Le réveil.

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Guillaume s'était endormi. Il avait posé sa tête sur le lit à côté de la hanche d'Aurélien et tenait fermement sa main dans la sienne. Il avait essayé de lutter contre le sommeil afin de le voir se réveiller, mais la fatigue avait été la plus forte. Il se demanda si c'était dû aux médicaments qu'on lui avait prescrits et à la morphine censée diminuer la douleur. Son rêve était peuplé de moments quotidiens entre lui et Aurélien dans leur petit appartement. Il comprenait maintenant à quel point la vie était fragile et ne tenait qu'à un fil. Il avait l'habitude de se plaindre de sa routine, mais il voyait à présent combien elle lui plaisait. Même s'il ne faisait rien de sa journée et restait à la maison, il ne s'ennuyait jamais, avec Aurélien à ses côtés. Soudain, il sentit une pression sur sa main et son inconscient lui cria de se réveiller. Quand il ouvrit les yeux, la fatigue collant encore à ces derniers et a son cerveau, il eut un peu de mal à se rappeler d'où c'est qu'il était. Ses yeux se posèrent soudain sur son ami, les yeux grands ouverts et le regardant avec un air un peu confus sur le visage. Il se redressa précipitamment sur sa chaise, lâchant sa main, et le regarda, un air embarrassé sur le visage.

« O-orel...? ça va ?

— Orel ? répéta le plus jeune d'un air confus et il le vit froncer les sourcils.

— Comment tu te sens ? Est-ce que t'as mal ?

— N-non, je vais bien... Enfin... Je crois... lui répondit son ami en faisant mine de réfléchir.

— J'ai eu tellement peur, si tu savais, avoua-t-il.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda précautionneusement Aurélien.

— Le bâtiment a prit feu, tu te souviens ? Et t'es resté bloqué à l'intérieur de l'appart. Apparemment, un instant de plus et c'était trop tard.

— Ah oui... dit doucement Aurélien. L'incendie. Et... Comment je suis sorti ?

— Je suis venu te chercher.

— Tu m'as sauvé ? dit Aurélien.

— Je pouvais pas te laisser là-dedans, je t'aime trop pour ça. J'espère que tu le sais. »

Aurélien se mit à rougir violemment et Guillaume fronça les sourcils à sa réaction. Il l'aimait, oui. En tant que son meilleur ami. Il n'y avait aucune honte à le dire. Maintenant, il savait le prix des choses et il ne laisserait plus des clichés idiots interférer avec ce qu'il avait envie de dire ou de faire. Son ami se rallongea plus confortablement contre le coussin et le regarda tristement, prenant sa main dans la sienne :

« D'accord, j'ai compris. »

Guillaume fronça les sourcils à son expression triste et fut étonné de sentir sa main dans la sienne. Aurélien ferma ensuite les yeux et il resta un instant à l'observer dormir. Jamais il n'avait été aussi tactile et jamais il n'avait montré autant d''affection à Aurélien. Il avait en quelques sortes bâti une distance entre eux, comme avec tous ses amis et ses relations amoureuses, dans le but de se protéger. Il avait peur de trop se laisser apprivoiser et de se réveiller un jour, trahi par l'un d'eux. Mais, sa main dans celle d'Aurélien, il comprit que c'était trop tard et qu'il s'était déjà laissé apprivoiser par un de ses potes. Ce geste l'avait surpris bien sûr, il ne se l'était autorisé que parce que le plus jeune était endormi, mais maintenant il se sentait bien et décida d'envoyer valser toutes ses idées reçues. Aurélien avait toujours demandé silencieusement ces petits gestes d'affections et il savait à quel point il en avait besoin. Seulement, il avait agi comme un connard, pensant à sa virilité et au regard des autres. S'il en avait envie, il les lui donnerait à présent. Il se fit cette promesse tout en l'observant dormir profondément d'un air apaisé.

Mini Fiction OrelxGringe - Incendie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant