Je me sentais mal, un haut-le-cœur me retournais l'estomac, je roulais rapidement sur le côté pour rendre le peu de nourriture qu'on avait réussi à me faire ingurgiter pendant mon sommeil. La créature à mes côtés hurlait de douleur, tandis que je tordais mon cou pour pouvoir l'apercevoir. Son ombre vacillait, se contractait et se tordait dans un mouvement que je n'avais encore jamais observé chez lui, qu'est-ce qu'il lui arrivait ?
- Qu'est-ce... Qu'est-ce que tu as fait ? Pourquoi... Pourquoi il est comme ça ?
- Oh... Parce que maintenant tu t'en inquiètes, ma puce ? Tu ne voulais pas t'en débarrasser ? Tu sais ce serait... si facile, ponctua-t-il tandis que la créature se mit à hurler de plus belle, ses cris d'agonies me déchiraient les tympans, des larmes affluèrent et embuèrent ma vision. Pourquoi pleurais-je ? Pour lui ? Pour cette chose ? Pour ce parasite qui me pourrissait la vie ?
- Tu es liée à lui Eïlynn, étroitement. Ton père, a fait un pacte avec ce Ra'aka pour garder un œil sur toi, mais ta -...
- La... ferme !
Je sentis, comme un vacillement dans l'air. Ma vision se troubla, devint flou. Mais lorsque mes yeux s'accoutumèrent à nouveau, j'aperçus ces créatures. Les Eyroth. Ils étaient partout autour de nous. Beaucoup semblaient s'agglutiner autour de mon oncle, ils lui grimpaient dessus, lui murmuraient des choses à l'oreille, d'autres rampaient jusqu'à lui, leurs griffes grinçant sur le parquet. Leur bave immonde se collait sur les vêtements d'Evan, il ne semblait pas s'en apercevoir. Je m'assis sur mon séant, reculant tant bien que mal.
- Qu'est-ce que...-
Un flash blanc m'éblouit, abaissant ma main sur ma vision pour ne pas être aveuglée, je rouvris rapidement les yeux pour m'apercevoir que ces créatures avaient toutes disparues. Comme si cela n'avait jamais existé.
- Tu as entraperçu le monde que vous, humains, ignorez normalement. Tu as soulevé le voile qui cache d'habitude notre monde du votre, m'expliqua la créature dans un grognement, comme si c'était ma faute si j'avais vu ça.
J'aurais donné cher pour ne pas avoir eu cette... vision, où tout était... gris, sombre, triste, sans vie, avec un silence... inquiétant, seulement troublé par ces Eyroth ricanant et grinçant. Je scannai les alentours, d'un air inquiet, m'attendant à chaque seconde à voir une de ces bestioles réapparaître et me sauter dessus.
Evan avait lâché la pierre à la suite du tacle que lui avait mis Eléane dans les jambes, il trébucha, et se rattrapa d'une main. La Serhnok roula lentement vers moi, comme aimantée, elle ne s'arrêta que lorsqu'elle atteignit ma main tremblante. Je jetais un regard à ce petit objet paraissant inoffensif de prime à bord. Et pourtant, qui avait déjà fait tant de mal. Du coin de l'œil, je voyais Eléane maintenir Evan au sol en lui demandant sûrement des explications sur son comportement. Je ne pouvais pas lui dire ce que j'avais vu, je ne pouvais pas lui dire que peut-être... mon oncle avait disparu ou... succombé à quelque chose qui nous dépassait. Je serrai mes mains, et déterminée, je pris le petit objet entre mes doigts. Comme à l'accoutumé, l'objet brilla, sa lumière pulsa, redevenant la pierre que je connaissais depuis un moment. Un frisson d'adrénaline me parcourut mais je me retins, resserrant mes doigts sur la pierre, je me relevai difficilement, mon estomac me faisant encore mal malgré ma guérison rapide.
Comme mue par quelque chose, je sus ce que je devais faire, plaçant ma main devant moi, je rapprochais la Serhnok. Mais avant de ne pouvoir exécuter mon geste, la créature me stoppa à nouveau, grognant à mon attention.
- Tu ne sais pas ce que ça va engendrer. Tu n'es qu'une gamine qui n'a conscience de rien, me reprocha-t-il, puis plissant les yeux, il continua, ce vieillard a raison, je suis lié à toi pour mon plus grand malheur. Et ce n'est pas ton père qui a engendré cela.
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The inheritance of stones
FantasyEïlynn, est une jeune fille de 18 ans, tout à fait ordinaire. Du moins, en apparence. Que signifient ces souvenirs qui ressurgissent petit à petit de sa mémoire ? Les a-t-elle effacés de son plein gré ou l'a-t-on fait sans son consentement ? Sa vis...