Le Loup Blanc

Chapitre 9

-Non !!!! Hurla-t-il.

Il se précipita vers elle et lui souleva la tête.

-Manon ?!! bredouilla-t-il en panique.

Sa peau était froide comme de la glace et sa poitrine avait du mal à se soulever pour faire entrer de l'oxygène.

-Réponds-moi s'il te plait !

Les yeux de la jeune fille étaient plantés dans les siens mais on pouvait y voir que son âme était en train de s'éteindre.

-Reste avec moi ! Tu n'as pas le droit de me laisser ! dit-il à travers ses larmes. Je t'en prie !

-Tu sais, je voulais te dire... murmura la jeune fille difficilement, je sais que tu n'aimes personne mais moi... je t'aime.

Elle s'arrêta pour reprendre une bouffé d'air qui lui brûla la gorge.

-Je t'aime même énormément, reprit-elle en faisant une grimace provoquée par la douleur au centre de sa poitrine, depuis la toute première fois où je t'ai vu, même si tu n'étais pas du tout aimable. Mais quand tu fais tomber ton armure, tu es quelqu'un de très attachant.

Des perles salées coulèrent le long de ses joues.

-Je suis sûre qu'on se reverra, souffla-t-elle.

-Ne dis pas ça ! Tu vas rester avec moi ! cria le jeune homme le visage mouillé de larmes.

Il se tourna brusquement vers les dieux et hurla :

-Mais faites quelque chose !! Sauvez la !

Lubiana était redevenue calme juste après avoir lâché sa boule folle. Elle avait maintenant ses deux mains devant sa bouche, outrée de ce qu'elle venait de faire.

-Mais qu'ai-je fait ? murmura-t-elle en se cachant le visage dans ses mains.

-Sauvez la !! cria de nouveau Wilk en leur direction.

Py secoua la tête d'un air triste, ce qui ne lui ressemblait pas. Cela signifiait qu'il ne pouvait rien faire.

-Je serai toujours avec toi... murmura difficilement Manon. Toujours...

« Toujours » partit avec son dernier souffle. Son regard s'éteignit, sa main cessa de serrer celle de Wilk et tout son corps devint lourd. Alors le jeune homme comprit qu'il l'avait perdue. Il enfouit sa tête au creux de l'épaule de Manon et la serra fort contre lui. En effet, il n'entendait plus son cœur battre, ni l'air entrer dans ses poumons. La vie avait définitivement quitté ce corps qu'il avait aimé durant peu de temps. Les sanglots déchirants du jeune homme serrant la dépouille de la jeune fille brisaient le silence morbide.

Malgré la culpabilité, Lubiana créa de nouveau une boule de lumière blanche, tout en s'approchant de Wilk. Elle l'a fit pénétrer en douceur dans son organisme en lui mettant la main sur l'épaule.

-Pardonne-moi, murmura-t-elle.

Dès que la boule eut touché la peau du jeune homme, celui-ci lâcha le corps de Manon et se tordit de douleur. Il fut pris à nouveau d'un puissant mal de tête, lui brouillant la vue, puis tout devint noir.

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     Le vent chantait une douce mélodie et dansait avec les pins au beau milieu de la nuit. Il soulevait les poils d'un loup étendu sur le flan, dont la couleur était semblable à celle du manteau neigeux sur lequel il reposait. Cet air frais lui fit ouvrir les yeux mais la fatigue les lui referma immédiatement.

Un peu plus tard, le jeune loup sentit une truffe humide lui secouer le visage. Agacé par ce mouvement répétitif, il se leva d'un bond en montrant les crocs. Mais il arrêta d'être sur la défensive lorsqu'il tomba nez à nez avec une superbe louve blanche dont le regard lui était familier : sa mère. Ils mirent leur front l'un contre l'autre pour manifester leur joie de se retrouver. Puis, la louve bascula sa tête en arrière et laissa échapper un long hurlement. A cet appel répondirent tous les autres loups de la meute, qui étaient maintenant sous le commandement de la louve blanche. Ils avaient tous deux expié leur faute, ils avaient désormais le droit de reprendre leur place parmi les leurs. Le jeune loup aspirait encore à la liberté mais plus à la solitude. Il ne savait pas d'où cela venait mais il sentait au plus profond de son cœur qu'être seul n'était pas une solution, l'amour en était une bien meilleure.