When it all begin tome 1 (TERMINÉ)

Chapitre 5

    Lorsque j'émerge, la lumière du soleil m'éblouit et je me frotte les yeux. Où suis-je ? Je balaie la pièce du regard et constate que je suis dans la chambre de James. Une nouvelle fois. Depuis que je le connais, je n'ai passé aucune nuit à l'appart.
Les événements de la veille me reviennent en mémoire. Mince ! On s'est embrassés. Je suis toujours habillée et je crève de chaud. James est derrière moi, son bras autour de ma taille et sa tête nichée contre mon cou. Je tente de me lever en douce pour d'aller prendre mon petit-déjeuner en espérant qu'il y ait quelque chose à grignoter dans cette maison. Avant de descendre, je décide d'enlever mon t-shirt qui me colle au corps et lui en pique un dans sa commode ainsi qu'un short. Je suis bien mieux là-dedans.
En bas, je retrouve Taylor qui termine de nettoyer les dégâts que monsieur grognon a causé hier soir.
⎯Emy, salut ! Bien dormi ?
⎯Plutôt, oui. Tu veux que je t'aide ?
⎯Non, je vais me débrouiller seul. J'ai l'habitude, ne t'en fais pas. Si tu veux manger quelque chose, j'ai fait des pancakes. Il y a boire dans le placard et du lait dans le frigo. Fais comme chez toi.
⎯C'est gentil, merci.
L'idée que James puisse se mettre dans des états pareils assez souvent me met mal à l'aise. Je réprime un frisson. Dans la cuisine, je me prépare un cappuccino que j'ai trouvé dans l'un des multiples placards. Quelle chance !
Assise sur un tabouret du comptoir, je savoure un pancake qu'a fait Taylor. Ça me fait un bien fou. Après ce qui s'est passé hier soir, je n'ai pas eu le temps de manger quoi que ce soit. Au moment où je termine mon premier pancake, James descend. Taylor regarde dans sa direction mais fait mine de ne pas être là.
⎯Bonjour.
J'ignore à qui il s'adresse. James se frotte la nuque, et lorsqu'il me regarde, je comprends qu'il a quelque chose à me dire.
⎯Je suis désolé pour hier soir. Je ne voulais pas que ça se passe comme ça.
⎯James, il n'y a pas qu'à moi que tu dois des excuses.
⎯Je sais. Je leur en ferai aujourd'hui.
Qu'il cède aussi facilement me surprend. Je consulte ma montre et m'aperçois qu'il est déjà neuf heures trente. J'ai cours dans une heure.
⎯Il faut que j'y aille, j'ai cours.
⎯Emylia, à propos d'hier soir... Je ne sais pas ce qui m'a pris de t'embrasser comme ça.
⎯Et pas que !
⎯Je sais et je suis désolé. Je ne le pensais pas. Enfin, tu vois quoi.
Ça fait mal.
⎯J'ai bien rigolé, James. Ça va, vraiment.
Je savais que c'était l'alcool qui parlait, mais ça me blesse un peu.
⎯Amis ?
⎯Amis, dis-je pour garder le peu de fierté qu'il me reste. Je dois y aller. Et soignes tes mains.
⎯D'accord.
Je sors de la maison et monte dans ma voiture sans prendre la peine de dire au revoir. Au lieu de m'apitoyer sur mon sort, j'envoie un texto à mon père et j'espère qu'il me répondra dès son réveil. Mes parents habitent à Honolulu depuis quelques temps. J'ai grandi à Washington avec eux, mais lorsque j'ai décidé d'y rester pour mes études, ils ont choisi de partir vivre là-bas. Leur maison est magnifique, et il y a tellement de choses à voir dans ce petit coin de paradis. C'est splendide.
Je prends la route en direction de l'appartement pour aller prendre une douche et me changer avant d'aller en cours. En arrivant, je suis surprise que Had et Justin soient levés.
⎯Emy ! s'exclame ma meilleure amie. T'aurais pu m'appeler, hier soir ! Où as-tu passé la nuit ?
Comment leur expliquer la situation en quelques mots ?
⎯J'ai dormi à la villa.
⎯Et ? intervient Justin.
⎯Je vais me doucher.
⎯Intéressant !
⎯Emy, tu ne peux pas nous sortir ça comme ça ! s'indigne Hadley.
—Elle porte encore ses vêtements lance Justin
Je lève les yeux au ciel. Je ne poursuis pas la conversation ne voulant pas parler d'un sujet qui peut s'avérer épineux. Moins je parle de James, mieux je me porte. Il met mes nerfs à rude épreuve.
    Arrivée à mon cours de sociologie, je tente désespérément de ne pas repenser à hier soir. J'essaye de me concentrer un maximum sur les cours et de prendre des notes. Mon téléphone vibre, m'attirant les foudres de quelques élèves. Je constate que j'ai un message d'Hadley. N'a t-elle donc pas un cours de psychologie ?
—Je te récupère après ton cours pour aller au match des garçons.
Merde, le match ! J'avais complètement oublié. Il serait peut-être mieux que je n'y aille pas. Je commence à taper ma réponse mais je me ravise. Je vais y aller et lui montrer que ce qui s'est passé ce matin ne m'atteint pas. Je réponds un simple « ok » à ma meilleure amie et mets mon portable en mode avion.
À la sortie de mon cours de droit constitutionnel, je suis étonnée de voir qu'Hadley est déjà dans sa voiture à m'attendre. D'habitude, elle n'est jamais à l'heure.
⎯Tiens, tiens. Pas de retard aujourd'hui, où est donc passée ma meilleure amie ?
⎯Je ne pouvais pas être en retard pour voir Justin jouer.
⎯Je vois ça !
Elle passe la première et s'engage sur la route du campus menant au stade. Dans la voiture, une des musiques que j'affectionne en ce moment passe. Fine Lines de Jorja Smith. J'adore ses sons.
⎯Je te trouve bien silencieuse.
J'hausse les épaules.
⎯J'aurais compris si tu ne voulais pas venir.
⎯James m'avait proposé, dans tous les cas.
⎯Vous en êtes où, tous les deux ?
⎯Tu veux qu'on en soit où, Had ?
⎯Je ne sais pas. Que s'est-il passé, hier soir ?
C'est ma meilleure amie, je peux bien lui dire la vérité.
⎯Si je te le dis, ne dis rien s'il te plaît. Ce n'est pas contre toi mais je suis fatiguée de toutes ces histoires.
⎯D'accord.
J'espère vraiment qu'Hadley tiendra parole et qu'elle ne dira rien à Justin. Il pourrait mal réagir en sachant que je parle des excès de colère de son cousin.
⎯Hier, il cassait tout dans la maison, il était complètement saoul. On a fini dans sa chambre, il m'a dit des choses et on s'est embrassés. Sauf que ce matin, c'était tout l'inverse ! L'alcool, quoi.
Ma meilleure amie ne dit rien mais je vois clair dans ses yeux qu'elle fait un effort monumental pour ne rien ajouter. Notre semblant de discussion tourne court lorsque nous arrivons au stade.
⎯Essayes juste de t'amuser un peu, dit-elle en descendant de voiture.
⎯Promis.
Nous marchons en direction des gradins lorsqu'un homme me cogne violemment l'épaule.
⎯Eh, fais gaffe !
Le garçon en question se tourne et je voudrais me faire petite en voyant qu'il s'agit de Jack.
⎯Emy ! Salut ! Je suis vraiment désolé... J'ai oublié mon portable dans ma voiture, je n'avais pas envie de louper le début du match dit-il comme pour s'excuser.
⎯C'est bon, tu es pardonné.
Comment pourrais-je lui en vouloir ?
⎯Vous êtes placées où ? demande-t-il.
⎯De face, rangée un, répond Hadley. Et toi ?
⎯Pareil. On se rejoint ?
Nous acquiesçons et continuons notre route jusqu'aux gradins. Il y a tellement de monde, c'est impressionnant. J'ignorais qu'autant de personnes assistaient à ce genre de matches. Après tout, je ne me suis pas penchée sur les activités sportives de l'université. Pas étonnant que je n'en sache que très peu. Nos places sont à même la pelouse, la meilleure place selon Hadley. Les deux équipes sont en train de s'échauffer lorsque Justin court vers nous lorsqu'il nous repère. Il devait être pressé de voir sa belle.
⎯Salut, chérie ! dit-il avant de l'embrasser.
⎯T'as intérêt à gagner bébé.
⎯Je ferai de mon mieux. Comment vas-tu, Emylia ?
⎯Ça peut aller.
Alors que deux autres amis de Justin nous rejoignent, Jack s'installe à ma droite. Le copain d'Hadley nous présente aussitôt ses deux coéquipiers : Tom, le brun, et Clément, un métisse à bouclettes. L'équipe de l'université n'est pas en manque de beaux joueurs.
⎯Comment ça va, les filles ? demande Clément.
⎯Ça va, répond ma meilleure amie.
⎯C'est la première fois que tu viens ? m'interroge l'autre.
⎯Oui. Ça a l'air sympa.
⎯Bougez votre cul bande de fainéants, et allez vous entraîner au lieu de draguer des premières années ! crie James au loin.
C'est vraiment comme ça qu'il nous appelle ou ignore-t-il à qui parlent ses coéquipiers ? Dans tous les cas, sa réflexion me fait lever les yeux au ciel.
⎯Connard, grogne Clément.
⎯Laisses-moi faire la connaissance d'Emylia ! hurle Tom à James.
⎯Emy... quoi ?
Il rapplique aussitôt, et je lis de la surprise dans son regard. A-t-il oublié qu'il m'avait invité ?
⎯Ah, salut Emy.
⎯Salut.
Le silence n'a jamais été aussi pesant, mais Justin y coupe très vite court en les prévenant que le match ne va pas tarder à commencer.
Pendant tout le match, je tente de prêter attention un peu à tout mais mes yeux semblent attirés par James. J'ignore pourquoi. Peut-être est-ce dû au fait qu'il est vraiment beau dans sa tenue ? Probablement. J'essaye de regarder ailleurs mais c'est impossible. Il faut que je me divertisse et que j'oublie ce garçon.
⎯Had, ça te dirait d'aller en boîte ce soir ?
⎯Carrément !
Radical mais nécessaire.