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Lundi matin je priais pour ne pas le croiser. Je ne me sentais pas encore prête, pas maintenant. J'étais sortie en avance de chez moi pour pouvoir marcher doucement et pour avoir assez de temps pour écouter de la musique. Je marchais le long des trottoirs comme une dépressive, j'étais pas vraiment coiffée, je m'étais habillé à l'arrache. Je ne voulais pas sortir de mon lit, je voulais y rester, m'enrouler dans mes draps et rester comme ça toute la journée mais... Dans le bus je m'étais dirigé à ma place habituelle, c'est-à-dire derrière le chauffeur. Je regardais par la fenêtre tout en écoutant ma musique. J'étais fatigué.
Une fois arrivée devant le lycée j'ai fais comme si tout allait bien. J'ai essayé quoi. Quand on me faisais remarquer que j'avais pas bonne mine je disais que j'avais juste pas assez dormi et je continuais mon chemin. Pendant la pose, je trainais dans les couloirs qu'il n'utilisait que très rarement pour éviter de le croiser. Sauf que j'avais oublié que quand je voulais un truc, c'était tout l'inverse qui se passait. Je marchais puis j'ai entendu sa voix et...

RM: S-salut, ça va?

MOI: ... Oui et toi ?

RM: T'as pas l'air en forme.

MOI: Je suis fatiguée, j'ai dormi tard.

RM: C'est à cause de moi ?

MOI:..... Non...

RM: On, est toujours... amis, ou...? Parce que si tu veux, je peux tout faire pour sortir de ta vie et...

MOI: Stop... Tais-toi...

RM: Je suis désolé...

J'avais oublié que nous étions amis. Je l'avais complètement zappé. J'étais tellement obnubilé par ce rejet que j'avais oublié cette sympathie qui nous unissait. Il avait l'air de s'en vouloir. Il savait que je mentais. Il remarque toujours tout, je sais aussi qu'il savait depuis le début que je l'aimais mais il faisait juste semblant de ne pas s'en rendre compte. Il est comme ça. Il apprend toujours les secrets des autres de lui même et il garde toujours le silence. Il en parle à personne.
Après cette rencontre, après ce mensonge, je suis partie sans rien lui dire, aux vestiaires à côté du gymnase et je me suis enfermée dans une cabine. J'ai pleurée, j'ai tellement pleuré. Et là j'avais compris pourquoi cette nuit là je n'avais presque pas pleurée, c'est parce que je n'avais pas réalisé ce qu'il se passait. Je n'aurais jamais la personne dont je suis follement amoureuse dans mes bras. Je ne pourrais jamais me blottir en lui. Je ne pourrais jamais l'embrasser après l'avoir vu sourire de cette manière que j'aime tant. Je ne pourrais jamais l'appeler à 2h00 du mat quand j'aurais du mal à dormir. Je ne dormirais jamais avec lui.

Il ne m'aime pas. Il ne ressent pas ce que moi je ressent pour lui.

J'ai besoin de lui, là, maintenant, mais il n'est pas là. Il n'aura jamais besoin de moi comme moi j'ai besoin de lui et me dire ça me déchire le cœur.




J'accepte de souffrirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant