J'avoue avoir hésité à t'envoyer ça, les messages sur la convo de groupe m'ont beaucoup chagriné, ça m'a poussé à écrire. Trop surement. mais puisque je peux être franche. Que demain est notre dernier jour. Que je veux que tout soit clair. J'ai fini par te l'envoyer.
« Que caches-tu en fait au fond de toi ? »
Ou le message que tu m'as envoyé plusieurs fois déjà et que je me suis toujours efforcée d'éluder. Non pas parce que je cache réellement des choses mais parce que ce n'était pas le moment. Probablement. Il est des choses qu'on ressent mais qui ont un temps pour être avouées. C'était mon cas. Je suppose.
Je t'arrête tout de suite, si tu penses que je vais dire que j'ai des sentiments pour toi ou autre, ce n'est pas le cas. (Mais j'avoue que la tournure que ça prend peut porter à confusion). Bref.
En soi, je n'ai jamais rien caché. Du moins pas à toi. Et même si je n'ai jamais compris pourquoi toi plus qu'un.e autre, je n'ai jamais regretté de t'avoir dit des choses. Donc à toi je n'ai jamais rien caché, mais je n'ai pas non plus tout dit. J'ai toujours dit rien que la vérité mais pas toute la vérité (d'où le serment ''TOUTE la vérité et RIEN que la vérité'' qui se démontre d'ailleurs très bien avec des mathématiques... Bref, je m'égare.). Je n'avais rien à cacher, mais peut-être attendais-je que tu poses les bonnes questions, ou alors le bon moment... ? (J'aurais presque envie de dire qu'au fond c'est de ta faute, de renchérir avec un ''C'est TOUJOURS de ta faute !'', mais ça serait mentir.). Donc je porte la responsabilité de n'avoir rien dit, mais en réalité je n'en avais jamais eu le besoin. Jusqu'à ce soir.
Hubert Reeves disait, (je ne sais pas du tout qui il est, mais j'aime beaucoup cette citation de lui) :
'' La rencontre de certaines personnes peut-elle avoir une portée symbolique dans nos vies? Pouvons-nous appliquer le concept de synchronicité aux petits détails qui nous conduisent à une personne ? Que serait votre vie si vous n'aviez pas rencontré tel professeur, tel auteur, tel homme ou telle femme ? Que serait la psychologie si Jung n'avait pas rencontré Freud ? Que serait la philosophie si Sartre n'avait pas rencontré Simone de Beauvoir ? L'histoire est remplie de ces rencontres hautement significatives qui changent la vie personnelle et parfois, la vie collective. Tout comme il y a des livres que nous apportons en voyage et d'autres qui nous font voyager, il y aussi, à certaines périodes de notre vie, des gens qui nous accompagnent et d'autres qui nous font voyager. Ces êtres qui nous incitent à voyager au plus profond de nous-mêmes ouvrent des portes. Mais, en général, les plus grandes portes de notre existence sont ouvertes par des gens qui ne les traverseront pas avec nous. Nous connaissons probablement tous une personne qui est apparue subitement dans notre vie et qui a laissé une trace indélébile. Une personne avec qui la relation ne dura que peu de temps, mais dont on pourrait dire que les petits battements d'ailes ont provoqué des tempêtes qui vont marquer le cours de notre existence. Après leur passage, on ne pourra plus jamais être la même personne. ''
Tu comprends, je l'espère, que tu as été pour moi l'une de ces personnes :
''avec qui la relation ne dura que peu de temps'', à mon plus grand regret. Je regrette énormément d'avoir écouté les bêtises des autres à ton sujet et de ne t'avoir vraiment ''rencontré'' que cette année. Une année de perdue pour des bêtises, qui nous aurait peut-être d'avantage rapprochés.
''dont les petits battements d'ailes ont provoqués des tempêtes'', à ma plus grande joie. Tu n'as pourtant pas fait grand-chose. Si ce n'est que tu as été toi. Et cela a suffi. J'ai souvent dit que C. et toi étaient à l'origine de mon (récent) retour à la joie. En réalité tu en as été le seul commencement, C. a plus été un soutien qu'une raison. J'ai toujours aimé la ferveur que tu mets à défendre tes convictions, celle que tu mets à prôner tes principes et cette façon que tu as d'en parler qui convaincrait n'importe qui. Moi y compris. Alors tu es à l'origine de tout cela et de sûrement bien d'autres choses.
On est peut-être pas (en fait pas du tout, même) les meilleurs amis du monde, mais ton amitié m'est très chère. Et je regrette que nous devions déjà nous séparer. Mais je crois pouvoir dire que j'ai largement profité de notre amitié durant la période qui nous a été offerte. Et j'espère (avec sincérité) que tout ne va pas s'arrêter sous prétexte que tu t'en vas. Je regrette encore plus ces fois où on ne s'est pas compris, où chacun a voulu exprimer quelque chose que l'autre n'a pas su comprendre. Ces fois où tu as cru que tu me ''saoulais'' vraiment, et ceux où j'ai pu croire que tu étais sérieux quand tu me taquinais. Je regrette de n'avoir pas pu te cerner comme je cerne les autres et de ne pas être en mesure de croire que nous sommes sur la même longueur d'onde. Alors oui je me prends souvent la tête mais parce qu'à mes yeux ça en valait la peine, j'aurais laissé couler si tout ça n'avait pas compté pour moi.
Pourquoi ne pas lui dire que vous savez qu'il est là, que vous pensez à lui, vous préoccupant de lui, et que vous voulez le sentir heureux ? que vos peurs grandissent et que votre passé s'évanouit ? et que le seul espoir est la promesse de retrouvailles.
Je remercie Dieu pour chaque erreur que j'ai faite, parce que chacune d'elles m'a indiqué le chemin qui m'a mené à toi. Et quand finalement, on se retrouvera, je souhaite que rien n'ait changé. Les rires, les regards, les sourires, les bêtises. Rien. Dis-moi que nous nous retrouverons et montre-moi que ça a autant d'importance à tes yeux qu'aux miens. Jusqu'à ce qu'on y arrive, qu'on se retrouve et qu'il n'y ait que l'instant. Toi, moi, les autres...et notre amitié (intacte). (Largement inspiré de Pablo Neruda pour cette fin larmoyante mais plus que sincère)
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Correspondances à sens unique...
General FictionParce qu'il est des choses qui ne se disent pas, je les ai écrites. Mais puisque le courage me manque, je n'enverrais probablement jamais ces lettres... Des lettres de moi, à toi, mais qui ne quitteront pas ce tiroir où je les garde jalousement. Sau...