J'ai souvent voulu te détester. Non pas parce que tu le méritais mais parce que ça aurait peut-être fait disparaître mes autres sentiments. La haine est bien plus forte que le reste quand elle est réelle... Mais je n'ai jamais réussi.
Je te dois tellement. Je te suis reconnaissante de tellement de choses qu'il m'est bien difficile de ne serait-ce que bouder. J'ai essayé de t'en vouloir, de me persuader que tu possèdes toutes ces choses que je déteste. Mais finalement, c'est désormais toutes ces choses que je préfère chez toi. Et c'est là toute la complexité de la femme, je suppose. Et puis, de toute façon, de quoi pourrais-je t'en vouloir ? Tu es parfois un peu chiant, certes, mais ne le suis-je pas aussi ?
Je jalouse, je boude mais tout ça n'est-il pas signe de l'importance que je porte à notre amitié ? Je suis de celles qui aiment qu'on s'occupe d'elles, qu'on les questionne, qu'on s'inquiète pour elles. Je suis de celles qui n'ont pas confiance en elles et qui ont besoin de se sentir aimées avec la même ferveur que celle avec laquelle elles aiment. J'ai bien compris que nous n'avions pas le même rapport à cette amitié, qu'elle signifie sûrement bien plus à mes yeux qu'aux tiens. Sûrement parce que tu es tout l'inverse de moi : tu n'as besoin de personne pour te faire savoir que tu es quelqu'un de bien. Tu te contentes de peu. J'ai peur du regard des autres, tout le temps. Mais le tien m'importe plus que tous: j'ai besoin de croire que tu t'inquiètes pour moi, comme moi je m'inquiète pour toi. Mais je n'y crois pas. Pourtant, tu m'as tout de suite cernée : tu lis en moi comme dans un livre ouvert. C'est à la fois plaisant et déroutant. Jamais je n'avais trouvé quelqu'un qui me comprenne aussi vite et aussi bien. Tu en joues parfois, souvent même. Mais je suppose que c'est normal. Plaisant de se sentir comprise. Déroutant, car je n'ai jamais réussi à te cerner véritablement, comme j'arrivais parfois à cerner les autres. Tu restes encore aujourd'hui un mystère. Et l'un de mes nombreux regrets te concernant, est de ne pas avoir réussi à te comprendre.
Je prie chaque soir pour réussir à te comprendre, pour trouver le bon ton à utiliser avec toi, pour que j'arrive à lire en toi comme tu lis en moi. Je souffre parfois de cette situation. Je crois. Mais je sais que tout est prévu, tout est calculé. Destin, miséricorde, karma..., appelle ça comme tu veux mais je crois que tout est déjà tracé. C'est pourquoi je prie pour que nos futurs, même si ils ne sont pas communs, ne s'éloignent pas trop l'un de l'autre. J'ai besoin de croire que nous serons amis longtemps, toujours peut-être. Que, comme j'aime en rire, nous serons au mariage l'un de l'autre, que mon premier fils portera ton prénom et que nous nous garderons contact comme deux vieux amis de promo. J'ai peur, je dois le dire. J'ai peur de ne pas avoir été à la hauteur, à TA hauteur. J'ai peur que tu m'oublies, comme on oublie les gens insignifiants. J'ai peur de te perdre, comme on perd un être cher. Et cette phrase traduit exactement ma plus grande hantise : n'avoir été à tes yeux qu'un ''être insignifiant''. Tu as été tellement de choses à mes yeux : un ami, un soutien, un confident, une raison et parfois une conséquence, et peut-être, finalement, un petit bout de frère que je n'ai plus. Je crois que je me suis emballée, que j'y ai mis un peu trop d'entrain, que j'ai cru des choses et que je me suis bercée d'illusions. Peut-être que notre amitié n'était qu'une illusion ?
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Correspondances à sens unique...
Ficção GeralParce qu'il est des choses qui ne se disent pas, je les ai écrites. Mais puisque le courage me manque, je n'enverrais probablement jamais ces lettres... Des lettres de moi, à toi, mais qui ne quitteront pas ce tiroir où je les garde jalousement. Sau...