Chapitre 2 - Que se passe-t-il ?

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De nos jours...

- Eïlynn, bon sang mais tu vas te lever ! Il est déjà 10h00 ! Mon dieu si ta mère était là, ce ne serait pas juste un sermon qu'elle te ferait mais tu aurais droit à une bonne volée sur tes fesses ! Heureusement que t'as encore du gras sur ces dernières, ça amortit les claques ! D'ailleurs, où sont passées tes séances de sport quotidiennes ? Je n'ai pas l'impression que tu t'entraînes autant que tu le devrais, tu t'empâtes dans ta chambre, à... à manger des cochonneries ! Et je ne parle même pas de l'odeur qui règne ici, tu devrais...

Soupirant d'agacement, je retirai le coussin que j'avais sur la tête pour tenter d'éviter le monologue de ma grand-mère. Je relevai les yeux vers elle. Ses yeux gris me foudroyaient du regard, elle avait les poings serrés sur les hanches, le corps penché vers moi tandis qu'elle continuait à vider son sac. Mais une seule chose retint mon attention :

- Attends quoi ? Où est-ce que j'ai du gras ?! Mes fesses et moi te remercions de ton attention, mais nous allons très bien toutes les deux. Maintenant si tu pouvais sortir de ma chambre pour que je puisse m'habiller, tu vas nous mettre en retard ! répliquai-je effrontément en m'asseyant sur le rebord de mon lit pour enfiler mes chaussettes.

J'entendis ma grand-mère s'offusquer. Je sentais qu'elle était à deux doigts de répliquer, et pour couper court à tout autre dialogue, je lui montrai l'heure qui tournait en relevant un sourcil pour bien lui signifier qu'elle devait me laisser me vêtir. Grognant de mécontentement de ne pas avoir pu finir son sermon, elle fit demi-tour jusqu'à ma porte, ne pouvant s'empêcher de me rappeler juste avant de partir :

- Et nom de dieu, coiffe tes cheveux ! On dirait une hippie qui vient juste de finir une séance de spiritualisme à base de beuh !

Je balançai rageusement mon oreiller contre la porte fermée pour bien lui faire comprendre mon intérêt vis-à-vis de ses propos. Je me levai rapidement de mon lit, prenant les premiers vêtements qui me tombèrent sous la main. Je n'avais jamais porté d'intérêt à la mode, pour moi, un bon jean confortable et un haut simple sans fioritures faisaient l'affaire. Je coiffai mes cheveux longs aux reflets cuivrés du bout des doigts, soupirant d'agacement en les voyant rebiquer dans tous les sens. Ces cheveux allaient me rendre folle, ils étaient impossibles à discipliner.

« Comme toi ma chérie » aurait dit ma mère.

Je glissai mon regard vers le petit cadre posé sur mon bureau. La photo représentait ma mère me portant dans ses bras lorsque je n'étais encore qu'un petit bébé. Ses cheveux cuivrés étaient rassemblés en un chignon lâche. Apparemment, je savais de qui je tenais ma tignasse indomptable. Elle arborait un magnifique sourire étincelant, son regard vert pétillant de joie était posé sur ce petit corps qu'elle tenait tendrement contre sa poitrine.

Je caressai délicatement la photo, me remémorant les quelques souvenirs que j'avais vis-à-vis d'elle avant qu'elle ne nous quitte... Je secouai vivement la tête, refusant de plonger dans la nostalgie.

« Allez, on se grouille, avant que la vieille râle à nouveau ! » me motivai-je en jetant un dernier regard au cliché.

Je quittai ma chambre, pour rejoindre ma grand-mère dans la cave qui était utilisée pour mes cours particuliers.

J'atteignis à peine la porte du sous-sol que je reçus un violent coup de pied sur ma droite. Je réussis maladroitement à parer. Je me fis plus mal qu'autre chose, mais valait mieux ça qu'une côte cassée, je suppose.

- Non mais ça ne va pas ! Ça t'arrive souvent de tabasser ta petite fille à la moindre occasion qui se présente ?!

- Quand je te dis que tu t'empâtes... C'était mou et maladroit, j'aurais pu te tuer au moins cinq fois entre la sortie de ta chambre et ton arrivée à la cave. Au moins tu as gardé quelques... réflexes, souligna Eléane en me poussant au milieu de la pièce poussiéreuse.

The inheritance of stonesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant