos collègues de bureau aurait pu venir vous aider ! "

" C'est pour ça que je suis venu équipé, mon petit doigt m'a dit que j'en aurai besoin." Il se pencha et récupéra un carton à ses pieds pour lui donner.

Une chose à savoir sur cette chère demoiselle c'est qu'elle est maniaque, c'est quasiment une maladie. Enfin, c'est même tout bonnement une pathologie. Tout est toujours bien rangé, bien classé. Elle gribouillait souvent sur les cartons pour ne pas les mélanger et être sûre que tous les jours les produits étaient le plus frais possible. Puis, à la fin de la journée, elle découpait les cartons et les jetait. Donc quand elle se retrouva nez à nez avec "Laitiers 21/09 " dans une écriture presque illisible dont apparemment elle seule pouvait comprendre, elle se décomposa. Les images de l'épisode d'hier lui vinrent en mémoire, Hotch qui pointait le tableau rempli de photos de femmes décapitées.

" C'est... bien d'y avoir pensé. " Aucune réaction de sa part à part ce sourire qu'elle commençait à trouver insupportable. Elle remplit les sachets des viennoiseries commandées, et les plaçait dans le carton. Elle resta silencieuse, se disant que si jamais il bougeait elle avait une batte sous le comptoir pour lui régler son compte. Après avoir posé le couvercle sur les six gobelets de café elle les calla dans le carton et l'encaissa.

" Passez une bonne journée Mademoiselle. Et à bientôt."

Elle sourit en simple réponse, sa voix n'était toujours pas revenu après l'épisode du carton. Quand il passa la porte avec sa commande dans les mains, elle entendit la sonnette retentir dans la boutique, mais aussi l'écho de l'alarme dans la réserve (elle savait bien qu'elle n'était pas en panne !). Elle s'assit sur son haut tabouret avec les mains tremblantes. C'était officiel, plus de séries policières pour elle.

" 21/09..." Elle leva la tête pour regarder le plafond, essayant de se rappeler. Elle ne se souvenait pas lui avoir servi quoi que ce soit. Peut-être à un de ses collègues ? Il n'a pas pu ramasser le carton devant sa boutique, elle s'en débarrassait tous les jours. Elle l'avait forcément donné à un client. " Le 21 septembre..." Soudainement, ça lui revint. Elle se redressa et se rua sur son téléphone, elle était sûre qu'elle avait parlé de ce jour à sa mère. En remontant la conversation, elle finit par retrouver le texto vieux de presque deux semaines et datant du jeudi 21 septembre à 12:16.

-Tu ne devineras jamais qui était au café ce matin!-

Le 21/09 Captain America et Thor étaient venus et elle leurs avait donné un carton. Ce carton ! Elle se releva et sortit à la hâte du café, bien sûr que l'homme n'était plus dans la rue, mais ça ne l'empêcha pas de le chercher frénétiquement des yeux.

" Ben alors, on dirait que tu as vu un fantôme !" Le livreur de journaux du quartier passait à ce moment, des exemplaires du New York Times plein les mains.

" Oui. Je... pense que c'est ce que j'ai vu."

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NdA : Et un autre chapitre ! Bonne soirée et bonne lecture ! 

Coffee BreakOù les histoires vivent. Découvrez maintenant