La lumière du soleil vient caresser ma peau pour me réveiller. J'ouvre les yeux et constate que je suis dans les bras de James, nue. Nous avons couché ensemble un nombre incalculable de fois cette nuit. Mes muscles me tiraillent. J'ai mal partout. J'ai comme l'impression d'avoir couru un marathon. Je me dégage de ses bras et me lève en direction de la baie vitrée. La vue de San Francisco un matin d'hiver ensoleillée est à couper le souffle. C'est magnifique.
—On dirait Ève.
Je me tourne et l'observe.
—Tu serais mon Adam ?
—Si c'est pour que l'on reste nus éternellement je suis partant dit-il en souriant.
Je ricane doucement.
Je retourne vers le lit et me mets à califourchon sur lui. Il me regarde attentivement :
—James, je ne pourrai jamais assez te remercier pour toutes les choses que tu as faites pour rendre mon anniversaire des plus spécial.
—Arrêtes d'en faire tout un plat dit-il d'un ton dur.
Je hausse les épaules et il m'embrasse le cou. Au même moment, mon portable se met à vibrer. Je me penche pour décrocher alors qu'il s'attaque à ma poitrine.
—Allô ?
—Emylia, vous êtes en vie.
Je tente de maîtriser mon souffle. J'essaye de comprendre ce que Dalya vient de me dire mais c'est compliqué.
—Mmm oui ?
—Tu as vu l'heure ?
Je fais non de la tête en me mordant la lèvre avant de me rendre compte qu'elle ne peut pas me voir.
James est toujours James. Il aspire si habilement mes tétons, l'un après l'autre que j'en perds mes mots.
—Allô ? demande Dalya d'un air inquiet.
James me prend le téléphone des mains.
—Je crois qu'Emylia n'est pas en mesure de répondre intervient James. Elle est, comment dire ? Prête à jouir ? dit-il en riant.
Il raccroche avant que je ne puisse lui arracher le petit objet.
—Mais t'es un vrai malade ! je dis en explosant de rire
—Je n'ai dis que la vérité répond t-il en levant ses deux mains.
Après tout, il n'a pas tord.
—Ne t'arrêtes pas, mec.
Il penche sa tête en souriant comme un enfant de six ans le matin de Noël. Une fois de plus, je m'abandonne à ses coups de langues experts sur ma peau déjà bien marquée.
Lorsque nous arrivons à la maison, j'ai les jambes en compote. Je crois qu'il me faut une petite heure de sieste pour me remettre de cette nuit et matinée de folies. Une fois dans le salon, nous constatons qu'il n'y a personne. Je me demande bien où est-ce qu'ils sont tous passés. Je vais en profiter pour aller piquer un somme.
—Je vais me reposer.
—Tu ne veux pas que l'on fasse nos bagages d'abord ?
J'hoche la tête et nous nous dirigeons vers ma chambre, où plutôt, notre chambre. Nous prenons nos valises et commençons à plier tous nos vêtements.
—Mon dieu, je peine à imaginer le nombre de machines à laver que je vais devoir faire en rentrant.
—C'était ton choix de venir ici.
J'entraperçois un soupçon de jugement.
—Je ne regrette rien je dis sincère.
Je galère à plier mon chemisier et James me le prend des mains. Je m'accoude sur le lit et l'observe attentivement. Il est tellement séduisant. Je ferme les yeux deux secondes me remémorant la soirée qu'il m'avait concocté.
Je me réveille en sursaut et constate que je m'étais assoupie. Je me tourne et regarde l'heure sur mon téléphone. Déjà six heures. Mince, ça va bientôt faire deux heures que je dors. Les bagages. J'observe l'entrée de la chambre et m'aperçois que les valises sont déjà bouclées. James a tout préparé. Il est juste génial. En parcourant la chambre, je remarque qu'il m'a laissé une tenue pour demain. Ma robe pull. Il a également mis à ma disposition des sandales à talons noirs. Ahh James, je vais juste prendre l'avion, je ne vais pas à un défilé de mode. Je souris en voyant qu'il ne m'a pas laissé de string. Ça sera juste un soutient gorge. J'aime l'idée qu'il sache que je ne porte rien dessous. Je m'aventure dans les couloirs et les vois tous assis dans le salon devant le match des Giants de San Francisco.
—Elle est réveillée annonce Wedd en m'apercevant.
Je hausse simplement les épaules.
—La nuit a été courte ? rigole Devon.
Je lui fais un clin d'œil en souriant.
Je m'assois sur le canapé et papote avec tout le monde.
—On se fait un dernier restau' avant votre départ ? propose Dalya.
—Carrément, je réponds, contente.
Elle se lève et me fait signe de la suivre sur la terrasse. Alors que nous pénétrons à l'extérieur, elle me sert fort dans ses bras.
—Tu vas tellement me manquer dit-elle, émue.
A vrai dire, je ne m'attendais pas à de telles émotions.
—Toi aussi ! Je ne pourrai jamais assez te remercier pour tout ça.
—Vous pleurer sans moi ? lance Weddell.
—Vous allez tous me manquer je dis, les larmes aux yeux.
—Toi aussi tu vas nous manquer me dit mon nouvel ami.
Dalya s'éclipse pour que Wedd puisse me parler seul à seul.
—Merci pour tes conseils Emy. Devon a enfin parlé à sa famille.
Surprise, je pousse un petit cri.
—Sans déconner ! Comment ça s'est passé ?
Il se frotte la nuque.
—Plutôt bien en fait, je m'attendais à pire.
—Je suis tellement contente pour toi je dis en me ruant dans ses bras.
Nous restons comme ça quelques secondes avant qu'un raclement de gorge nous interrompe. Nous nous écartons et apercevons James près de la baie-vitrée.
—Je dérange.
—Pas du tout je réponds du tac-au-tac.
Je reporte mon attention sur Wedd.
—Ecoutes, si jamais tu as besoin de quoi que ce soit tu m'appelles, d'accord ? Ce n'est pas parce que je serai à Washington que je ne pourrai pas te parler. Je compte sur toi pour me donner des nouvelles le plus souvent possible, vous allez trop me manquer, Devon et toi.
—Nous aussi, tellement. Et toi non plus, n'hésites pas à m'envoyer des textos.
Il souri et rentre dans la maison.
—T'as finis ?
Je souffle.
—Quoi encore ?
—Tu sais très bien.
—Et bien non, je ne sais pas.
Il hausse les épaules et rentre à son tour.
Qu'est-ce qui lui arrive ? Je n'en ai pas la moindre idée.
Lorsque la serveuse s'approche de nous, je sais déjà ce que je vais prendre.
—Mademoiselle ?
—Un pavé de saumon accompagné du risotto aux poireaux s'il vous plait.
—D'accord, et pour monsieur ?
Il lui sourit de la même façon qu'il le fait avec moi lorsqu'il me voit nue, prête pour lui. A quoi joue t-il au juste ?
—Que me conseillez-vous ma belle ?
Son "ma belle" ne semble choquer personne puisque tout le monde papote. Il n'y a donc que moi qui ai entendu. Il le fait exprès. Il sait quel effet ça me fait. La serveuse se dandine sous son regard et je peux la comprendre. Toutefois, je ne comprends pas ce que lui fait.
—Euh.. je dirais notre côte de boeuf au poivre accompagné de ses petits légumes ? dit-elle, hésitante.
—Parfait répond James en lui faisant un clin d'oeil.
Je fais mine de n'avoir rien vu alors qu'intérieurement c'est Hiroshima. Bon, on est ami. Il fait ce qu'il veut. Mes amis ont le droit de faire ce qui leur chante quand même.
Nous prenons tous nos verres de vin et trinquons.
—A mon voyage pleins de surprises dis-je.
—A nous tous enchaine Devon.
Nos verres s'entrechoquent et nous buvons.
Pendant le dîner, James se comporte d'une façon qui me laisse des plus perplexe. Il ne parle pas beaucoup et souris aux serveuses. J'ai l'impression d'avoir fais quelque chose de mal. Je balaie cette pensée de mon esprit et termine mon assiette en contemplant la vue de San Francisco au lieu du grincheux face à moi.
J'imagine déjà notre voyage à Paris. Me balader le long du Champs de Mars, voir la Tour Eiffel... Il me tarde de rencontrer la famille de James.
Un serveur vient à nous et nous propose un dessert. Je vois bien que James ne cesse de me regarder de son air méchant. Je vais clairement péter un câble. Au lieu de te la jouer gros naze expliques toi, non ? Je m'énerve un peu vite mais j'en ai marre de ses attitudes bizarres. Je n'ai même plus faim.
—C'est quoi au juste ton problème ?
—Parles moins fort.
—Arrêtes. Qu'est-ce que tu as ?
—Rien.
Je suis à deux doigts de me lever et de me barrer mais ce serait mal poli.
—Tout va bien ? demande Dalya près de moi.
—Oui ne t'inquiètes pas.
Elle me regarde peu convaincue mais ne chercher pas à m'en demander davantage.
Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche et vois que c'est Hadley. Je me demande bien ce qu'elle a à me raconter à cette heure-ci. Il est quand même vingt-trois heures chez elle. Je m'excuse et me lève de table pour aller sur le patio.
—Allô ?
—Une revenante !
Rien que d'entendre sa voix je souris de plus belle.
—Commet ça va salope ?
Ce surnom semble attirer le regard de certains fumeurs.
—Toujours la même routine. Justin et les matchs, et toi ?
—San Francisco est incroyable. Outre mon accident, mes vacances sont géniales.
—Et avec l'autre ?
Je sens dans sa voix une once de mépris.
—L'autre, comme tu dis, va plutôt bien malgré que parfois je ne comprenne pas trop son comportement.
—Racontes.
—Je ne sais même pas comment l'expliquer. Un coup c'est le mec le plus attentionné que je connaisse bien qu'il prône le contraire et la fois d'après c'est tout l'inverse.
—Tu devrais te méfier de lui.
—Arrêtes avec ça, ce n'est pas un monstre.
—Mais t'es attachée à lui.
—C'est faux.
Bien qu'Hadley soit ma meilleure amie, j'ai dû mal à me confier à elle en ce moment. Je sens que quelque chose se trame.
—Toujours en train de te convaincre de me larguer ?
Je sursaute et observe James contre le mur en bois de la terrasse. Il a une main dans sa poche et l'autre en train de tenir une cigarette allumée. Je ne l'avais jamais vu fumer. Je détourne mon regard et m'éloigne de lui. J'entends ma meilleure amie souffler dans le combiné.
—C'était lui c'est ça ?
—Effectivement.
—Emy je me fais du soucis pour toi. Tu sembles jouer avec le feu.
—Tu t'inquiètes pour moi maintenant ?
—Tais-toi donc dit-elle en riant. Il me tarde ton retour. Je serai demain à l'aéroport.
—Merci beaucoup.
—Je vais te laisser, je vais aller me coucher. Fais la bise à Dalya et aux mecs.
—D'accord. Bisous belle gosse.
Nous raccrochons et je souris, heureuse d'avoir eu ma meilleure amie.
Ma petite once de joie s'atténue peu à peu lorsque je me tourne pour apercevoir l'homme partageant mes nuits, penché sur la barrière du balcon. Je ne le regarde pas et pars en direction de la baie-vitrée. Lorsque je me rassois, Dalya me demande si j'ai aperçu James.
—Il fume.
Son sourcil se lève légèrement mais elle n'ajoute rien.
Le serveur de tout à l'heure revient avec nos desserts et je remercie Dalya de m'avoir commandé un simple macchiato gourmand. James fait son retour à la table mais je ne me préoccupe pas de lui. S'il a un problème, il vient m'en parler. Je ne vais pas aller systématiquement vers lui pour savoir ce qui cloche.
VOUS LISEZ
When it all begin tome 1 (TERMINÉ)
RomanceEmylia est une étudiante en première année de droit à l'université de Washington. Elle est ambitieuse et souhaite un jour monter son propre cabinet d'avocat. Elle mène une vie paisible et vie en collocation avec sa meilleure amie Hadley. Tout ça, c'...