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J'ouvre un oeil, à la faveur d'un rayon de soleil - encore bas - s'invitant au travers des volets.

Il est encore tôt, j'en suis certain.

Je referme mes paupières : la clarté m'éblouit encore trop et je niche mon visage dans mon oreiller, y respirant le parfum que mon aimée y a laissé la veille au soir.

Ma main, vagabonde enquêtrice, part en quête d'une information bien précise. 

Pour mieux ne pas la trouver !

Je me redresse alors d'un seul mouvement, bien réveillé cette fois.

Ma paume n'a rencontré que le vide et la fraîcheur du drap, auquel nous avons pourtant mis le feu durant la nuit.

Aucune trace de ma douce, ni même de sa présence ici.

Où donc peut-elle bien être ?

Elle a beau être mienne, j'ai l'impression de vivre chaque journée comme si c'était la dernière à ses côtés. 

Comme si d'un moment à l'autre, elle pouvait m'être enlevée.

N'ai-je pas, en effet, failli la perdre un jour ? Ma vie n'a-t-elle pas manqué de se poursuivre sans elle, pour toujours et à jamais ? 

Depuis, tout est intense.

De la course de nos sentiments à l'envolée de nos étreintes, en passant par nos disputes.

Très intense.

Trop ?

Non. 

Palpitant.

Je me tourne et m'assieds sur le rebord du lit, mes pieds touchant le sol fait de bois du petit chalet que j'ai loué pour l'occasion. 

Un anniversaire.

Celui de la naissance de notre couple.

Celui où ma vie s'est vraiment élancée vers une délicieuse félicité.

Je passe une main sur mon visage encore légèrement brouillé par la persistance résiduelle de mon sommeil, une autre dans ma chevelure.

Je rejette ma tête en arrière et étire méthodiquement les muscles de ma nuque, de mon dos, de mes bras, me forçant à ne pas me précipiter hors de la pièce en criant son prénom, comme si j'avais une peur panique qu'elle se soit enfuie.

Self control.

Puis du regard, je cherche mon boxer qui se cache je ne sais où.

Soupir. 

Souvenir.

Sourire.

C'est dans l'entrée que tout a commencé. Là bas doivent se trouver ma veste, mon haut et mes chaussures.

Du côté du canapé, je crois me rappeler que j'ai laissé traîner mon pantalon et que c'est devant la table de salle à manger, où je l'ai assise pour mieux la posséder ensuite, qu'elle m'a soulagé de mon caleçon.

Déjà dans la voiture, sur le chemin nous menant à ce petit lieu caché dans les hauteurs, c'était chaud.

Enivrés. 

Tous les deux.

Par ce week-end en amoureux.

Par l'occasion que nous nous apprêtions à fêter.

Et surtout par une discussion, qui a révélé une demande, une attente et qui en a dévoilé la réponse.

Une décision qui nous fait aller de l'avant.

[OS] Tranches de vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant